Surveillance de la croissance | |
• Calcul de l’IMC aux visites à ≥ 2 ans | • L’ajout du calcul de l’IMC s’appuie sur l’énoncé du GECSSP sur la surveillance de la croissance18. Bien que le GECSSP ait appuyé sa décision sur des données probantes de très faible qualité, la qualité de la recommandation en matière de surveillance de la croissance était forte. Le groupe a jugé la manœuvre préventive comme « une intervention faisable, économique et réalisée depuis longtemps, qui est peu susceptible de causer du tort »18 et qui pourrait aider à identifier les enfants à risque de problèmes liés au poids, y compris l’hypertension, la dyslipidémie, le diabète et la stéatose hépatique non alcoolique |
• La surveillance de la croissance consiste en la mesure de la longueur en position allongée (naissance à 2 à 3 ans) ou de la taille en position debout (≥ 2 ans), le poids, la circonférence de la tête (naissance à 2 ans), et le calcul de l’IMC (2 à 5 ans). Le RPR utilise les courbes de croissance de l’OMS adaptées pour le Canada, disponibles sur le portail des Diététistes du Canada (https://www.dietitians.ca/Dietitians-Views/Prenatal-and-Infant/WHO-Growth-Charts.aspx), et inclut les courbes d’IMC pour les garçons et les filles de 2 à 19 ans, de même que les calculatrices d’IMC. |
Nutrition | |
• L’utilisation de préparations maison pour nourrissons est découragée | • L’utilisation des préparations maison pour nourrissons est découragée en raison d’inquiétudes en matière de nutrition et de sécurité19 |
• Énoncé éliminé : l’allaitement par les mères infectées par le VIH-1 est contre-indiqué, même si elles suivent un traitement antirétroviral | • Des données probantes émergentes montrent que la contre-indication de l’allaitement n’est plus absolue. Elle est pour l’heure un problème plus complexe20 |
• La supplémentation de 400 UI/jour (800 UI/jour chez les nourrissons à risque élevé) de vitamine D est recommandée chez les nourrissons et les enfants pourvu qu’ils soient allaités (la version précédente du RPR la recommandait jusqu’à ce que l’alimentation soit une source suffisante de vitamine D, à environ 1 ou 2 ans) | • De récentes données probantes montrent un faible taux de vitamine D chez les nourrissons allaités et les enfants qui sont passés aux aliments solides, et particulièrement chez les enfants de > 1 an, de même que la difficulté de savoir quand l’alimentation d’un nourrisson allaité ou d’un enfant contient suffisamment de vitamine D21–23 |
• Introduction des aliments solides : entre quelques semaines avant et juste après 6 mois, commencer avec des aliments contenant du fer pour éviter une carence en fer. Une gamme d’aliments à texture molle, comme les purées ou les aliments mangés avec les doigts, peuvent être introduits. | • L’ajout se base sur l’énoncé conjoint de 2014 sur la nutrition des nourrissons en bonne santé nés à terme produit par Santé Canada, la SCP, Les diététistes du Canada et le Comité canadien pour l’allaitement22,23. Le moment précis de l’introduction repose sur des signes indiquant que le nourrisson est prêt, y compris : le nourrisson fait la transition entre téter et avaler d’une cuillère, tient bien la tête droite, s’assoit avec un peu d’aide, ouvre la bouche lorsque la nourriture est présentée et tourne la tête pour refuser la nourriture. La participation précoce du nourrisson dans le processus d’alimentation pourrait éviter des difficultés d’alimentation et une mauvaise nutrition durant l’enfance24 |
• Aliments allergènes : retarder l’introduction d’aliments allergènes prioritaires n’est pas recommandé pour le moment pour prévenir les allergies alimentaires, y compris chez les nourrissons à risque d’atopie (données de bonne qualité; auparavant de qualité passable) | • L’introduction précoce et l’ingestion répétée d’allergènes alimentaires, tels que les œufs, le poisson et les produits contenant des arachides, à partir de 6 mois ou plus tôt, sont associées à une réduction statistiquement significative du risque de ces allergies alimentaires respectives25–29 |
• Éviter les aliments durs, petits, ronds, mous et alants jusqu’à l’âge de 3 ans. Encourager l’enfant à rester assis pendant qu’il mange ou boit | • Autres stratégies fournies pour prévenir l’étouffement23 |
