Il est généralement reconnu que la dysfonction psychosociale est un problème chronique courant chez les enfants et les adolescents1,2. Étant donné que les problèmes de santé psychosociaux ont des répercussions sur la morbidité, la mortalité3 et le développement d’autres maladies4,5 à l’âge adulte, l’investigation de méthodes qui influencent et changent l’évolution de ces problèmes mérite de l’attention. Le développement sain des adolescents repose sur une myriade de facteurs familiaux6. Il a été démontré que des environnements familiaux sains, y compris la connexion familiale (p. ex. sentiments d’amour, de chaleur et d’affection exprimés par les parents) protègent contre les problèmes de santé mentale et psychosociaux et on étudie depuis longtemps le rôle de la famille en tant que contribution importante au bien-être des adolescents7–9. Fait intéressant à signaler, les jeunes garçons réagiraient différemment des jeunes filles à la dynamique et aux environnements familiaux10–13.
Les repas en famille sont une intervention simple et peu intrusive qui pourrait aisément être mise en œuvre pour stimuler un environnement familial sain. Le repas familial peut servir d’avenue pour accroître la cohésion14–16, la stabilité17 et la connectivité8 de la famille ou pour améliorer les facteurs développementaux de l’adolescent18, comme l’adaptation centrée sur les problèmes15 et le développement social et émotionnel8. De plus, les routines et les rituels de la famille, comme les repas ensemble, pourraient offrir une constance et un forum propices à s’informer comment se portent les membres de la famille et pour apprendre et enseigner de bons comportements alimentaires19.
On s’est récemment intéressé à étudier l’importance des repas familiaux et leurs effets positifs sur l’alimentation des enfants et des adolescents. Des études récentes font valoir que prendre des repas ensemble en famille est bénéfique pour les habitudes alimentaires des adolescents et que des repas en famille plus fréquents améliorent l’apport alimentaire chez les enfants et les adolescents20–25. Plusieurs études ont aussi examiné la relation entre les repas en famille et le surpoids ou l’obésité des enfants mais n’ont pas donné de résultats uniformes26–29. Dans une étude, on signalait qu’une plus grande fréquence de repas en famille était associée à moins de risque d’être en surpoids ou de le devenir à l’avenir26, tandis que dans d’autres, plus les repas familiaux étaient fréquents, moins les enfants avaient un surpoids, mais cette fréquence n’avait pas d’effet sur la probabilité d’un état de surpoids à l’avenir27,28.
Des chercheurs ont aussi commencé à examiner le rôle des repas en famille sur des marqueurs de bien-être chez les adolescents, comme les taux de toxicomanie et les troubles de l’alimentation19,30. Ces études semblent varier sur les plans de la conception et de l’étendue. Dans une récente révision se penchant sur les repas en famille et la prévention des risques à l’adolescence, Skeer et Ballard ont cerné une relation généralement positive entre la fréquence des repas en famille et des comportements à risque moins nombreux chez les adolescents31. Ils ont mentionné que cette association touchait en particulier l’aspect des comportements sexuels chez les adolescents; les effets protecteurs des repas en famille sur les comportements sexuels à risque semblaient plus forts et plus marqués chez les adolescentes que chez les adolescents.
À notre connaissance, aucune révision systématique n’a été effectuée sur la relation entre les repas en famille et les résultats psychosociaux chez les enfants et les adolescents. À cet égard, le but de cet article était de faire une révision systématique des effets des repas en famille sur les résultats psychosociaux chez les enfants et les adolescents et d’examiner s’il existe des études concernant les différences dans les résultats selon le sexe. Une étude de cette nature a le potentiel de mieux faire connaître l’importance des repas fréquents en famille tout en fournissant des données probantes à l’appui d’une stratégie de prévention et d’une intervention thérapeutique d’appoint faciles à mettre en œuvre.
SOURCES DES DONNÉES
Les études ont été cernées à la suite d’une recherche dans MEDLINE (de 1948 à la dernière semaine de juin 2011) et dans PsycINFO (de 1806 à la première semaine de juillet 2011) à l’aide de l’interface Ovid. Dans la recherche, il n’y avait pas de limites imposées quant à la date, la langue, l’âge ou la conception de l’étude. Les bibliographies des articles jugés pertinents ont aussi été examinées pour trouver d’autres articles appropriés à l’étude.
