1. Diagnostic et évaluation des LCTL | |
Diagnostic et évaluation des LCTL | |
1.1. Une LCTL dans le cas d’une blessure fermée à la tête doit être diagnostiquée rapidement, car une détection précoce a des incidences positives sur les résultats en matière de santé du patient13. | A |
1.2. On doit diagnostiquer une LCTL au moyen d’une évaluation combinée des facteurs cliniques et des symptômes13. | A |
1.3. On doit mesurer systématiquement de manière standardisée l’amnésie post-traumatique pour aider dans la surveillance, le diagnostic, la prise en charge initiale et le pronostic des patients victimes d’une LCTL. L’outil A-WPTAS (Annexe 1.1) est un questionnaire standardisé pouvant servir à la surveillance de l’amnésie post-traumatique13. | A |
1.4. L’évaluation médicale doit inclure le dépistage de facteurs de santé et contextuels (signes avertisseurs) pour identifier les patients à risque de symptômes persistants et de complications urgentes, comme un hématome sous-dural. Le Tableau 7 indique les facteurs liés à la santé et les facteurs de risque contextuels (signes avertisseurs)13. | B |
Cliniciens à l’urgence | |
1.5. On doit faire une observation clinique à toutes les heures pendant au moins 4 heures après la blessure. On peut envisager de donner au patient son congé s’il répond aux critères recommandés 4 heures après la blessure†. | C |
1.6. Si, 4 heures après la blessure, le patient a des résultats de 15 sur l’échelle du coma de Glasgow, son état s’améliore sur le plan clinique et a des résultats normaux à la tomodensitométrie ou encore s’il n’est pas indiqué d’en faire une selon les règles canadiennes de tomodensitométrie de la tête (Figure 3), mais que ses résultats au A-WPTAS sont de < 18, il faut alors poser un jugement clinique pour déterminer si le patient devrait retourner à la maison avant d’avoir obtenu un résultat normal selon cette échelle de mesure13. | C |
1.7. S’il n’est pas indiqué de faire une tomodensitométrie en se fondant sur l’anamnèse et l’examen, le clinicien peut conclure que le risque chez le patient est assez faible pour justifier son congé et qu’il peut prendre soin de lui-même à la maison, en autant qu’il n’y ait pas d’autres facteurs qui nécessiteraient une hospitalisation (p. ex. intoxication aux drogues ou à l’alcool, autres blessures, choc, blessure non accidentelle soupçonnée, méningisme, épanchement de liquide céphalorachidien) et que le patient dispose des structures de soutien pour un congé en toute sécurité et pour ses soins subséquents (p. ex. supervision compétente à la maison)†. | C |
1.8. Tous les patients ayant subi une lésion cérébrale, quelle qu’en soit la gravité, qui sont jugés aptes à recevoir leur congé en toute sécurité de l’urgence ou de l’unité d’observation doivent être avisés verbalement et recevoir une fiche écrite de conseils sur les lésions cérébrales (Annexe1.2). Il faut discuter avec le patient et ses aidants des renseignements présentés dans la fiche. Au besoin, il faut prendre les moyens nécessaires pour communiquer l’information dans la langue du patient ou par d’autres modes de communication18. | C |
1.9. Si le patient revient à l’urgence avec des symptômes reliés à la blessure initiale, il faut prendre les mesures suivantes13: réévaluation complète, évaluation avec l’A-WPTAS et tomodensitométrie, le cas échéant. Il faut insister auprès du patient qu’il doit voir son médecin de famille pour un suivi après le congé. | C |
Professionnels de la santé | |
1.10. Au moment où un patient victime d’une LCTL se présente, le médecin de soins primaires doit procéder à un examen exhaustif. L’évaluation doit inclure un bilan de santé, un examen physique, un dépistage cognitif, une évaluation des symptômes post-commotion et un examen de la santé mentale13. | A |
1.11. Il faut faire une évaluation de la gravité et de l’effet des symptômes post-commotion. Un outil standardisé comme le Rivermead Post-Concussion Symptoms Questionnaire (Annexe 1.3) peut se révéler utile15. | C |
1.12. Les cliniciens doivent tenir compte du fait qu’une personne ayant subi une LCTL connaîtra probablement un déclin de la fonction cognitive après la blessure, qui peut disparaître en quelques jours ou persister pendant des mois avant de se régler; il peut s’agir de problèmes de mémoire, de rapidité dans le traitement de l’information, de concentration et d’attention13. | A |
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2. Prise en charge d’une LCTL | |
