Continued from inside half-cover (IHC)
Suite de la demi-page intérieure de la couverture
Dre Casey-Campbell est née à New Richmond, une ville majoritairement anglophone dans la région de Gaspé au Québec. Durant la Deuxième Guerre mondiale, le taux d’enrôlement à Gaspé était très élevé. Dre Casey-Campbell a suivi la tradition militaire gaspésienne et a rejoint les rangs de la Réserve navale canadienne. Elle a travaillé comme officier d’information de combat naval pendant qu’elle poursuivait ses études de premier cycle, puis une maîtrise. Elle a présenté une demande à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et a été acceptée. À la fin de sa première année de médecine, elle s’est dit: Puisque j’ai fait partie de la réserve navale pendant presque 10 ans, pourquoi ne pas suivre le Programme d’instruction à l’intention des médecins militaires et en devenir une? Dre Casey-Campbell a communiqué avec le bureau de recrutement local à Montréal et a été acceptée au programme, peut-être en raison de son expérience militaire et de son bilinguisme. D’un coup, son statut est passé de sous-officier à officier, son rang grimpant de matelot-chef à enseigne de vaisseau de 2e classe.
Selon Dre Casey-Campbell, l’une des principales différences entre la médecine militaire et la médecine civile se situe dans la portée occupationnelle de la pratique. Dre Casey-Campbell voit des patients dont les problèmes relativement bénins, dans le contexte du pilotage d’un avion, peuvent avoir des conséquences graves. Les pilotes dont le nez coule et qui ont mal aux oreilles doivent être évalués en ayant la médecine de l’aviation à l’esprit et doivent être confinés au sol s’ils ne sont pas aptes à voler. Même des patients qui ont mal au cou pourraient ne pas être aptes à piloter. Un simple claquage musculaire au cou pourrait être dangereux en raison du poids du casque de sécurité que porte le pilote d’avion de combat tandis que, dans un avion Hercules, le casque est beaucoup moins lourd et ne poserait pas beaucoup de problèmes. Le même processus décisionnel s’applique pour une fasciite plantaire: dans quelle mesure le pilote doit-il appuyer avec force sur la pédale avec son pied?
Dre Casey-Campbell a récemment été visiter un nouveau simulateur de vol pour l’Escadron 426, son escadron, et a passé des heures dans le simulateur à faire l’expérience de ce que signifie faire partie de l’équipage. Des expériences comme celle-ci l’aident à comprendre les circonstances dans lesquelles un problème médical pose un risque, mais elles servent aussi à établir des relations avec les militaires dans des milieux moins formels (pour le médecin). Les membres du personnel naviguant ont tendance à hésiter à avouer des problèmes pouvant les empêcher de voler. En passant du temps avec eux, la confiance peut s’établir.
L’autre différence importante entre la médecine civile et militaire se trouve dans la nécessité d’être sensibilisés au trouble du stress post-traumatique, car le TSPT est un risque pour les militaires qui participent à des opérations outre-mer: Bosnie, Haïti, Somalie, Rwanda, Afghanistan et ailleurs. Dre Casey-Campbell a reçu une formation pour dépister ce problème, en utilisant de simples questions concernant le sommeil, l’isolement, l’énergie et la dysfonction sexuelle pour entamer des discussions à propos d’un éventuel TSPT. C’est difficile: il doit y avoir une confiance considérable entre le patient et le médecin avant qu’on puisse parler du problème avec une certaine aisance.
Malgré tout, il y aura toujours les problèmes traditionnels de la médecine familiale, de genres semblables au TSPT: durant sa formation, Dre Casey-Campbell a traité une femme qui devait subir un examen gynécologique. La force extérieure qui transparaissait dans sa jeunesse, sa santé et son uniforme était démentie par sa vulnérabilité intérieure: il s’est révélé que la patiente avait été victime d’abus sexuels durant son enfance. Dre Casey-Campbell a reporté l’examen à plus tard et a laissé le soin à la patiente de décider à quel moment il serait plus propice de le faire. Elle a aussi encouragé la patiente à garder son rendez-vous subséquent, même si elle décidait qu’elle ne voulait pas subir l’examen cette journée-là. Lorsque l’examen a effectivement eu lieu, Dre Casey-Campbell s’est assurée que la patiente était en position de contrôle. La patiente faisait confiance à Dre Casey-Campbell et elle l’a remerciée quand l’examen fut terminé: «Je suis contente que ce soit vous qui l’ayez fait.»
Footnotes
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Dr Casey-Campbell is Medical Officer at 24 Health Services, CFB Trenton, in Trenton, Ont.
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Dre Casey-Campbell est médecin militaire aux 24 Health Services, à la BFC Trenton, à Trenton, en Ontario.
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