Traitement pharmacologique
Nombreux sont les cas de démence qui reposent sur plus d’une affection contribuant à leur cause, le plus souvent une association de maladie d’Alzheimer et d’autres pathologies cérébrales. La prise en charge doit reposer sur les diagnostics qu’on croit qu’ils contribuent de manière prédominante (grade 1B) Les inhibiteurs de la cholinestérase sont une option thérapeutique recommandée dans les cas de maladie d’Alzheimer avec élément de maladie cérébrovasculaire (grade 1B) Les inhibiteurs de la cholinestérase sont une option thérapeutique recommandée dans les cas de démence liée à la maladie de Parkinson (grade 1A) Les 3 inhibiteurs de la cholinestérase ont été efficaces dans le traitement de la maladie d’Alzheimer légère à modérée. Il est recommandé de faire l’essai d’un inhibiteur de la cholinestérase chez la plupart des patients atteints de la maladie d’Alzheimer (grade 1A) Les données probantes sur lesquelles reposerait une recommandation en faveur ou contre l’emploi des inhibiteurs de la cholinestérase sur le marché dans le traitement de la démence vasculaire sont insuffisantes et contradictoires (grade 2B) Les comparaisons directes ne laissent entrevoir aucune différence entre les inhibiteurs de la cholinestérase (grade 2B). Le choix de l’agent repose sur le profil des manifestations indésirables, la facilité d’emploi, la familiarité, et les différences entre les agents sur le plan de leurs propriétés pharmacocinétiques et autres mécanismes d’action. Le traitement d’association par un inhibiteur de la cholinestérase et la mémantine est rationnel (puisque les modes d’action des médicaments sont différents) et semble sûr, mais les données probantes sont insuffisantes pour faire une recommandation en faveur ou contre cette association (grade 2B) En raison d’une stimulation cholinergique centrale et périphérique accrue, les inhibiteurs de la cholinestérase pourraient :
-accroître le risque de saignement gastrique, particulièrement chez les patients atteints d’un ulcère ou qui prennent des anti-inflammatoires; -moins souvent produire une bradycardie ou un blocage cardiaque chez les patients avec ou sans insuffisance cardiaque; -exacerber l’asthme ou une autre maladie respiratoire; -causer une obstruction de l’évacuation urinaire; -accroître le risque de crises convulsives; -prolonger les effets de la succinylcholine (relaxant musculaire)
On peut envisager de faire l’essai d’un antidépresseur si la réponse du patient aux interventions non pharmacologiques est inadéquate ou si celui-ci est atteint d’un trouble dépressif majeur, d’une dysrythmie sévère ou de labilité émotionnelle sévère (grade 2A) Il ne faut pas utiliser le valproate dans les cas d’agitation et d’agressivité liés à la maladie d’Alzheimer (grade 1A) Aucune donnée probante de qualité ne peut appuyer une recommandation en faveur ou contre l’emploi des inhibiteurs de la cholinestérase ou de la mémantine dans le traitement des symptômes neuropsychiatriques (grade 2B) Les interventions non pharmacologiques contre l’agitation et l’agressivité liées à la démence incluent l’identification et la prise en charge des facteurs de potentialisation (médicaux, psychiatriques, de médiation, environnementaux) La rispéridone, l’olanzapine et l’aripiprazole doivent être envisagés dans les cas d’agitation, d’agressivité et de psychose sévères liées à la démence posant un danger pour le patient et autrui. Les bienfaits potentiels de tous les antipsychotiques doivent être soupesés contre les risques substantiels, comme les effets indésirables de nature cérébrovasculaire et la mortalité (grade 2A) À l’heure actuelle, les données probantes sont insuffisantes pour faire une recommandation en faveur ou contre l’emploi de la quétiapine dans la prise en charge de l’agitation, de l’agressivité et de la psychose sévères liées à la démence (grade 2B) Les données probantes sont insuffisantes pour faire une recommandation en faveur ou contre l’emploi des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine ou de la trazodone dans la prise en charge des patients agités (grade 2B)
Arrêt du traitement par les inhibiteurs de la cholinestérase
En raison des effets secondaires connus et du coût lié au traitement prolongé par les inhibiteurs de la cholinestérase, il faut envisager de mettre un terme au traitement dans le contexte d’une aggravation possible de la fonction cognitive et d’une déficience fonctionnelle accrue (grade 2B). Il est proposé de mettre fin au traitement par les inhibiteurs de la cholinestérase en présence des conditions suivantes :
-Le patient, soignant ou mandataire décide de mettre fin au traitement par les inhibiteurs de la cholinestérase après avoir été mis au courant des risques et des bienfaits associés à la poursuite du traitement ou à l’arrêt de celui-ci -Le patient n’observe pas le traitement et continuer de prescrire le médicament serait inutile -Le rythme du déclin cognitif, fonctionnel ou comportemental du patient est plus rapide durant le traitement qu’il ne l’était avant -Le patient présente des effets indésirables qui sont intolérables et ceux-ci sont certainement ou probablement liés aux inhibiteurs de la cholinestérase -Les comorbidités du patient font que l’emploi continu du médicament est risqué ou futile (p. ex. maladie en phase terminale) -La démence du patient a progressé à un stade (p. ex. Échelle de détérioration globale, stade 7) où le traitement continu n’apporterait aucun bienfait
Il est recommandé de réduire la dose graduellement avant d’arrêter l’administration. Si celle-ci est interrompue en raison d’un manque perçu d’efficacité, il est recommandé d’observer le patient pendant 1 à 3 mois pour surveiller la survenue d’un déclin observable. Le cas échéant, il faut envisager de reprendre le traitement (grade 2C)
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