Prise en charge d’une LCTL | |
2.1. En raison de la diversité des facteurs, y compris des facteurs avant, pendant et après la blessure sur les plans biopsychosociaux, contextuels et temporels, qui influencent les résultats chez les victimes d’une LCTL, les cliniciens doivent tenir compte de ces facteurs dans la planification et la mise en œuvre des plans de prise en charge des patients13. | A |
2.2. Il faut traiter les problèmes mineurs en fonction des symptômes, rassurer la personne et la renseigner sur les stratégies de prise en charge des symptômes15. | C |
2.3. Il faut renseigner toutes les personnes qui ont possiblement ou définitivement subi une LCTL sur les symptômes courants et les rassurer qu’on s’attend à ce qu’elles se rétablissent en peu de temps (question de jours ou de quelques semaines)15. | B |
2.4. Une personne victime d’une LCTL ne devrait pas conduire pendant au moins 24 heures et pourrait nécessiter une réévaluation médicale. On conseille de prolonger la période recommandée de 24 heures si des symptômes ou des complications se traduisent par une perte de jugement, une capacité intellectuelle amoindrie (y compris un ralentissement de la pensée), des convulsions post-traumatiques, une déficience visuelle ou une perte de motricité. S’il y a des complications, il faut faire une évaluation médicale avant que la personne recommence à conduire13. | C |
2.5. Il faut suivre les patients symptomatiques aux 2 à 4 semaines à partir du contact initial jusqu’à la disparition des symptômes ou jusqu’à ce qu’une autre procédure de réévaluation soit mise en place14. | C |
2.6. Dans la plupart des cas, on devrait s’attendre à ce qu’un patient qui connaît une réduction de la fonction cognitive dans les quelques jours suivant la blessure voie ses symptômes disparaître et sa fonction cognitive revenir à ce qu’elle était avant et ce, dans un délai de quelques jours allant jusqu’à 3 mois, avec de l’éducation et du soutien. Par contre, les patients qui 1) ont des maladies concomitantes ou des facteurs de risque contextuels ou liés à la santé identifiés (Tableau 7) et qui ne s’améliorent pas dans un délai de 1 mois ou 2, ou 2) qui ont des symptômes persistants après 3 mois doivent être dirigés vers un milieu spécialisé en lésions cérébrales pour une évaluation complète (voir Annexe 2.1)13. | A |
2.7. Les patient qui avaient des problèmes psychiatriques avant la blessure doivent recevoir un traitement multidisciplinaire23. | A |
Médecins de soins primaires | |
2.8. La prise en charge des patients victimes d’une LCTL par les médecins de soins primaires doit comporter des conseils sur les stratégies pour minimiser les effets des symptômes et reprendre graduellement les activités et la participation à leurs rôles dans la vie13. | A |
2.9. Les médecins de soins primaires ne devraient envisager une demande de services spécialisés pour une victime d’une LCTL que lorsque les symptômes et les inquiétudes persistent et qu’elle ne répond pas aux traitements habituels pour l’une ou l’autre des sphères de symptômes physiques, comportementaux ou émotionnels et cognitifs†. | C |
2.10. Le médecin de soins primaires doit envisager le risque de dépression ou d’autres problèmes de santé mentale chez les patients victimes d’une LCTL et tenir compte que l’émergence et la persistance des symptômes pourraient être influencées par une réaction psychologique d’inadaptation à la blessure13. | B |
Fournir des renseignements | |
2.11. Il faut renseigner à propos des symptômes, y compris au moyen d’une fiche de conseils (Annexe 1.2), et rassurer tous les patients victimes d’une LCTL. Idéalement, la séance d’information devrait se produire au moment de l’évaluation initiale ou au moins dans la semaine suivant la blessure ou l’évaluation initiale 13,15. | A |
2.12. Les éléments à inclure dans une séance d’éducation sont les suivants14,17:
-
information au sujet des symptômes courants -
assurance qu’il est normal d’éprouver certains symptômes et qu’on s’attend à des résultats positifs -
information au sujet des délais habituels (tenant compte des différences pour chaque personne) et de l’évolution du rétablissement -
conseils sur la façon de prendre en charge les symptômes et de composer avec eux -
conseils sur la reprise graduelle des activités normales -
information sur l’accès à des soutiens additionnels au besoin -
conseils sur la gestion du stress.
