Les Drs Kahan et Srivastava affirment que la marijuana est prescrite «sous l’apparence d’un traitement médical» et s’objectent à ce que l’on «déguise cette substance en thérapie médicale». Ce refus d’accepter que le cannabis fasse partie du traitement de certains patients va à l’encontre de l’opinion médicale actuelle dont la position est adoptée par l’Association médicale canadienne1. On ne prescrit pas du cannabis en vertu du Règlement sur l’accès à la marijuana à des fins médicales.
Les Drs Kahan et Srivastava prétendent que l’usage du cannabis cause «des effets psychoactifs plaisants qui sont facilement confondus avec l’analgésie directe». Les cannabinoïdes produisent des actions centrales complexes, dont l’analgésie. Est-ce que les effets secondaires plaisants sont une bonne raison de refuser ce médicament à des malades chroniques?
Ils ont dressé la liste d’un certain nombre de risques, dont plusieurs sont controversés. Le potentiel cancérogène n’est pas documenté par des données scientifiques cliniques. L’exposition à la fumée de cannabis (50 années-joints équivalant à un joint par jour durant 50 ans) n’est pas à elle seule associée à la hausse des risques de cancer des voies aérodigestives. L’usage léger de cannabis (environ 1 joint par année) pourrait même réduire les risques de cancer du poumon2. Les propriétés anticancéreuses des cannabinoïdes sont fascinantes3. Les effets cognitifs du cannabis disparaissent après avoir cessé la consommation régulière (50 années-joints)4. Le risque d’accidents fatals pourrait en réalité être réduit à la suite de la consommation de cannabis par rapport à des groupes de contrôle5. Aucun cas d’abus de cannabinoïdes sur ordonnance n’a été documenté6.
La plupart des recherches sur le cannabis ont été effectuées sous le paradigme de la prohibition et l’étude des risques n’a pas été bien équilibrée par les résultats d’autres recherches qui s’imposent sur ses bienfaits. Toutes les drogues et tous les médicaments comportent des risques. Le fait de rejeter le potentiel thérapeutique du cannabis et des cannabinoïdes pour des motifs de toxicité et de dépendance possibles reviendrait à jeter le bébé avec l’eau du bain.
Footnotes
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Ces réfutations sont les réponses des auteurs à qui on avait demandé de débattre de la question suivante: La marijuana a-t-elle sa place dans la pratique médicale? Dans la section «Débats» du numéro de décembre (Le médecin famille canadien 2006; 52:1531-3 [Eng], 1535-7 [Fr]). Dans ces réfutations, les auteurs s’opposent aux arguments de leurs opposants.
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