
C’était en 1993. La nouvelle maman Debbie Dooler et son bébé Amy revenaient d’un rendez-vous chez l’obstétricienne lorsque vint l’inspiration. « C’était une jeune femme compétente et sûre d’elle-même, se rappelle la Dre Dooler, et j’ai décidé sur le champ ce que je souhaitais faire. Je voulais devenir médecin. »
Ce fut toute une épopée de l’inspiration à la Certification. D’abord, elle a dû obtenir des unités de formation secondaire additionnelles en mathématiques, en physique, en biologie et en anglais avant de pouvoir s’inscrire à l’École de soins infirmiers Mack du Collège Niagara en Ontario pour obtenir son diplôme d’infirmière autorisée. La prochaine étape fut l’obtention d’un baccalauréat en sciences de la santé communautaire, puis d’une maîtrise en éducation spécialisée en administration organisationnelle. Ensuite, ce fut l’Université McMaster à Hamilton en Ontario pour un doctorat en médecine et, enfin, en 2005, la résidence en médecine familiale.
« La pratique des sciences infirmières m’a appris les notions fondamentales des soins directs au chevet du patient et a assuré que, quoiqu’il arrive, j’aurais toujours un travail en médecine », explique la Dre Dooler. À partir de ce moment, il a fallu beaucoup jongler et trouver un juste équilibre entre l’éducation de 3 enfants avec son mari pompier, John, et l’édification de son long curriculum vitæ médical.
À l’heure actuelle, la Dre Dooler part-age son temps entre une clinique sans rendez-vous à Waterdown en Ontario, à s’occuper de toutes les urgences et des divers problèmes médicaux qui se présentent au quotidien, et son travail comme médecin de soins palliatifs au sein de l’équipe de soins palliatifs partagés du Centre de Niagara-Sud.
« Nous veillons à ce que les patients soient confortables et nous leur offrons des soins et du counseling empreints de compassion durant tout leur cheminement de manière à ce qu’ils puissent mourir à la maison avec dignité », explique la Dre Dooler. Elle a aussi participé à la formation de l’équipe de soins partagés qui travaille étroitement avec les médecins et les infirmières communautaires pour assurer un accès équitable aux services de soins palliatifs dans la région. « C’était pour moi un rêve que de mettre en place le financement voulu et de rassembler une équipe complète, comprenant une infirmière praticienne, un clinicien navigateur et 2 conseillers psychosociaux pour personnes endeuillées », avoue-t-elle.
La Dre Dooler adore aussi l’enseignement. Peu après l’obtention de son diplôme, elle est retournée à la McMaster comme professeure adjointe pour agir comme tutrice auprès de la toute première classe de futurs médecins du nouveau Campus régional de Niagara. « Leur enthousiasme est contagieux, dit-elle. Ils alimentent ma passion pour la médecine et m’aident à rester au fait de toutes les récentes découvertes. » Certains étudiants de la Dre Dooler ont aussi suivi un stage optionnel de 2 ou 3 semaines au sein de son équipe de soins palliatifs. « Quel que soit leur domaine de spécialité, tous les médecins peuvent bénéficier de mieux comprendre les soins en fin de vie », pense-t-elle.
La Dre Dooler explique que son con-joint et elle voient le « nid se vider ». Son fils aîné, Rick, a reçu son diplôme en comptabilité et travaille présentement comme comptable. Sa fille Amy est diplômée de l’Université Ryerson à Toronto et travaille comme infirmière autorisée. Son plus jeune fils, Johnathon, étudie pour devenir électricien au Collège Niagara. « Nous restons actifs, nous faisons du vélo et de la randonnée, mais nous sommes aussi à la recherche de nouveaux passe-temps, racontet-elle. Nous aimons beaucoup faire du tir à la cible au champ de tir et nous venons tout juste d’obtenir notre permis de radio amateur. » Il semble que le retour aux études soit devenu une habitude.

«[Mes étudiants] alimentent ma passion pour la médecine»
PHOTOS (À GAUCHE): (En haut) La Dre Dooler dans le bureau qu’elle occupe au Centre Niagara-Sud au sein de l’équipe de soins palliatifs partagés. (À l’extrême gauche) La Dre Dooler avec son équipe de soins palliatifs communautaires (rangée arrière, de gauche à droite) : Susan DeCicco, Clarence Braun et Sue Battersby-Campbell; (rangée avant) la Dre Maria Becker et la Dre Dooler. La Dre Dooler au retour d’une visite en milieu communautaire.
PHOTOS (À DROITE): (De haut en bas) La Dre Dooler avec son conjoint John. La Dre Dooler avec sa carabine au Club de tir Silverdale à St Anns en Ontario. La Dre Dooler se pratiquant au tir à la carabine. (En haut) La Dre Dooler à la maison avec sa famille (de gauche à droite) : sa fille Amy; son conjoint John; et ses fils Rick et Johnathon.
Footnotes
La Dre Dooler est médecin de famille et dispense des soins palliatifs et d’urgence en milieu communautaire à Niagara et à Waterdown en Ontario, ainsi que professeure agrégée au Campus de Niagara de l’Université McMaster.
PHOTOS: Stephen Franklin, Fenwick, Ont
STORY/TEXTE: William M. Glenn, Toronto, Ont
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