Prôner la flexibilité dans un contexte où le concept même de gardes de 24 heures est débattu mène à un statu quo inévitable. Ce statu quo perpétue le contexte inacceptable actuel sans remédier aux problèmes inhérents de la formation médicale et de la sécurité des patients. La mise en place de gardes de 16 heures au Québec est ouverte à la flexibilité nécessaire des différents programmes tout en gardant son essence. Le contexte chirurgical décrit par Dr Cools-Lartigue présente des défis inhérents: une formation très technique, le besoin d'une formation différente la nuit et le jour, l'évolution rapide des patients1. À la différence d'un résident formé lors de gardes de 24 heures, un résident formé lors de gardes de 16 heures bénéficie toujours d'une exposition différente tout en ayant l'opportunité de passer davantage de temps, sur une période de 48 heures, auprès d'un patient. En effet, si le résident complète une garde de 16 heures, suivie d'un repos de 8 heures et d'un retour au travail pour une journée de travail ordinaire de 12 heures, ce dernier aura passé 28 heures au chevet, tout en était témoin d'une évolution sur une période de 48 heures. Le résident en service de garde de 24 heures, quant à lui, quittera l'hôpital après 24 heures pour n'y retourner que 24 heures plus tard. Un retour aux gardes de 36 heures est certainement inacceptable! Au-delà des chiffres, toutefois, le débat sur l'évidence qui existe reste le même: comment trouver une solution adéquate au problème aberrant des erreurs médicales dues à la fatigue? Sans être parfaites, les gardes de 16 heures présentent une solution. Celles-ci nous pousseront à revoir la formation médicale tout en développant des approches innovatrices aux problèmes d'organisation des soins et de communication au travail.
Footnotes
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