Dr Aaron a présenté à juste titre les effets bénéfiques de l’utilisation des β-agonistes sur la fonction pulmonaire des patients atteints de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO). Il importe de souligner que les agents anticholinergiques, comme l’ipratropium et le tiotropium, sont des bronchodilatateurs tout aussi efficaces pour les BPCO. Par ailleurs, il a été démontré que les anticholinergiques réduisent considérablement la mortalité de causes respiratoires par rapport au placebo, tandis que certaines données scientifiques font valoir que les β-agonistes pourraient en réalité accroître la mortalité de causes respiratoires. Dans notre récente méta-analyse, nous avons rassemblé toutes les données sur les décès de causes respiratoires auxquelles nous avions accès alors, après avoir communiqué avec les chercheurs responsables des études pour obtenir des renseignements non publiés. Lorsqu’une lettre subséquente au rédacteur signalait que des données en duplicata avaient été fournies pour 2 des études publiées, nous avons analysé les données à nouveau en excluant les données en double et il y avait toujours une augmentation statistiquement significative de 2 fois plus de mortalité de causes respiratoires avec les β-agonistes par rapport au placebo1.
Les résultats de l’étude TORCH (Towards a Revolution in COPD Health) ont récemment été publiés2 et il est vrai qu’ils font ressortir une tendance non significative vers une mortalité réduite dans le groupe avec le salmétérol en comparaison du groupe prenant un placebo. Dr Aaron a toutefois omis de remarquer qu’il y avait en réalité une augmentation du nombre de décès dus à une BPCO et de causes respiratoires dans le groupe prenant le salmétérol par rapport à celui avec un placebo, quoique les résultats n’aient pas atteint le seuil statistiquement significatif. Si les données de TORCH étaient ajoutées à celles regroupées sur l’utilisation des β-agonistes pour les BPCO, on verrait encore une augmentation de la mortalité de causes respiratoires, même si les résultats n’atteindraient plus le seuil statistiquement significatif. C’est en frappant contraste avec les données regroupées sur les agents anticholinergiques qui démontrent une réduction statistiquement significative de 70% (P = ,02) dans les décès de causes respiratoires par rapport au placebo3. Les études qui ont comparé directement les 2 types de bronchodilatateurs ont fait valoir une hausse statistiquement significative de cinq fois plus dans la mortalité totale avec les β-agonistes par rapport aux anticholinergiques4. Ces résultats indiquent que les agents anticholinergiques devraient être les médicaments de première intention pour obtenir une bronchodilatation sûre et efficace chez les patients atteints de BPCO.
Footnotes
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Ces réfutations sont les réponses des auteurs à qui on avait demandé de discuter de la question à savoir s’il faut éviter les β-agonistes dans les cas de bronchopneumopathies chroniques modérées et graves dans la section Débats du numéro d’août (Le Médecin famille canadien 2007; 53:1290–3 [ang], 1294–7 [fr]).
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