| C |
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3. LCTL d’origine sportive | |
Évaluation et prise en charge | |
3.1.Les patients victimes d’une LCTL reliée à un sport peuvent se présenter de manière aiguë ou sous-aiguë. Si l’un ou l’autre des signes ou symptômes indiqués au Tableau 8 est observé à un moment donné à la suite d’un coup ou d’un traumatisme à la tête, on doit soupçonner la présence d’une LCTL et amorcer une prise en charge appropriée15. | C |
3.2. Quand le sportif présente un signe ou symptôme de LCTL15:
-
il ne doit pas retourner au jeu ou à la pratique en cours -
il ne faut pas le laisser seul et il faut le surveiller périodiquement pour détecter toute détérioration de son état -
il devrait recevoir une évaluation médicale, y compris une évaluation des plaintes signalées (p. ex. symptômes somatiques [Rivermead Post-Concussion Symptoms Questionnaire, Annexe 1.3], équilibre et fonction cognitive) -
le retour au jeu se fait suivant un processus par étape supervisé par un médecin -
il ne doit pas reprendre le sport jusqu’à ce que les symptômes aient disparu au repos et à l’effort.
| C |
Décisions sur le retour au jeu | |
3.3. Le sportif ne doit jamais reprendre le sport s’il a encore des symptômes. «Dans le doute, laissez-le sur le banc»13,19. | C |
3.4. Le retour au jeu après une LCTL se fait par étapes, en ne passant au niveau suivant que si le sportif demeure asymptomatique. Si un symptôme éapparaît, la personne doit revenir au niveau antérieur où il n’avait pas de symptôme et essayer à nouveau après 24 heures.
-
Aucune activité. Si les symptômes ont disparu, passer au niveau 2. -
Exercices aérobiques légers, comme la marche ou la bicyclette stationnaire; aucun entraînement musculaire. -
Entraînement particulier au sport (p. ex. patinage au hockey, course au soccer). -
Exercices d’entraînement sans contact. -
Entraînement avec contact après l’obtention de l’autorisation d’un médecin. -
Retour au jeu.
Consultez l’algorithme pour les étapes du retour au jeu «Safe Steps to Return to Play After a Possible Traumatic Brain Injury15» produit par le New Zealand Guidelines Group (Annexe 3.3)15,19.
