
Après que de nombreux résidents auront passé l’examen de certification en médecine familiale du Collège en mai prochain, ils achèveront leurs travaux d’érudition, et réuniront tous les documents requis pour démontrer qu’ils ont satisfait aux exigences de leurs programmes de résidence et peuvent commencer l’exercice indépendant dans la spécialité de médecine familiale. Le début de la pratique indépendante est une période de transition importante pour les résidents. Le début de la carrière est euphorique, mais aussi une période d’anxiété. Les résidents qui terminent leurs études ont souvent une dette financière élevée qu’ils devront bientôt rembourser; certains pourraient avoir de jeunes familles ou des parents âgés dont ils doivent s’occuper alors que d’autres auront conclu un contrat avec l’établissement où ils pratiqueront ou auront pris des dispositions de suppléance. Ils sont souvent appelés à déménager vers une nouvelle communauté et à plusieurs autres facteurs de stress. S’ajoutent également les préoccupations exprimées par certains, y compris les leurs, sur leurs capacités de pratiquer la médecine et s’ils ont toutes les connaissances et les compétences nécessaires pour exercer leur profession. Souvent, ils se sentent dépassés.
Lors d’une récente réunion du conseil du Collège des médecins de famille de l’Ontario auquel j’étais invitée, la préparation à la pratique était un sujet de discussion. Nos programmes de résidence préparent-ils vraiment les résidents pour la pratique? Comment les résidents passent-ils d’un environnement qui reste largement supervisé à la pratique indépendante, même s’ils ont acquis une autonomie croissante au cours de leur programme de formation?
Il y a plusieurs réponses possibles à cette question; une réponse que je propose est le mentorat. Bien qu’à la fin de leur formation, les résidents en médecine familiale aient les habiletés pour débuter la pratique indépendante, les mentors sont essentiels au développement de leur confiance et de leur expérience. Ce sentiment était partagé par les médecins de famille chevronnés présents à cette réunion du Collège des médecins de famille de l’Ontario qui ont décrit leur propre expérience avec des mentors tôt dans leur carrière. Les résidents acquièrent un important corpus de connaissances au cours de leur programme de résidence, mais, comme leurs expériences sont limitées, ils ont eu très peu de temps pour mettre en pratique leurs connaissances et compétences dans des environnements différents, avec différents niveaux de ressources. Cela vient avec la pratique de la médecine familiale.
Il y a beaucoup de littérature sur l’importance du mentorat dans le développement du corps professoral et la participation des médecins de famille à des travaux d’érudition. Ajoutons également que le mentorat pour les étudiants en médecine et les résidents a toujours été fortement encouragé. Il est logique que la présence de mentors soit hautement souhaitable, au tournant le plus important de la carrière d’un médecin. Les nouveaux médecins de famille praticiens sont de plus en plus intéressés par la pratique de groupe plutôt que par la pratique en solo. Même si les raisons de cette situation sont nombreuses, je dirais que la présence de collègues pour les encadrer dans leur milieu clinique est une très bonne raison. La salle de traitement, l’hôpital et le service d’urgence sont les endroits où les mentors pourraient être les plus utiles. Peut-être qu’au moment où les résidents débutent la pratique, nous devrions plus explicitement leur indiquer qu’il y aura des personnes prêtes à les encadrer et à les aider pour qu’ils puissent continuer à développer leur courage clinique et à pratiquer dans ces environnements.
Je me souviens certainement des mentors qui m’ont encadrée tout au long de ma carrière en médecine familiale. Je compte encore sur eux à certains moments, comme beaucoup d’entre nous à mon avis. Je ne peux qu’espérer que nous pourrions faire passer le message et offrir un mentorat aux médecins de famille dès le début de leur carrière et pour l’avenir.
Footnotes
This article is also in English on page 357.
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