Je remercie Dr Vinay de son argumentation éloquente et passionnée voulant qu’on garde les soins palliatifs au coeur de la médecine familiale. Je suis entièrement d’accord que les soins palliatifs font partie d’une bonne médecine familiale appliquée dans le contexte d’une maladie mortelle et que les médecins de famille conviennent parfaitement pour offrir ces soins.
Comme Dr Vinay, je pense aussi que nous formons des médecins solides sur le plan de la consultation grâce aux programmes de perfectionnement de 1 an. Notre système actuel est-il satisfaisant? Peut-être, mais ce n’est pas la bonne question. La question qui ce pose est la suivante: comment pouvons-nous améliorer la prise en charge des patients qui ont besoin de soins palliatifs au Canada? Changer la façon dont les médecins en médecine palliative obtiennent leur titre n’est évidemment pas la réponse complète, mais je crois que la démarche y répond en partie.
Traditionnellement, la création d’une spécialité a bénéficié aux patients desservis par cette spécialité. Les maladies cardiaques, la santé mentale et les soins périnatals font tous partie du «travail de base» de la médecine familiale, mais personne ne pourrait sérieusement prétendre que la santé des patients n’est pas aussi bonne parce que la cardiologie, la psychiatrie et l’obstétrique sont des spécialités. Si nous nous fondons sur les précédents historiques, le fardeau de la preuve dans ce débat revient à ceux qui s’opposent à ce que la médecine palliative soit une spécialité.
Les points de vue opposés se résument à l’un des 3 arguments suivants: ce sera mauvais pour les patients, ce sera mauvais pour les dispensateurs de soins de santé ou encore les avantages n’en valent pas les coûts. Dr Vinay ne fait aucune de ces allégations. La thèse de Dr Vinay — les soins palliatifs font partie intégrante de la médecine familiale — est vraie, mais elle ne justifie pas que la médecine palliative ne soit pas reconnue comme une spécialité.
Dr Vinay a aussi raison de dire que la spécialité de la médecine palliative serait différente des autres spécialités, mais ici non plus, ce n’est pas un argument contre sa reconnaissance. En tant que médecins de famille, nous devons être aux premiers rangs dans cette nouvelle spécialité, tout en reconnaissant qu’il y a des anesthésiologistes, des oncologues, des chirurgiens et des pédiatres tout aussi engagés que nous le sommes à l’endroit d’une approche fondée sur l’ensemble de la personne, axée sur la famille et centrée sur le patient dans les soins palliatifs.
Il faut apporter des changements de manière avisée, mais avec une évaluation objective des conséquences possibles, positives et négatives. Cependant, si nous avons pour but d’améliorer la situation, nous ne pouvons simplement pas préconiser le statu quo.
Footnotes
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Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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Ces réfutations sont les réponses des auteurs aux débats dans le numéro de juin (Can Fam Physician 2008;54:844–7).
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This article is also in English on page 974.
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