Selon moi, les programmes d’hospitaliers visent à atténuer la pression sur les hôpitaux et les médecins. Dr Samoil semble me le concéder. Il mentionne la circulation, la paperasse, l’aversion des remplaçants au travail hospitalier, les protocoles et les réunions de comité—raisons importantes mais bien éloignées du chevet des patients. Il conclut que les soins des hospitaliers apportent des avantages considérables au système (mon argument, d’ailleurs).
Tant mieux pour le système, mais qu’arrive-t-il aux patients de retour à la maison? Le corollaire aux hospitaliers recrutés devenant experts en soins aigus est malheureusement l’atrophie de la compétence chez ceux qui abandonnent l’hôpital. Dans la plupart des pays industrialisés, les omnipraticiens sont depuis longtemps exclus des hôpitaux. Mes collègues du Royaume-Uni m’ont dit que leur interaction quotidienne avec des consultants dans leurs hôpitaux en a fait de meilleurs médecins. Des omnipraticiens de la France à la Nouvelle-Zélande disent avec émotion qu’ils sont considérés comme des participants marginaux. Serait-ce notre destinée? Quelle perte tragique et inutile pour nos patients et nous-mêmes.
Dr Samoil avait raison de dire qu’il fallait faire quelque chose quand les médecins de famille ont abandonné en grand nombre leurs privilèges hospitaliers. Fournir des soins hospitaliers primaires dans l’isolement était une option. La plus saine alternative, selon moi, serait de régler les problèmes qui ont éloigné les omnipraticiens des hôpitaux pour les y ramener. On en discute déjà sérieusement dans des collectivités de la Colombie-Britannique. Mes collègues et moi contribuerons le plus possible à la réussite de tels efforts dans l’intérêt d’une vision plus robuste des soins primaires plutôt que de simplement optimiser le «système des hôpitaux».
Footnotes
-
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
-
This article is also in English on page 1227
- Copyright© the College of Family Physicians of Canada