| C |
3.5. Il faut prendre en compte un autre facteur avant le retour au jeu: l’athlète qui a subi une LCTL ne doit non seulement plus avoir de symptômes, mais il ne doit pas prendre non plus d’agents pharmacologiques ou de médicaments qui pourraient affecter ou modifier les symptômes de la commotion19. | C |
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4. Recommandations générales pour le diagnostic et l’évaluation des symptômes persistants à la suite d’une LCTL | |
Diagnostic et évaluation | |
4.1. Les cliniciens doivent évaluer et surveiller les symptômes somatiques, cognitifs, émotionnels ou comportementaux persistants à la suite d’une LCTL13. | A |
4.2. On doit utiliser une échelle standardisée, comme le Rivermead Post-Concussion Symptoms Questionnaire (Annexe 1.3), pour surveiller les symptômes13. | C |
4.3. Les symptômes persistants à la suite d’une LCTL peuvent être non spécifiques. Par conséquent, il faut envisager soigneusement et rigoureusement les diagnostics différentiels, étant donné que des symptômes semblables sont fréquents dans la douleur chronique, la dépression, les troubles de l’anxiété et d’autres problèmes médicaux et psychiatriques (voir le Tableau 9 et l’Annexe 4.1)†. | C |
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5. Recommandations générales pour la prise en charge des symptômes persistants à la suite d’une LCTL | |
Prise en charge | |
5.1. Il faut informer le patient qu’il éprouvera probablement 1 ou plusieurs symptômes persistants en raison de leur LCTL pendant une courte période, qu’on peut s’y attendre et que c’est normal13. | A |
5.2. Il faut dire au patient qu’il peut s’attendre à la disparition complète de ses symptômes13. | A |
5.3. Lorsque les plaintes importantes se prolongent après une LCTL, les médecins de soins primaires doivent exclure d’autres facteurs contributifs ou confusionnels (Tableau 7)13. | A |
5.4. Pour ceux qui ont subi une LCTL et avaient des problèmes de santé mentale avant la blessure, il y a lieu de demander rapidement une consultation auprès d’une clinique de traitement multidisciplinaire capable de prendre en charge les symptômes post-commotion, parce que ces facteurs ont été associés à des résultats moins favorables†. | C |
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6. Maux de tête post-traumatiques | |
Évaluation | |
6.1. Il faut faire une anamnèse ciblée des maux de tête, identifier la fréquence, la durée, l’emplacement, l’intensité et les symptômes associés (p. ex. nausée ou vomissements) pour essayer de déterminer à quel type de céphalée primaire ils ressemblent le plus étroitement (p. ex. migraine épisodique ou chronique, mal de tête lancinant primaire, névralgie occipitale). Malheureusement, certains maux de tête post-traumatiques sont impossibles à classifier. Pour aider à déterminer le phénotype particulier du problème de céphalée en cause, consultez les critères de classification de l’ICHD II à l’Annexe 6.3. Consultez les conseils concernant l’évaluation des maux de têtes post-traumatiques fournis à l’Annexe 6.6†. | C |
6.2. Il faut faire un examen neurologique et musculosquelettique, y compris un examen de la colonne cervicale (se référer à l’Annexe 6.5)†. | C |
Prise en charge | |
6.3. Il faut adapter la prise en charge des maux de tête post-traumatiques à celle de la classe de céphalée non traumatique auxquels ils ressemblent le plus (p. ex. tension chronique, migraine). Consultez les algorithmes de traitements spécifiques à la classe appropriée de céphalée, tirés des lignes directrices de l’ICSI (Annexes 6.7 à 6.9) pour des conseils sur le traitement. Consultez les conseils concernant la prise en charge des maux de tête post-traumatiques à l’Annexe 6.616. | C |
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7. Troubles du sommeil persistants | |
Diagnostic et évaluation | |
7.1. Il faut informer le patient que le but du traitement est d’améliorer la continuité et la qualité réparatrice du sommeil, que ce n’est pas de le faire dormir 8 heures de suite. Le plus souvent, la durée totale du sommeil sera de moins de 8 heures par nuit24. | C |
7.2. Il faut donner les conseils sur l’hygiène du sommeil qui se trouvent à l’Annexe 7.125. | C |
7.3. Une formation en relaxation est une thérapie efficace et recommandée pour le traitement de l’insomnie chronique26. | C |
7.4. La pharmacothérapie est habituellement recommandée à la dose efficace la plus faible comme traitement à court terme durant moins de 7 jours. Quoique que le recours à long terme d’agents hypnotiques soit découragé en raison de la tolérance et de la dépendance possibles, il y a des situations et des circonstances particulières où l’utilisation prolongée d’hypnotiques pourrait être appropriée. Consultez le tableau des options thérapeutiques tiré des lignes directrices Toward Optimized Practice. Consultez l’Annexe 7.2 pour des suggestions de médicaments utiles24. | C |
7.5. Certains patients insomniaques passent beaucoup trop de temps au lit à essayer de s’endormir. La consolidation du sommeil se fait par la compression du temps total au lit pour équivaloir à la durée totale de sommeil dont le patient a besoin. Ceci améliore l’efficacité du sommeil. Consultez l’Annexe 7.3 pour des conseils sur la consolidation du sommeil24,25. | C |
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8. Troubles de santé mentale persistants | |
Évaluation | |
8.1. Étant donné leur prévalence et leurs effets potentiels, il faut faire un dépistage des symptômes et des troubles de santé mentale chez tous les patients qui éprouvent des symptômes persistants à la suite d’une LCTL, y compris ce qui suit :
-
troubles dépressifs -
troubles de l’anxiété, y compris les troubles du stress post-traumatique -
irritabilité ou autres changements dans la personnalité -
problèmes de toxicomanie -
troubles somatoformes.