Sélection des études
Pour être incluses dans l’analyse, les études devaient répondre aux critères suivants : être publiées en anglais dans une revue révisée par des pairs; porter sur des enfants ou des adolescents; traiter de l’influence des repas en famille sur les paramètres psychosociaux (p. ex. consommation de drogues et autres substances, troubles de l’alimentation, dépression) chez les enfants ou les adolescents; avoir une conception d’étude appropriée, notamment des méthodes statistiques acceptables permettant d’examiner directement la relation entre les repas en famille et les résultats psychosociaux, comme des études de cohortes transversales ou longitudinales et des études contrôlées randomisées. Les études de cas, les commentaires et les révisions narratives ont été exclus. De plus, la conception de l’étude devait comporter des méthodes statistiques appropriées pour analyser les données concernant les résultats. Étant donné que le but de cette révision était d’évaluer les effets des repas en famille sur les résultats en matière de santé psychosociale des enfants et des adolescents, certaines études ont été exclues si elles ne se concentraient que sur les effets des repas en famille dans le contexte de traitements comme ceux pour des troubles de l’alimentation.
Deux auteurs (M.H., H.W.) ont passé en revue et comparé les études qui répondaient aux critères d’inclusion en ce qui a trait à ce qui suit : but de l’étude, échantillonnage et caractéristiques démographiques de l’étude, conception de l’étude (longitudinale c. transversale) et effets des repas en famille sur les paramètres mesurés (p ≤ ,05 était utilisé pour établir ce qui était statistiquement significatif). Les études ont été classées selon les paramètres évalués spécifiquement, ainsi qu’en fonction des différences entre les sexes.
SYNTHÈSE
À la Figure 1 se trouve la liste des articles cernés, exclus et inclus. Quatorze articles (sept études longitudinales et sept transversales) répondaient aux critères (Tableau 1)15,16,18,19,30,32–40. Ces 14 articles portaient sur neuf échantillons de sujets différents. Cinq des articles (trois études longitudinales et deux transversales) se basaient sur des données tirées des projets EAT-I (Eating Among Teens) ou EAT-II19,36,38–40 et deux études longitudinales reposaient sur des données recueillies dans le projet Growing Up Today Study30,32. Parmi les autres sources de données figuraient celles de l’étude sur la croissance et la santé du National Heart, Lung, and Blood Institute15 et de l’étude Controlling Overweight and Obesity for Life33. Les autres données provenaient d’études individuelles. Toutefois, il n’y a pas de duplication de données dans ces publications, puisque chaque article examinait un paramètre différent ou un groupe spécifique de l’échantillon de sujets. Le Tableau 115,16,18,19,30,32–40 donne les sources des données, la méthode de collecte des données, les taux de réponse dans les études et des renseignements démographiques. Le Tableau 215,16,18,19,30,32–40 présente les principales constatations dans les études examinées.
Processus de la révision systématique : Articles cernés, exclus et inclus.
Conception et caractéristiques des études examinées
Principales constatations des études examinées : A) Études dont les résultats différaient selon le sexe; B) Études dans lesquelles le sexe n’était pas précisé.
Fréquence des repas en famille
Les taux signalés de fréquence des repas en famille dans les études examinées variaient entre 32,9 %16 et 60,6 %34. Les rapports de la rareté des repas en famille (d’aucun à 2 repas par semaine) variaient aussi, allant de 11 %35 à 33,1 %36. Les variations dans les résultats sont probablement attribuables à de nombreux facteurs différents (p. ex. l’âge)24. Dans trois études longitudinales, on a constaté que la fréquence des repas en famille diminuait à mesure que les adolescents progressaient vers l’âge adulte32,34,35. Pareillement, il a été démontré que d’autres facteurs comme l’emplacement géographique et des questions culturelles influençaient les résultats. Par exemple, la fréquence des repas en famille semblait plus habituelle en Espagne qu’aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, notamment 78 % des jeunes Espagnols qui disaient prendre souvent des repas en famille37 par rapport à seulement 45 % des jeunes Américains18,38 et 32,9 % des jeunes Britanniques16. Dans la seule étude canadienne, on signale une prévalence de 70 % de repas familiaux très fréquents35; il faut cependant mentionner que l’échantillon de sujets dans cette étude est jeune, notamment de la sixième à la huitième année), ce qui peut être un facteur expliquant ce taux plus élevé.
