
Chers collègues,
Le Comité de la santé mondiale du CMFC aborde sa dixième année d’activité. Pendant cette première décennie, le Comité avait pour objectif de sensibiliser l’opinion quant aux enjeux qui portent sur la santé mondiale et d’impliquer ses membres en publiant des articles dans la présente revue et en offrant des ateliers ciblés au Forum en médecine familiale. De plus, le Comité a noué des liens avec les dix-sept départements de médecine familiale du pays (tous actifs dans le domaine de la santé mondiale) et travaille avec un membre désigné de chaque département.
Parallèlement, le Collège a été invité par plusieurs gouvernements et établissements d’enseignement dans plusieurs pays à donner des exposés et à participer à des discussions sur divers aspects de la médecine familiale au Canada. Ces invitations témoignent du respect que les dirigeants des systèmes de santé accordent au chemin que nous avons parcouru en médecine familiale. Voici certains champs d’intérêt et d’étude propices à une collaboration dans ces pays:
-
développer la médecine familiale aux niveaux prédoctoral et postdoctoral;
-
aider les omnipraticiens qui travaillent dans le système de santé de leur pays (rarement formés comme médecins de famille) à atteindre et à maintenir les compétences requises;
-
élaborer des normes de formation;
-
développer et renforcer les associations professionnelles d’omnipraticiens et de médecins de famille pour en faire de véritables « familles professionnelles » pour ces médecins; et
-
collaborer avec les organismes professionnels d’omnipraticiens pour les aider à exercer une influence concrète sur leurs systèmes de santé.
En 2009, le Dr Sadok Besrour, membre à vie de notre Collège, a fait un don à la Fondation pour la recherche et l’éducation (FRÉ) et a incité les dirigeants du CMFC à réfléchir au rôle que le Collège pouvait jouer dans le développement des ressources en médecine familiale au-delà de nos frontières. Les 11 et 12 novembre 2012, des représentants de quinze départements de médecine de famille du Canada et de douze pays se sont réunis non loin de Toronto (Ontario) pour donner des avis au Collège sur d’éventuels secteurs d’intervention. Cette première réunion a été rendue possible grâce au soutien du Dr Besrour par le biais de la FRÉ et à une subvention du Centre de recherches pour le développement international. Le don versé par le Dr Besrour permet également au CMFC et à la FRÉ de décerner un prix annuel en santé mondiale.
En réfléchissant à tout ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant, trois choses retiennent mon attention :
-
la nécessité de comprendre et de continuer d’affirmer que la médecine familiale est une discipline respectée et reconnue dans de nombreux pays;
-
les progrès que nous avons réalisés en tant que discipline au Canada — notre capacité à définir les compétences de nos diplômés d’un océan à l’autre (l’atteinte d’un « produit » commun) est considérée par nos visiteurs comme un puissant catalyseur et un élément essentiel pour établir solidement la discipline de la médecine familiale; et
-
l’importance, dans ce travail, d’apprendre les uns des autres.
Nous sommes maintenant à la croisée des chemins, en ce sens que nous avons probablement atteint les limites de nos ressources actuelles. Néanmoins, plusieurs questions se posent : le Collège devrait-il jouer un rôle plus actif dans le domaine de la santé mondiale? Pourquoi le CMFC voudrait-il ou devrait-il s’engager dans des activités internationales? La FRÉ peut-elle réellement recueillir des fonds pour aider à soutenir une telle entreprise de la part du Collège? Quel devrait être le rôle des départements de médecine de famille dans un tel projet? De quelle manière les membres du CMFC bénéficient-ils de cet engagement à l’égard des relations internationales et de la santé mondiale?
Notre réflexion sur ces sujets commence à peine, mais déjà nous sommes portés à croire qu’une participation aux activités internationales liées à la santé mondiale pourrait nous aider à atteindre nos buts stratégiques — l’imputabilité sociale et l’attrait accru de la médecine familiale auprès des étudiants en médecine, par exemple. Il est non seulement souhaitable, il est essentiel d’établir une collaboration et des partenariats avec les universités et les départements de médecine de famille. En développant et en resserrant les liens avec les universités, les gouvernements et d’autres organismes voués à la médecine familiale, on pourrait non seulement favoriser le développement de notre discipline à l’échelle internationale, mais aussi tirer des leçons de ces expériences et avoir un effet sur notre travail ici, au Canada.
Nous avons atteint un stade de maturité en tant que discipline et d’organisation. Il nous faut agir de manière prudente, mais réfléchie. Le moment est venu de voir comment nous pouvons pleinement partager ce que nous avons appris et nous inspirer les uns des autres. C’est avec grand plaisir que j’entends contribuer à nos efforts dans ce domaine.
Acknowledgments
Je remercie Jamie Meuser et Katherine Rouleau pour leur contribution à cet article.
Footnotes
-
This article is also in English on page 450.
- Copyright© the College of Family Physicians of Canada