
Chers collègues,
Les sondages menés auprès des médecins révèlent qu’un pourcentage relativement restreint de nos membres participe activement à des projets de recherche. Pourtant, notre pratique quotidienne et le système de santé dans lequel nous évoluons soulèvent constamment des questions! Les données du Sondage national des médecins 2013 montrent que 10,1 % des MF qui ont répondu à l’enquête participent à des activités de recherche sur une base hebdomadaire, comparativement à 30,7 % chez les autres spécialistes.1 Par contraste, 29,1 % des MF et 50,4 % des autres spécialistes participent à des activités d’enseignement chaque semaine.1
Pourquoi de tels écarts? Différents facteurs entrent en ligne de compte : la formation en recherche aux cycles supérieurs fait depuis longtemps partie de la résidence dans d’autres disciplines; historiquement, la recherche communautaire (par opposition à la recherche hospitalière) n’a jamais été prioritaire au regard du financement; traditionnellement, les chercheurs en médecine familiale ne bénéficié pas d’un bon soutien (temps réservé, rémunération, etc.) alors que dans d’autres disciplines, l’on s’attend à ce que le corps professoral à temps plein consacre du temps à la recherche financée; il n’y a eu aucun financement pour développer les ressources de la recherche en médecine familiale et ainsi assurer la participation des MF.
Certains disent que la maturité d’une discipline se mesure à sa contribution au fondement probatoire sur lequel s’appuie la pratique dans un domaine donné. Plusieurs développements importants sont déjà engagés.
Mettre en valeur les meilleurs travaux d’érudition des résidents en médecine familiale au FMF. Le meilleur article rédigé par un résident en médecine familiale et les deux meilleurs projets de recherche réalisés par des résidents sont mis à l’honneur et leurs auteurs présentent un résumé de leur travail au FMF.
Développer les ressources en encourageant les diplômés à poursuivre des travaux de recherche et à faire des études postdoctorales en tirant parti des postes financés pour la troisième année de résidence, des prix Janus du CMFC ou d’autres sources de financement, comme le Grant Generating Project appuyé par le CMFC (www.familymedicine.vcu.edu/research/ggp/index.html). Les universités canadiennes proposent de nombreuses possibilités de formation.
Augmenter l’aide extérieure accordée à la recherche en médecine familiale. Avec les Subventions d’équipe en soins de santé primaires communautaires et le financement des Stratégies de recherche axées sur le patient en 2013, les Instituts de recherche en santé du Canada ont clairement signalé l’importance de la recherche en soins primaires. Nous devons plaider la cause du financement de la recherche en médecine familiale plus activement afin de mieux saisir les occasions qui se présentent et de produire des recherches de haute qualité.
Notre pratique a considérablement évolué. Nous sommes nombreux à participer à des initiatives d’amélioration de la qualité. Soixante-deux pour cent des MF utilisent les DMÉ — des outils importants pour mesurer ce que nous faisons.1 Dans la plupart des provinces, les réseaux de recherche basée sur la pratique permettent aux cliniciens de contribuer au processus de recherche en posant des questions pertinentes ou en fournissant des données de leur propre pratique pour répondre à des questions qu’ils jugent importantes. Votre Collège entretient des liens étroits avec le Réseau canadien de surveillance sentinelle en soins primaires (http://rcsssp.ca/) réunissant les réseaux de recherche de huit provinces qui collectent des données à grande échelle afin de brosser le tableau des activités des MF sur le plan du diagnostic et de la prise en charge continue de huit maladies chroniques. Au cours de la première année de mon mandat, notre présidente sortante, Dre Marie-Dominique Beaulieu, m’a rappelé que la Section des chercheurs (S des C) avait été créée pour relier ce qui n’était alors qu’un petit groupe de chercheurs, pour créer des opportunités de développement professionnel, mettre en commun les pratiques exemplaires, diffuser les nouvelles connaissances, et célébrer les réussites et l’excellence de la recherche en médecine familiale. Il n’existe aucun équivalent dans d’autres disciplines médicales au Canada.
Comment pouvons-nous aller de l’avant? Comment allonsnous porter la recherche en médecine familiale au niveau suivant? Voici quelques idées.
Forger une culture de recherche dans nos départements de médecine de famille et « intégrer la recherche dans toutes nos actions ». À titre d’exemple, au Québec, le gouvernement finance la connexion de quatre réseaux de recherche universitaire axés sur la pratique reliant tous les chercheurs en médecine familiale et soutenant la collecte de données à grande échelle.
Réclamer un meilleur soutien financier pour nos chercheurs — il est impossible de faire une recherche de fond sur le coin de son bureau, à la 25e heure de la journée.
Élaborer et implanter une stratégie de formation.
Impliquer nos sections provinciales (en reliant les directeurs de recherche universitaire et en créant des occasions de développement professionnel; en intégrant la recherche à nos ASA; et en consacrant une page du site Web de nos sections provinciales à la recherche en médecine familiale).
Soutenir la collaboration interne et externe.
Mesurer nos progrès.
La S des C et le service de la recherche du CMFC ont établi un plan directeur qui exprime clairement notre vision et nos plans. Nous sommes fiers de travailler avec les sections provinciales, les départements de médecine de famille et les autorités sanitaires pour continuer à développer l’excellence de la recherche en médecine familiale. Félicitons la S des C et préparons-nous à célébrer le 10e anniversaire de la Journée de la recherche au FMF de Québec, le 12 novembre 2014!
Acknowledgments
Je remercie Inese Grava Gubins, Cheryl Levitt et Alan Katz pour leur contribution à cet article.
Footnotes
This article is also in English on page 96.
- Copyright© the College of Family Physicians of Canada
Référence
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