Je souhaite réfuter l’argument que le traitement de l’obésité est un échec du point de vue de la santé publique1. Cet argument repose sur une prémisse qui ignore les variations considérables qui existent dans l’état de santé d’un individu à l’autre à IMC égal et qui suppose qu’un traitement efficace consisterait à réduire l’IMC de façon importante et durable chez tous les obèses. La prévention du diabète par des changements d’habitudes de vie qui entraînent une perte de poids modeste et des bénéfices durables après seulement un an de maintien de ces changements montre bien que traiter l’obésité chez ces sujets à risque est efficace du point de vue de la santé publique. Toutefois, il faut les identifier car le tiers des obèses n’ont pas de maladies métaboliques. On pourrait aussi mentionner le traitement de l’apnée du sommeil qui est efficace et sans danger. Je crois que l’IMC ne doit pas être une cible thérapeutique isolée mais un élément parmi un ensemble de facteurs qui détermineront la meilleure stratégie thérapeutique pour les patients obèses.
Je voudrais aussi réfuter l’argument que l’espoir est dans la prévention1. Cet argument, pour valable qu’il soit sur le plan théorique, est peu pertinent pour nous médecins. Notre rôle dans la prévention de l’obésité me paraît difficile à définir. La prévention de l’obésité est à ses débuts, la plupart des mesures proposées sont d’ordre socio-économique et nous sommes loin d’avoir défini des stratégies efficaces. Pour toutes ces raisons, je préfère mettre l’espoir dans l’amélioration de nos interventions thérapeutiques vis-à-vis de la gestion du poids et de la prise en charge des maladies associées à l’obésité.
Footnotes
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Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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Ces réfutations sont les réponses des auteurs des débats dans le numéro de mai (Can Fam Physician 2012; 58:508–10 [ang], 512–4 [fr]).
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