Lorsque Renelle Chiasson est venue faire son cours de médecine à l’Université de Montréal (1991–1996), puis sa résidence en médecine familiale à l’Université de Sherbrooke, elle était déjà convaincue qu’elle retournerait œuvrer dans son patelin. La présence de la mer, l’odeur des embruns salés lui manquaient trop. Si elle a songé, un moment, à poursuivre une spécialité en cardiologie, voire même parfaire une carrière de traductrice—elle parle couramment le français, l’anglais et l’espagnol et se débrouille fort bien en allemand—la maladie de sa mère, décédée d’un cancer du pancréas, est venu «changer l’eau des binnes». La médecine familiale s’imposait comme la voie privilégiée.
Les premières années, elle a pratiqué en cabinet privé à l’urgence et en hospitalisation; puis elle s’est consacrée à la pratique en cabinet privé, en plus de s’occuper de quelques foyers de soins et des patients hospitalisés via le programme extra-mural, tout en étant directrice du département de médecine familiale à l’hôpital.
Travailler dans une petite ville de moins de 10 000 habitants comporte sa part d’avantages et de désavantages: «Avantages car tout le monde (ou presque) se connaît et désavantages parce que tout le monde (ou presque) se connaît!» Être médecin de famille prend toute sa signification lorsqu’on travaille dans un milieu restreint; on se retrouve littéralement avec les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-enfants d’une même famille comme patients. On devient non seulement médecin mais aussi confident, conseiller et parfois ami: «On se fait souvent arrêter en public, à l’épicerie ou au resto, pour des conseils (que l’on soit le médecin de ces gens ou non) ou pour des résultats de laboratoire, mais en bout de ligne, ces petits inconvénients ne sont rien comparativement au sentiment d’appréciation que l’on ressent de la part des gens».
Si, comme tous et chacun, Renelle a déjà connu des moments difficiles, elle déborde de joie de vivre. C’est son lietmotiv, son crédo. Son accent roucoulant où roulent les «r» et son rire cascadant en témoignent éloquemment. Un bon réseau d’amis, la lecture et la confiance en l’avenir l’ont toujours servie. Son rôle de belle-mère auprès de Xavier, 11 ans, et Véronik, 8 ans, lui tient profondément à cœur. Elle est comblée par sa famille et son travail.
Sa passion est l’élevage des chiens. Elle a plus de 7 chiens à la maison et 15 dans son chenil. Elle a de toutes sortes comme son St-Bernard pesant 150 livres, son chihuahua de 1.5 livres, en passant par des Labradors, Malinois et bien d’autres races. Grand bien pour elle car c’est ainsi qu’elle a rencontré son conjoint. Si on demande, «Vous élevez des chiens et les dressez?», elle répond, «Non, moi je ne fais que les gâter»!
Quelle belle vie remplie que cette Renelle, que cette acadienne de Tracadie-Sheila.
Footnotes
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