Le recours à des questionnaires remplis par l’intéressé peut aider dans l’évaluation et la surveillance des troubles de santé mentale courants, comme le module sur la dépression du PHQ-9 (Annexe 8.2) et la liste de vérification PTSD CheckList–Civilian Version (Annexe 8.3). Il faut faire le dépistage d’autres symptômes à l’aide du Rivermead Post-Concussion Symptoms Questionnaire (Annexe 1.3)†. | C |
Prise en charge | |
8.2. Il faut obtenir une consultation avec un psychiatre ou une équipe de santé mentale (idéalement avec de l’expérience dans le traitement de personnes ayant des symptômes persistants à la suite d’une LCTL, si possible) si15:
-
la présentation est complexe ou grave -
le traitement initial n’est pas efficace dans un délai de 2 mois -
on soupçonne une psychose ou un trouble de bipolarité -
les stratégies en pharmacothérapie habituelles ne fonctionnent pas ou sont contre-indiquées -
on juge que le risque de suicide est élevé -
des facteurs de risque reconnus comme nuisant possiblement à l’évolution du rétablissement sont présents (Tableau 7).
| C |
8.3. En attendant la consultation avec un spécialiste, il ne faut pas retarder les étapes initiales du traitement et il ne faut pas laisser de côté la prise en charge des symptômes. Des mesures générales peuvent être prises et les symptômes courants comme les maux de tête, les troubles du sommeil, l’étourdissement et la douleur peuvent être traités de manière continue†. | C |
8.4. Pour l’essai de médicaments, l’approche «commencer faible et aller lentement» est recommandée. Cependant, l’optimisation de la dose peut être nécessaire avant de pouvoir observer une réponse aux antidépresseurs ou d’abandonner l’essai d’un médicament15. | C |
8.5. On recommande un inhibiteur spécifique du recaptage de la sérotonine comme médicament de première intention pour les syndromes de l’humeur et de l’anxiété après une LCTL. Toutefois, dans certains cas, la combinaison des effets sédatifs, analgésiques et antimigraineux d’un antidépresseur tricyclique pourrait être particulièrement souhaitable, quoique ces agents soient généralement considérés des options de deuxième intention15. | C |
8.6. Il faut faire un suivi à intervalles périodiques; initialement, chaque semaine ou aux 2 semaines, pendant qu’on augmente la dose des médicaments pour surveiller la tolérance et l’efficacité. Par la suite, un suivi aux 2 à 4 semaines peut suffire15. | C |
8.7. La TCC est reconnue comme étant efficace pour le traitement de la dépression primaire; en tant que telle, elle convient au traitement des symptômes reliés à l’humeur à la suite d’une LCTL18. | C |
8.8. On devrait offrir aux personnes souffrant de TSPT à la suite d’une LCTL des séances d’essai en TCC axée sur le traumatisme. Il faut aussi évaluer la nécessité d’une pharmacothérapie simultanée, selon la gravité des symptômes et la nature des problèmes de comorbidité (p. ex. dépression majeure, symptômes somatiques prédominants, hyperexcitation grave et insomnie, qui pourraient tous limiter le traitement psychologique)†. | C |
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9. Difficultés cognitives persistantes | |
Évaluation | |
9.1. Lorsque les plaintes de nature cognitive persistent, le professionnel de la santé devrait s’efforcer de dépister formellement les déficits cognitifs. On doit utiliser des outils de mesure objectifs pour évaluer les domaines les plus souvent affectés à la suite d’une LCTL (p. ex. attention et concentration, rapidité de traitement de l’information et mémoire). Même s’il n’existe pas de mesures de dépistage spécifiques aux difficultés cognitives à la suite d’un LCTL, le Rivermead Post-Concussion Symptoms Questionnaire (Annexe 1.3) comporte des questions pour évaluer la fonction cognitive†. | C |
9.2. Il faut dûment tenir compte de la présence possible de diagnostics concomitants qui pourraient influencer la fonction cognitive comme l’anxiété, la dépression, le TSPT, la douleur, la fatigue, les troubles du sommeil ou les troubles d’anxiété aigus†. | C |
