
Il est parfois utile de voir les choses sous un nouvel angle. Cet été, la haute direction du Collège des médecins de famille du Canada a rencontré ses homologues de l’American Academy of Family Physicians. Lorsque nos collègues américains ont appris que 31 % des étudiants en médecine canadiens avaient opté pour la médecine familiale comme premier choix dans la ronde du Service canadien de jumelage des résidents1, ils nous ont avoué qu’ils ne pourraient que rêver d’un si grand nombre chez eux. De fait, seulement 9 % des médecins américains choisissent notre spécialité.
Nous sommes tous au courant des problèmes du système de santé canadien: longs délais d’attente, engorgement des urgences, pénuries de médecins et frustration du public face à l’apparente absence de progrès dans le règlement de ces problèmes. En médecine familiale, nous sommes aux prises avec des énigmes qui paraissent insolubles. Nous nous préoccupons de maintenir l’intérêt des étudiants en médecine pour la discipline et de mieux rémunérer les médecins de famille, tout en essayant de faire un juste équilibre entre notre vie professionnelle et personnelle. Nous devons trouver de nouvelles façons de collaborer avec les autres professionnels de la santé, améliorer l’utilisation des dossiers médicaux électroniques, intégrer les diplômés en médecine de l’étranger dans notre système et combler les écarts en matière de santé (en particulier pour les Autochtones), pour ne nommer que quelques-uns de nos défis.
Une relation valorisée
Pourtant, nous avons de quoi nous réjouir. Les Canadiens continuent de valoriser la compétence médicale et les relations personnelles qu’apportent les médecins de famille à leurs conditions et à leurs collectivités respectives. Au cours de la dernière année, nous avons eu plusieurs occasions, surtout avec la publication des résultats du Sondage national des médecins, d’informer les médias de nos préoccupations. Le nombre de patients sans médecin de famille commence à diminuer et l’aide est en route. Un plus grand nombre de résidents et de diplômés en médecine de l’étranger choisissent la pratique familiale.
Nos projets en enseignement et en recherche se démarquent. Les résidents peuvent maintenant faire un choix parmi 81 sites de résidence en médecine familiale, dont plusieurs en milieu rural, tous affiliés à nos 17 solides programmes universitaires. Le Médecin de famille canadien que vous êtes en train de lire continue d’attirer et de publier des articles de recherche canadienne inédite et pertinente, dans les 2 langues officielles.
Un Collège dynamique
Notre Collège aussi vibre de dynamisme. L’adhésion a augmenté de 9 % l’an dernier et nous comptons maintenant plus de 20 000 membres. Nous avons accueilli des étudiants en médecine au sein du conseil par l’intermédiaire de notre nouvelle Section des étudiants en médecine. Nous affichons un budget équilibré et nous avons des employés dévoués, en nombre grandissant, habilement gérés par notre directeur général et chef de la direction résolu, efficace et énergique, Dr Cal Gutkin. Plus de 1 000 membres offrent bénévolement leurs services pour les nombreuses facettes du travail du Collège - en tant qu’examinateurs, membres de comité, membres et dirigeants du conseil d’administration des sections et représentants de la médecine familiale au sein de groupes de travail. Nous entretenons aussi d’excellentes relations professionnelles avec d’autres associations médicales et du domaine de la santé.
Spécialité ciblée
Nous pouvons aussi être fiers des jalons que nous avons franchis en ce qui a trait à la médecine familiale organisée. Nous avons reconnu la médecine familiale à titre de spécialité, et la notion que nous sommes des généralistes compétents et perfectionnés est de plus en plus largement acceptée. Nous avons ouvert la porte de la Certification du Collège aux médecins plus âgés qui souhaitent se prévaloir de notre nouvelle voie d’accès au titre, un processus rigoureux qui peut être entrepris sans avoir à subir un examen formel. Nous accueillons activement les 30 % de médecins de famille qui se décrivent comme ayant une pratique ciblée ou un intérêt spécial de pratique. Notre nouvelle section à leur intention permettra à ces médecins de se regrouper pour réseauter, élaborer des politiques, faire des activités de plaidoyer et profiter d’une formation médicale continue. De plus, on peut maintenant formellement élaborer des programmes universitaires dans ces domaines d’intérêts spéciaux, et les médecins de famille ont la possibilité de subir un examen et d’obtenir une désignation spéciale s’ils souhaitent suivre cette formation.
Il reste beaucoup à faire. La situation des ressources humaines en santé dans notre pays présente un sérieux défi. Mais cela étant dit, c’est un bon moment pour être un médecin de famille au Canada.
Footnotes
-
This article is also in English on page 1493.
- Copyright© the College of Family Physicians of Canada