Je suis médecin de famille à l’ancienne, qui soigne du berceau à la tombe, affirme Dre Melanie MacCara. Elle a obtenu son diplôme de la Dalhousie en 1993 et elle a commencé sa pratique en solo dès la semaine qui a suivi, dans la même communauté rurale néo-écossaise où elle a grandi. «Vingt ans plus tard, j’assiste à la graduation de mon fils et j’y vois certains des bébés desquels j’ai assisté à l’accouchement et qui reçoivent aussi leur diplôme!»
Dre MacCara a donc probablement surpris ses patients, sa famille et même elle-même lorsqu’elle a décidé de se joindre à la Eastside Collaborative Practice, juste au bout de la rue, à New Glasgow.
La Régie régionale de la santé Pictou County consolidait un certain nombre de ses programmes communautaires, comme le centre d’information sur le diabète, une clinique de contrôle de la douleur, des services en santé mentale et du counseling en toxicomanie, tous regroupés dans un nouveau centre de santé communautaire et divers édifices adjacents. Dre MacCara s’est jointe à l’équipe de pratique en collaboration en 2009.
«Ce n’est pas pour tout le monde, mais c’est l’orientation que semble suivre la médecine familiale», explique-t-elle. Le soutien est l’un des facteurs attrayants de cette approche. L’équipe compte actuellement 5 médecins de famille, ayant chacune sa propre pratique, appuyées par une infirmière praticienne, une infirmière en pratique familiale (qui est aussi spécialisée en soins des plaies), une infirmière spécialisée dans la prise en charge des maladies chroniques, une diététicienne à mi-temps, une travailleuse sociale à mi-temps et du personnel de soutien.
Les membres de l’équipe contribuent leur propre expertise et leur expérience lors des réunions et offrent des conseils sur les soins aux patients. «Partager ses patients est une façon différente d’exercer la médecine. Tout ne peut pas toujours être fait à votre façon, ajoute Dre MacCara. En bout de ligne, nous travaillons tous ensemble et nous le faisons en équipe. Je sais que ça semble utopique, trop beau pour être vrai, mais c’est ainsi.»
Le soutien administratif est considérable et la clinique transige avec toutes les préoccupations qui prennent beaucoup de temps comme les ressources humaines, la comptabilité et la technologie. «Je n’ai aucun savoir-faire en informatique, avoue Dre MacCara en riant. Et pourtant, tous mes dossiers médicaux ont été mis en ligne quand je suis arrivée.» De plus, elle ne fait plus d’obstétrique; sa vie n’est plus dictée par un téléavertisseur. Elle n’est plus obligée d’aller faire les rondes à l’hôpital et son horaire lui permet désormais de passer plus de temps en tête à tête avec ses patients.
«J’ai quand même l’impression de travailler tout le temps, indique Dre MacCara. Malgré tout le soutien à ma disposition, je veille à ce qu’on me réserve au moins quelques interventions directes, comme des injections et des tests Pap à l’occasion. Je ne veux pas perdre le contact avec mes patients. Je soigne certains d’entre eux depuis la naissance.»
“Je ne veux pas perdre le contact avec mes patients”
Notes
LE PROJET DE LA PAGE COUVERTURE Le Médecin de famille canadien a entrepis un projet visant à tracer le portrait de la médecine familiale au Canada. La page couverture de la revue met en vedette un médecin de famille choisi au hasard dans notre liste de membres. Un court texte donne un bref aperçu de la personne et de sa pratique. Avec le temps, cette sélection aléatoire deviendra représentative, car les différences, rassemblées, feront ressortir ce que tous les médecins de famille ont en commun.
Footnotes
Dre MacCara est médecin de famille à la Eastside Collaborative Practice à New Glasgow, N.-É.
PHOTOS: Jeff Cooke, Halifax, NS
STORY/TEXTE: William M. Glenn, Toronto, Ont
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