Comportements alimentaires désordonnés
Le Tableau 215,16,18,19,30,32–40 présente les principales constatations expliquées dans la discussion qui suit. Neuf des 14 études exploraient la relation entre la fréquence des repas en famille et les comportements alimentaires désordonnés, comme le contrôle extrême du poids (défini comme l’ingestion de médicaments amaigrissants, l’auto-induction de vomissements, le recours à des laxatifs ou à des diurétiques pour contrôler le poids)15,18,19,32,33,38,39, le contrôle moins excessif du poids (défini comme le jeûne, la consommation de très peu d’aliments ou des substituts alimentaires, sauter des repas ou fumer la cigarette pour contrôler le poids)19,33,35,38, l’hyperphagie15,18,19,32,37–39 et les régimes amaigrissants chroniques19,32,35,38.
En général, certaines études rapportent une association inversement proportionnelle entre la fréquence des repas en famille et les comportements de contrôle extrême du poids15,19,32,38,39, le contrôle moins excessif du poids19,38, l’hyperphagie15,32,38,39 et les régimes amaigrissants chroniques19,32,38 et la plupart des études font valoir des constatations statistiquement significatives chez les filles même après des ajustements en fonction de facteurs comme la connectivité familiale, les caractéristiques sociodémographiques et les qualités personnelles et comportementales15,19,32,38,39.
Chez les garçons, au contraire, la plupart des études ne signalent pas d’association significative entre la fréquence des repas en famille et des comportements de contrôle extrême du poids19,38,39, l’hyperphagie19,38,39 ou les régimes amaigrissants chroniques19,38. En outre, une étude longitudinale indiquait que des repas en famille fréquents étaient associés de manière statistiquement significative avec une plus grande probabilité de comportements de contrôle du poids moins excessifs, avant et après ajustements en fonction de diverses variables38.
Dans les études où les constatations n’étaient pas ventilées selon le sexe, les résultats n’étaient pas uniformes18,33,35,37.
Comportements extériorisés
Des études de recherche exploraient les associations entre la fréquence des repas en famille et des comportements extériorisés comme la consommation de drogues et d’autres substances ou la violence.
Usage de substances
Les substances examinées dans ces études incluaient le tabac (cigarettes), la marijuana, l’alcool et les drogues illicites. Chez les sujets féminins, on a constaté une association inversement proportion-nelle entre la fréquence des repas en famille et l’usage de la cigarette15,34,36,40, de l’alcool30,34,36,40 et de la marijuana34,36,40, même après des ajustements en fonction de caractéristiques démographiques, familiales et parentales, de la situation socioéconomique et de variables concernant l’utilisation antérieure de substances34,36,40.
Les résultats des études étaient moins uniformes chez les sujets masculins. La fréquence des repas en famille était négativement associée à l’usage de la cigarette, de la marijuana et de l’alcool dans certaines études34,36, mais pas dans d’autres30,40. Le Tableau 215,16,18,19,30,32–40 présente les résultats des études qui ne faisaient pas de distinctions entre les sexes 16,18,33.
Comportements intériorisés
Les associations entre la fréquence des repas en famille et les comportements intériorisés comme l’image corporelle, l’estime de soi, la réussite scolaire, les symptômes de dépression et les pensées suicidaires sont présentées ci-après.
Inquiétude de l’image corporelle
La fréquence des repas en famille était inversement associée à la fois avec une insatisfaction de l’image corporelle et la recherche de la minceur15 ainsi que les préoccupations à propos du surpoids35. Aucune étude ne portait sur ces variables chez les sujets masculins.
Estime de soi ou efficacité personnelle
Dans une étude, on a relevé une association négative entre la fréquence des repas en famille et une faible estime de soi chez les filles, mais pas chez les garçons36. Dans une autre étude (tous sexes confondus), on rapportait une association positive entre de fréquents repas en famille et une plus grande estime de soi, même après avoir apporté des ajustements en fonction de divers facteurs familiaux18, tandis que dans une autre encore, non spécifique en fonction du sexe, on rapportait une association positive entre des repas en famille réguliers et une plus grande efficacité personnelle en ce qui a trait à une saine alimentation dans divers environnements sociaux35.
Réussite scolaire
On indiquait dans une étude que la fréquence des repas en famille était positivement reliée à des moyennes scolaires plus élevées, tant chez les filles que les garçons, et les données demeuraient statistiquement significatives après des ajustements selon divers facteurs démographiques et familiaux36. Une autre étude corroborait une association semblable entre de fréquents repas en famille et la volonté d’apprendre, demeurant elle aussi significative sur le plan statistique après avoir tenu compte du soutien et de la communication au sein de la famille18.