9.3. Si le dépistage révèle la présence évidente d’une dysfonction cognitive qui est probablement attribuable à la LCTL ellemême ou si on a signalé que les symptômes cognitifs persistent après 3 mois, il faudrait donc envisager une évaluation plus formelle et demander une consultation. Si possible, il faut demander une consultation pour de tels patients à un neuropsychologue (idéalement avec de l’expérience en LCT). S’il n’y a pas de neuropsychologue ou si on n’en connaît pas, on peut demander une consultation à un centre spécialisé en LCT (voir l’Annexe 2.1 pour une liste de ces centres en Ontario). Là où les temps d’attente sont longs, les médecins devraient envisager de ne pas attendre 3 mois avant de présenter une demande de consultation†. | C |
Prise en charge | |
9.4. À la suite d’une LCTL, les déficits cognitifs aigus sont fréquents et une amélioration cognitive spontanée est prévisible chez la plupart des victimes. Il faut amorcer une réadaptation pour déficience cognitive si :
-
la personne manifeste des déficiences cognitives persistantes lors d’une évaluation formelle ou -
l’apprentissage de stratégies compensatoires est nécessaire pour faciliter la reprise des activités fonctionnelles et du travail ou s’il y a des problèmes de sécurité en cause (p. ex. possibilité de se blesser soi-même ou autrui)17.
| C |
9.5. Pour les séquelles cognitives à la suite d’une LCTL, il faut envisager des stratégies de réadaptation cognitive, notamment les stratégies compensatoires et les approches restoratives17. | C |
9.6. Des dispositifs électroniques de mémoire externe comme les ordinateurs, les téléavertisseurs et les agendas personnels portables actionnés par la voix se sont révélés des auxiliaires efficaces pour améliorer le fonctionnement au quotidien des victimes d’une LCT27. | B |
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10. Problèmes d’équilibre persistants | |
Évaluation | |
10.1. Les cliniciens devraient faire un dépistage des problèmes d’équilibre (Figure 4) pour évaluer la stabilité posturale parce que les tests cliniques de l’équilibre offrent des renseignements additionnels sur la présence de symptômes continus et aident à la prise en charge subséquente des patients victimes d’une LCTL13. | C |
10.2. Si des symptômes de vertige positionnel bénin sont présents, il faut effectuer la manœuvre de Dix-Hallpike (Annexe 10.1)28. | A |
Prise en charge | |
10.3. Pour les personnes ayant des déficiences fonctionnelles de l’équilibre et des résultats de dépistage positifs, il faut envisager une évaluation plus approfondie de l’équilibre et un traitement en physiothérapie pendant l’évolution clinique†. | C |
10.4. Une manœuvre libératoire d’Epley doit être utilisée pour traiter un vertige positionnel bénin si les résultats de la manœuvre Dix-Hallpike sont positifs28. | A |
10.5. On recommande une thérapie de réadaptation vestibulaire pour une dysfonction vestibulaire périphérique unilatérale29. | A |
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11. Troubles persistants de la vision | |
Évaluation | |
11.1. A) Il faut faire une anamnèse appropriée pertinente aux symptômes visuels. B) On doit faire un examen fundoscopique et un examen de l’acuité visuelle, des champs de vision et des mouvements extraoculaires pour détecter des symptômes de troubles visuels, y compris les troubles du champ de vision, la vue embrouillée, la diplopie et la photosensibilité†. | C |
11.2. Si des anomalies visuelles sont observées, il faut demander une consultation auprès d’un ophtalmologiste, idéalement spécialisé en lésion cérébrale ou un neuro-ophtalmologiste†. | C |
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12. Fatigue persistante | |
Évaluation | |
12.1. On doit déterminer si la fatigue est un symptôme important en procédant à une anamnèse personnelle et en passant en revue les éléments pertinents du Rivermead Post-Concussion Symptoms Questionnaire (Annexe 1.3) ou au moyen du test de l’échelle de gravité de la fatigue FSS (Annexe 12.1)†. | C |
12.2. On caractérise les dimensions de la fatigue et on identifie les autres causes traitables possibles qui pourraient ne pas être directement reliées à la blessure30.
