Continued from inside half-cover (IHC)
Suite de la demi-page intérieure de la couverture
Substantia nigra: la substance noire, siège du mouvement et de la récompense. Avant de devenir médecin, Dr Poirier faisait de la recherche en neurophysiologie sur la maladie de Parkinson dans le but de découvrir le médium parfait pour préserver les tissus mésencéphaliques ventraux du fœtus humain. Il fallait à ces neurones dopaminergiques une substance dans laquelle on pourrait les placer pour qu’ils vivent jusqu’à leur transplantation dans une personne.
Une partie de sa recherche au niveau de la maîtrise était la reconnaissance de la souffrance chez des sujet humains et Dr Poirier les rencontraient en transition: avant de subir une intervention chirurgicale. Lui aussi était en train de devenir autre chose.
Le scientifique au bloc opératoire, à regarder le patient qu’on préparait, enveloppait, trépanait, puis, l’injection des tissus fœtaux, lentement, goutte à goutte, un champ stéréotaxique. Il se tenait avec d’autres étudiants, se questionnant sur la nécromancie de la neurochirurgie: la création d’un trou menant à l’intellect et à l’abandon.
Il est entré à la faculté de médecine où on lui a appris l’examen neurologique classique. Ses études de maîtrise exigeaient de connaître les constatations physiques de la maladie de Parkinson, cependant sans expérience clinique. Il n’y avait donc pas de possibilité (ou de besoin) de comprendre ce que la maladie fait au corps. On peut apprendre une chose, mais ne pas la savoir jusqu’à ce qu’on la sente. Dr Poirier était donc motivé à reconnaître dans un poignet ce qu’avant, il ne connaissait que comme une belle expression, le signe de la roue dentée: voir la posture voûtée, les hanches fléchies, la démarche traînante, la rigidité.
Dr Poirier pratique depuis plus d’une décennie. Un de ses patients, un homme diabétique de 75 ans, a lentement développé au fil des ans une posture courbée révélatrice. Son affect est tourné au neutre, son visage figé en un masque, sa démarche, chancelante. Ces signes sont subtils et l’homme préférait se concentrer plutôt sur un diabète stabilisé grâce à l’alimentation. Dr Poirier n’avait pas mentionné son léger doute de la présence du Parkinson, parce qu’aucun déclin de la fonction ne s’était produit. Aujourd’hui, il mentionne un tremblement. Le siège du mouvement, pointant vers un changement.
Dans ses mains, il sent le signe de la roue dentée dans les bras du patient.
Un état permanent, allant en se dégradant. Revenu d’un bref moment d’incrédulité, l’homme accepte le diagnostic de Dr Poirier et décide d’entreprendre sa propre recherche pour savoir ce qu’on peut faire. Certains détails de la vie de l’homme se sont estompés, ne lui reviennent plus à l’esprit, mais Dr Poirier se rappelle: le signe de la roue dentée, plus intense à gauche qu’à droite.
Footnotes
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Dr Poirier is a family physician practising in Quispamsis, NB.
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Dr Poirier est médecin de famille et exerce à Quispamsis, au Nouveau-Brunswick.
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