Il y a 40 ans que l’Organisation Mondiale de la Santé a adopté les 10 principes servant à encadrer le dépistage des maladies chroniques, y compris les cancers1. Ces principes ont bien vieilli et servent toujours à encadrer la pratique du dépistage. En conformité avec la philosophie de l’organisme qui l’embauche, le docteur Pineau en invoque 5 qui justifieraient le dépistage du cancer colorectal (CCR). Il est regrettable qu’il ne dise rien des motifs qui rendent le dépistage du CCR incompatible avec au moins 5 de ces 10 principes.
Il est grand temps que les médecins du Canada se débarrassent des notions erronées qu’ils entretiennent à propos du dépistage, en particulier le dépistage du cancer. D’abord, c’est parce que le dépistage fait toujours du tort qu’il est si impérieux d’en fonder la pratique sur la connaissance scientifique plutôt que sur les conclusions des conférences de consensus, conclusions influencées par toutes sortes de considérations qui n’ont souvent rien à voir avec la protection de la santé publique2. C’est aussi ce qui justifie l’obligation de déterminer, avant d’en faire un programme de santé publique, que le bienfait potentiel qu’apportera peut-être le dépistage est significativement plus grand que le dommage qu’il infligera certainement. Le dépistage du CCR n’a toujours pas fait la preuve de contribuer assez à l’amélioration de la santé de la population pour se mériter, en toute légitimité, une place parmi les programmes de santé publique du pays, quoi qu’en disent les dirigeants de la Société canadienne du cancer3.
Footnotes
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Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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Ces réfutations sont les réponses des auteurs aux débats dans le numéro de avril (Can Fam Physician 2008;54:508–11).
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