-
On fait un bilan de santé complet, on passe en revue les médicaments (voir l’Annexe 12.2 pour une liste des médicaments associés à la fatigue, à l’asthénie, à la somnolence et à la léthargie) et examiner les systèmes, en portant une attention particulière aux causes iatrogènes (médication) pour cerner des problèmes médicaux concomitants associés à la fatigue (p. ex. troubles métaboliques, dysfonction thyroïdienne, anémie, faible taux de calcium, malnutrition). -
On fait un bilan du sommeil pour aider à identifier les troubles du sommeil primaires ou secondaires (voir le questionnaire optionnel autoadministré sur le sommeil à l’Annexe 7.1). -
On évalue la possibilité de dépression (perte d’intérêt pour les activités, sentiments de tristesse, de culpabilité, d’être inutile, changements dans l’appétit ou le sommeil ou idées suicidaires), d’anxiété, de stress ou d’une autre détresse psychologique. -
On fait un examen médical général et un examen neurologique ciblé.
| C |
Prise en charge | |
12.3. Si la fatigue persistante est identifiée comme un symptôme important, des éléments clés peuvent aider dans sa prise en charge, dont les suivants:
-
fixer comme objectif une augmentation graduelle du niveau d’activité qui s’accompagnera en parallèle d’une hausse du niveau d’énergie -
insister sur le fait que la répartition des activités tout au long de la journée aidera le patient à en accomplir plus et à éviter de dépasser ses niveaux de tolérance -
encourager le patient à avoir de bonnes habitudes de sommeil (en particulier la régularité de l’heure du coucher et éviter les stimulants et l’alcool) et des périodes suffisantes de relaxation -
prévoir des objectifs précis, en utilisant un carnet pour consigner la réalisation des activités et identifier les tendances de la fatigue -
reconnaître que la fatigue peut être exacerbée par un moral bas.
On peut remettre au patient une brochure donnant des conseils et des stratégies de gestion de la fatigue (Annexe 12.3)15. | C |
12.4. Si la fatigue persiste, on demande une consultation à un spécialiste des lésions cérébrales pour qu’il envisage un essai de médicaments†. | C |
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13. Facteurs à considérer pour le retour au travail ou à l’école | |
Facteurs à considérer pour le retour au travail ou à l’école | |
13.1. Quand il s’agit de décider du moment du retour au travail ou à l’école, le professionnel de la santé doit prendre en considération les variables particulières au patient et au contexte. Parmi celles-ci, on peut mentionner les difficultés physiques découlant de la blessure, les questions psychosociales, la déficience cognitive et les facteurs culturels ou contextuels liés au travail (p. ex. charge de travail et responsabilités, milieu de travail, questions liées au transport ou à la conduite automobile, heures ou quarts de travail, pauses-repos). Consultez l’Annexe 13.1 pour des conseils sur les facteurs à considérer pour le retour au travail ou aux études13. | C |
13.2. Pour les personnes qui éprouvent des problèmes de déficits persistants à la suite d’un LCTL ou qui ont des problèmes une fois de retour au travail, il faut mettre en œuvre des programmes de retour au travail, qui exigent des plans d’action soigneusement conçus et gérés. Plus précisément, on recommande de demander une consultation à un ergothérapeute pour examiner le processus du retour au travail16. | C |