On prétend que les cigarettes électroniques (vapoteurs) ne devraient pas être utilisées en raison du manque de données probantes concernant leur sécurité, parce qu’elles sont produites et commercialisées par des compagnies de tabac et parce qu’elles peuvent être une avenue vers le tabagisme1. Ce sont toutes des inquiétudes plausibles, mais qu’en est-il du patient fumeur (15 % de la population) qui se trouve devant vous2?
Si la cessation tabagique était facile, ce serait discutable. Un des plus importants obstacles au sevrage tabagique est le besoin de ressentir la sensation de fumer et de faire quelque chose de ses mains. Ces besoins ne sont pas comblés par la pharmacothérapie, la gomme ou la nourriture (ce qui est un problème courant et cause un gain de poids—un autre problème de santé). Les cigarettes électroniques semblent avoir connu un certain succès, même sans nicotine, parce qu’elles satisfont à cette habitude! L’augmentation de la popularité des vapoteurs a mené à la diminution des ventes de tabac aux États-Unis3. De plus, les vapoteurs ont démontré une efficacité aussi importante que celle des timbres de nicotine dans le soutien à la cessation tabagique4. Il n’existe pas de preuves qu’il s’agisse d’un produit pouvant mener au tabagisme; en fait, l’opposé est vrai puisqu’ils aident au sevrage.
Les concentrations de carcinogènes contenues dans les vapoteurs sont des milliers de fois moins élevées que celles dans les cigarettes. Ainsi, leur utilisation est tout d’abord considérée pour réduire les risques pour la santé et éventuellement diriger le patient vers une cessation souhaitable. Pour ce qui est de la sécurité, qu’en est-il de l’exposition à la fumée secondaire? Il existe un danger pour les non-fumeurs avec la fumée de cigarette, mais pas avec la vapeur des vapoteurs!
Il faut légiférer la sécurité, éliminer la nicotine et les saveurs attrayantes et la commercialisation, mais utiliser les cigarettes électroniques pour aider les patients à cesser de fumer. Voilà ce qui importe; la cigarette tue.
Footnotes
The English version of this article is available at www.cfp.ca on the table of contents for the June 2015 issue on page e255.
Ces réfutations sont les réponses des auteurs des débats dans le numéro de juin (Can Fam Physician 2015;61:499–501 [ang], 502–5 [fr]).
Intérêts concurrents
Le Dr Kaplan a siégé à des comités consultatifs et a reçu des honoraires pour la présentation de conférences et ce, pour le compte de Pfizer, ainsi que de Johnson & Johnson.
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