Symptômes de dépression ou pensées suicidaires
Une association négative significative sur le plan statistique a été rapportée dans une étude entre la fréquence des repas en famille et des symptômes dépressifs sévères, ainsi que des pensées suicidaires chez les sujets des deux sexes36. Cette signification statistique est demeurée intacte même après des ajustements en fonction de divers facteurs démographiques et familiaux. La seule différence cernée entre les sexes était l’existence d’un lien négatif, statistiquement significatif, entre les repas familiaux fréquents et les tentatives de suicide chez les sujets féminins qui n’était pas présent chez leurs homologues masculins. Deux autres études sans distinction selon le sexe ont relevé une association inversement proportionnelle, significative sur le plan statistique, entre la fréquence des repas en famille et les symptômes de dépression18,33 et l’une d’entre elle incluait dans cette association un risque de suicide18. La validité statistique est demeurée intacte après l’ajustement en fonction de facteurs semblables.
DISCUSSION
Les constatations à la suite de cette révision systématique indiquent que les repas fréquents en famille sont associés à de meilleurs résultats psychosociaux chez les enfants et les adolescents. En général, la fréquence des repas en famille était inversement associée à des troubles de l’alimentation, à la consommation d’alcool et d’autres substances, à des comportements violents, à des sentiments de dépression ou à des pensées suicidaires. Il y avait une relation positive entre de fréquents repas en famille, une meilleure estime de soi, une volonté d’apprendre et de meilleures moyennes scolaires, les sujets féminins semblant bénéficier de plus d’effets protecteurs des repas fréquents en famille que les garçons.
Que savons-nous à propos des obstacles qui empêchent de prendre souvent des repas en famille? Les horaires chargés des parents et des adolescents41–45 sont souvent mentionnés comme les raisons habituelles de ne pas se réunir pour des repas en famille. De plus, il existe une disparité dans la fréquence des repas en famille selon le niveau socioéconomique. Neumark-Sztainer et ses collaborateurs ont relevé qu’une situation socioéconomique moins élevée était reliée à une baisse de la fréquence des repas en famille21 et Widome et ses collègues ont constaté que des jeunes vivant une insécurité alimentaire prenaient moins souvent de repas en famille que les jeunes n’étant pas aux prises avec ce problème46. De 1999 à 2010, on a observé une diminution de la fréquence des repas familiaux chez les adolescents de faible situation socioéconomique et une augmentation de celle-ci chez les jeunes des classes socioéconomiques de moyennes à élevées47.
Même si nous avons fait des progrès dans notre compréhension de certains aspects, il demeure difficile de savoir exactement comment les repas en famille améliorent les résultats chez les jeunes, surtout chez les adolescentes. La relation entre les repas en famille et les résultats psychosociaux pourrait, de fait, être bidirectionnelle (c.-à-d. que des repas en famille plus nombreux entraînent un baisse des risques de mauvais résultats psychosociaux, mais aussi que les jeunes et les familles plus sains sur le plan psychosocial pourraient simplement être plus enclins à prendre des repas ensemble).
L’explication des différences entre les effets des repas en famille sur les garçons et sur les filles est incertaine. Des études ont démontré que les garçons et les filles réagissent différemment à la dynamique familiale. Par exemple, Crosnoe a observé que l’instabilité familiale augmentait les risques socioémotionnels d’obésité chez les filles, sans être le cas chez les garçons11. D’autres chercheurs ont aussi constaté que, lorsque des jeunes filles à risque élevé percevaient la connectivité de leur famille comme étant forte, elles avaient moins de risque d’être sexuellement actives et d’avoir commencé à l’être avant 13 ans, mais ce n’était pas le cas chez les garçons13. De plus, les jeunes femmes réagissent différemment aux problèmes financiers de la famille et elles sont plus sensibles aux désagréments familiaux (p. ex. mauvaise humeur des parents) que les jeunes hommes10. Griffin et ses collaborateurs ont constaté que certains effets protecteurs des pratiques parentales se limitaient aux sujets féminins12; par exemple, la vérification parentale des devoirs était associée à moins d’agressivité de la part des filles que des garçons. Si le mécanisme des effets positifs des repas en famille est relié à la connectivité familiale et à d’autres facteurs semblables, il est donc possible que les garçons ne ressentent pas le même effet protecteur des repas en famille fréquents en raison de leurs réactions différentes à la dynamique familiale31.
Il faudrait d’autres études pour examiner les mécanismes précis selon lesquels des repas en famille fréquents pourraient améliorer les résultats psychosociaux chez les jeunes. De plus, la recherche devrait continuer à explorer les obstacles à la prise fréquente de repas en famille, y compris les facteurs socioéconomiques.
