
À tous mes collègues,
Ce mois-ci marque le 40e anniversaire de la Section des enseignants du Collège des médecins de famille du Canada. La section a été créée en 1978, au cours d’une décennie fort intéressante en médecine. Plus de femmes se sont engagées dans la profession médicale; nous avons vu apparaître un mouvement vers la pratique en groupe plutôt que la pratique plus traditionnelle en solo. Vers la fin de 1974, chacune des seize facultés de médecine du Canada (à l’époque) avait un département de médecine de famille et offrait un programme de résidence en médecine familiale. L’Examen de certification en médecine familiale du CMFC était bien ancré et offert dans les deux langues officielles; l’importance de la formation médicale continue gagnait du terrain. À la fin des années 70, les médecins de famille souhaitaient améliorer leurs compétences en enseignement. Inspirés par le succès de la Society of Teachers of Family Medicine aux États-Unis et guidés par notre certitude quant à l’importance de l’enseignement en tant que dimension de la discipline de médecine de famille, nous avons créé la Section des enseignants.1 Dès ses débuts, nous espérions faire de cette Section une communauté accessible à tous ceux et celles qui participent à l’enseignement, peu importe le niveau d’implication.
À l’époque, je ne me voyais pas comme appartenent à la communauté enseignante. Pourtant, j’ai participé à la supervision de résidents en médecine familiale durant leurs rotations en obstétrique, une responsabilité que j’ai prise très au sérieux. C’est toujours un plaisir de rencontrer de ces résidents aujourd’hui, qui sont maintenant en pratique, et d’entendre parler de l’effet marquant que cette rotation a exercé sur leur vie professionnelle. Au fil du temps, j’ai participé à des activités professionnelles qui comportaient un volet de développement professionnel continu. En tant que chef de la médecine familiale dans ma communauté et ma région, j’ai coordonné et souvent présenté des tournées en médecine de famille; et après avoir suivi un cours avancé en réanimation cardiaque, je suis aussi devenue chargée de cours. Après réflexion, même si ces activités d’enseignement et de supervision n’ont pas été particulièrement remarquables, elles font partie de ce que j’ai accompli dans mon rôle de médecin de famille dans ma communauté. Et quand je pense à cette époque de ma carrière, je me souviens de ces quelques faits.
Les apprenants nous aident à rester pertinents.
Ils remettent en question les pratiques acceptées, soulèvent des questions et nous obligent à rester à jour. C’est une relation dynamique que celle qui existe entre enseignants et étudiants.
La modélisation de rôle mérite une attention continue.
Servir d’exemple a été un élément important de mon rôle de superviseure des soins intrapartum. Puisque nous reconnaissons tous l’importance des modèles dans l’enseignement, j’ose suggérer qu’il s’agit d’un domaine qui mérite une attention continue et soutenue. Au cours de ses présentations à des groupes d’intérêt en médecine familiale, notre président, le Dr Guillaume Charbonneau, rappelle souvent aux étudiants en médecine qu’il est difficile d’apprécier pleinement la joie que nous apporte le métier de médecin de famille dans le cadre de rotations de quelques mois. La récompense de la pratique de médecine familiale n’est souvent révélée qu’après quelques années de pratique. Nous devons prêter attention aux modèles que nous présentons en tant que médecins de famille; notamment la capacité de transmettre par l’exemple qui nous sommes et ce que nous faisons.
L’établissement de relations est important.
L’enseignement m’a donné le privilège d’interagir efficacement avec des collègues (apprenants, bien sûr, mais aussi des professionnels du domaine des soins infirmiers et de la pharmacie, et des experts en éducation de l’Université Memorial de Terre-Neuve) que je n’aurais peut-être pas connus autrement.
Une contribution aux soins communautaires et à la médecine de famille.
L’enseignement m’a offert l’occasion, en collaboration avec d’autres, de jouer un rôle déterminant dans l’amélioration des normes de soins dans ma communauté et de contribuer à l’avancement de la discipline de médecine de famille.
Le président de la Section des enseignants, le Dr James Goertzen, me rappelle régulièrement, surtout compte tenu du mouvement vers l’éducation médicale dispersée, que si l’on examine l’enseignement sous tous ses angles, plus de 75 % de nos membres sont des enseignants. Ce n’est pas rien en 40 ans! Au nom du Collège, je remercie tous les enseignants et enseignantes pour leur contribution à l’éducation en médecine de famille. Sans vous, nous n’en serions certainement pas là où nous en sommes aujourd’hui.
Remerciements
Je remercie Dre Ivy Oandasan pour sa contribution à la rédaction de cet article.
Footnotes
This article is also in English on page 704.
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Référence
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