Dr Ware affirme que le cannabis est utilisé depuis des milliers d’années. Pourtant, plusieurs thérapies médicales traditionnelles sont abandonnées parce qu’on découvre qu’elles sont nocives ou parce qu’on les remplace par des traitements plus efficaces. Dr Ware encourage les médecins de famille à en apprendre plus sur le Règlement sur l’accès à la marihuana à des fins médicales puisque les médecins ne doivent pas prescrire de la marijuana médicale, mais peuvent simplement appuyer son usage légal. Le formulaire d’accès n’est peutêtre pas une prescription officielle, mais les patients interpréteront la signature du médecin comme un endossement des bénéfices thérapeutiques de la marijuana fumée. Les patients ont confiance en leurs médecins et s’attendent à ce qu’ils agissent dans leur intérêt supérieur. Ainsi, les médecins devraient signer le formulaire seulement s’ils croient vraiment que la marijuana médicale est plus sécuritaire et plus efficace que les autres options disponibles. Cette position n’est pas justifiable puisque que des cannabinoïdes pharmaceutiques oraux et inhalés sont maintenant disponibles.
Dr Ware admet que, même si «le cannabis n’a pas été officiellement évalué dans le contexte d’études cliniques», les médecins de famille devraient se familiariser avec cette substance puisque des études à ce propos suivent leur cours. Par contre, dans la plupart des études cliniques, on fait des tests sur les cannabinoïdes pharmaceutiques et non sur la marijuana fumée. Nous sommes rassurés de savoir qu’il existe sur la marijuana «des données concernant la sécurité fournies par 2 générations d’usagers récréatifs». Par ailleurs, cet énoncé n’est pas documenté et nous nous opposons au point de vue largement répandu de Dr Ware qui veut que la marijuana soit un remède à base d’herbes sans danger. Les dangers de la marijuana ont été étudiés et bien documentés. Les utilisateurs de marijuana ont plus de risques d’avoir le cancer de la prostate, le cancer cervicofacial1, des bronchites2, des accidents impliquant un véhicule motorisé3, des psychoses4,5 et des difficultés psychosociales. La fumée de marijuana contient plusieurs toxines et la réception rapide de grandes doses de delta 9-trans-tétrahydrocannabinol augmente le risque de défaillance psychomotrice et de dépendance. Il est imprudent pour les médecins de famille de prescrire à leurs patients une substance non éprouvée et possiblement dange-reuse lorsque d’autres options plus sécuritaires sont disponibles.
Footnotes
-
Ces réfutations sont les réponses des auteurs à qui on avait demandé de débattre de la question suivante: La marijuana a-t-elle sa place dans la pratique médicale? Dans la section «Débats» du numéro de décembre (Le médecin famille canadien 2006; 52:1531-3 [Eng], 1535-7 [Fr]). Dans ces réfutations, les auteurs s’opposent aux arguments de leurs opposants.
- Copyright© the College of Family Physicians of Canada