Limitations
Chacune des études examinées comporte des limitations. En ce qui a trait aux résultats des études transversales, nous pouvons inférer des associations, mais pas la causalité. Par exemple, ceux qui s’inquiètent du surpoids ou ceux qui ont déjà des troubles de l’alimentation, des problèmes d’usage ou d’abus de substances et ainsi de suite pourraient éviter les repas en famille et ceux qui n’ont pas ces problèmes pourraient être plus enclins envers les repas familiaux. De nombreuses études se fient aussi aux données de sondages auxquels ont répondu les intéressés. Ces données ont le potentiel d’être influencées par un biais de rappel ou de désirabilité sociale. Il pourrait aussi y avoir un facteur de protection non mesuré dans les familles qui prennent régulièrement ensemble des repas qui n’a pas été saisi; il est possible que d’autres facteurs confusionnels non mesurés (p. ex. structure familiale) puissent expliquer les résultats positifs. De plus, la généralisation globale de certains des échantillons est variable selon la variabilité démographique des échantillons. Toutefois, même avec ces limitations, ces études combinées dégagent des tendances fondées sur des échantillons très larges, souvent diversifiés. Les études portaient sur des échantillons se situant entre 145 à 99 462 sujets, incluant différentes ethnicités, et plusieurs ont tenté d’ajuster les résultats en fonction de facteurs confusionnels possibles comme la connectivité familiale. En outre, la nature longitudinale de certaines des études examinées procure des associations plus convaincantes.
Conclusion
Cette révision vient corroborer davantage que des repas en famille fréquents sont associés à de meilleurs résultats psychosociaux chez les enfants et les adolescents. Même s’il faut plus d’études de recherche pour prouver le lien de cause à effet, il y a peu de risques de recommander que les familles essaient de prendre souvent des repas en famille. Tous les professionnels de la santé devraient renseigner les familles sur les effets potentiels des repas pris ensemble. De plus, les professionnels devraient explorer les obstacles susceptibles d’empêcher les repas en famille et discuter de stratégies possibles pour le faire plus souvent.
Notes
POINTS DE REPÈRE DU RÉDACTEUR
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Cette révision systématique a permis de constater que des repas en famille fréquents étaient associés à de meilleurs résultats psychosociaux chez les enfants et les adolescents. La fréquence des repas en famille était inversement proportionnelle aux troubles de l’alimentation, à la consommation d’alcool et de drogues, aux comportements violents, aux sentiments de dépression ou aux pensées suicidaires. Il y avait une relation positive entre des repas fréquents en famille et une plus grande estime de soi, une détermination à apprendre ou des moyennes scolaires plus élevées.
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Selon les constatations, les filles semblaient retirer des repas fréquents en famille plus d’effets protecteurs que les garçons.
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Étant donné que la dysfonction psychosociale est l’un des problèmes chroniques les plus courants chez les enfants et les adolescents, les professionnels de la santé devraient renseigner les familles sur les bienfaits de prendre régulièrement des repas ensemble. De plus, les professionnels devraient explorer les obstacles qui se posent aux repas en famille et discuter de stratégies possibles à mettre en œuvre.
Footnotes
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Cet article donne droit à des credits Mainpro-M1. Pour obtenir des crédits, allez à www.cfp.ca et cliquez sur le lien vers Mainpro.
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Cet article fait l’objet d’une révision par des pairs.
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The English version of this article is available at www.cfp.ca on the table of contents for the February 2015 issue on page e96.
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Collaborateurs
Dre Harrison a contribué à la conception de l’étude et à l’acquisition de données, a révisé tous les articles inclus dans la révision systématique, a interprété les données et a rédigé l’ébauche du manuscrit. Dr Norris a contribué à la conception et au concept de l’étude et a révisé le manuscrit. Mme Obeid a participé à l’analyse et à l’interprétation des données et a contribué à l’ébauche et à la révision du manuscrit. Mme Fu a contribué à l’analyse des données, ainsi qu’à l’ébauche et à la révision du manuscrit. Dre Weinstangel a participé à l’acquisition de données, a révisé les articles inclus dans la révision systématique, a contribué à l’analyse des données et a aidé dans la rédaction de l’ébauche du manuscrit. Mme Sampson a participé à la conception de l’étude et à l’acquisition des données, ainsi qu’à l’ébauche et à la révision du manuscrit. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final.
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Intérêts concurrents
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