• Éviter les jus et les liquides édulcorés (données de bonne qualité; auparavant, données de consensus) | • Limiter les boissons édulcorées ou les jus pour prévenir les caries dentaires et l’obésité, et parce que ces liquides prennent la place d’aliments nutritifs23 |
• Éviter toutes les boissons aux fruits édulcorées, les boissons sportives, les boissons énergisantes et les boissons gazeuses; restreindre la consommation de jus de fruits à un maximum de ½ tasse (125 mL) par jour | |
• Favoriser les repas en famille en laissant l’enfant s’alimenter lui-même tout en offrant une variété d’aliments sains | • Une approche saine de l’alimentation favorise le partage des responsabilités alimentaires entre le parent et l’enfant. Le parent décide quoi, où et quand, alors que l’enfant décide en quelle quantité23 |
Éducation et conseils : Reprendre la discussion des divers points selon la perception du risque ou du besoin | |
Prévention des blessures | |
• Évaluation des ecchymoses : les blessures inexpliquées (p. ex. fractures, ecchymoses, brûlures), ou les blessures qui ne correspondent pas à l’explication donnée ou au stade de développement éveillent les soupçons de maltraitance des enfants | • La frustration de la personne qui prend soin d’un nourrisson qui pleure peut entraîner la maltraitance des enfants ou des blessures infligées (p. ex. blessure à la tête, fractures, ecchymoses)30 |
• Les recommandations en matière de sécurité des véhicules motorisés incluent maintenant les véhicules tout-terrain et les motoneiges31,32 | s.o. |
• Utiliser le siège d’auto pour nourrisson ou jeune enfant orienté vers l’arrière qui est approuvé par le fabricant pour être utilisé jusqu’au moins l’âge de 2 ans. Après quoi, utiliser un siège d’appoint pour les enfants de 18 à 36 kg (40 à 80 lb) et jusqu’à 145 cm (4 pi 9 po) | • Le texte sur les sièges d’auto a été mis à jour conformément aux recommandations de Transports Canada33 |
• Sécurité des lits d’enfant ou partage de la chambre : les nourrissons doivent dormir dans un lit, un berceau ou un moïse, sans objets mous, couvertures non fixées et autres articles semblables, pour se conformer aux règlements actuels de 2015 de Santé Canada, dans la chambre des parents pendant les 6 premiers mois de la vie34,35. Le partage de la chambre protège contre le SMSN | s.o. |
• L’orientation de la tête du nourrisson doit varier lorsqu’il est couché sur le dos pour dormir. Après que le cordon ombilical soit tombé, les nourrissons peuvent être couchés sur le ventre sous supervision pendant qu’ils sont éveillés | • Ces recommandations ont été mises à jour en prévention de laplagiocéphalie positionnelle36 |
• L’emmaillotement doit être correct et n’est pas recommandé après les 2 premiers mois de vie (modifié de 6 mois). Un nourrisson emmailloté doit toujours être placé sur le dos, avec les hanches et les jambes libres de bouger, et la tête découverte | • Bien que l’emmaillotement correct d’un nourrisson durant les 2 premiers mois de vie favorise l’allongement des périodes de sommeil, il peut être associé à des événements indésirables (hyperthermie, SMSN, ou développement de dysplasie de la hanche) s’il est incorrect et il n’est pas recommandé après les 2 premiers mois de la vie37,38 |
Comportement et facteurs familiaux | |
• Durée recommandée de sommeil par 24 h : 12 à 16 h pour les nourrissons de 4 à 12 mois; 11 à 14 h pour les jeunes enfants de 1 ou 2 ans; 10 à 13 h pour les jeunes enfants de 3 à 5 ans; 9 à 12 h pour les enfants de 6 à 12 ans; et 8 à 10 h pour les adolescents de 13 à 18 ans | • Le sommeil normal (qualité et quantité pour l’âge) est associé à un développement normal et donne de meilleurs résultats de santé39–41 |
• Éteindre les ordinateurs ou les téléviseurs 60 min avant l’heure du coucher. Aucun écran d’ordinateur ou de téléviseur dans la chambre | |
• Poser des questions sur les effets de la pauvreté : « Avez-vous de la difficulté à joindre les 2 bouts? Avez-vous de la difficulté à nourrir votre famille?» | • Il existe de plus en plus de données probantes étayant l’importance d’aborder les DSS pour optimiser le développement durant la petite enfance et les résultats de santé à long terme42–44 |
• Des programmes d’acquisition de compétences en discipline et parentalité sont conseillés (données de bonne qualité) | • Les expériences défavorables durant l’enfance donnent des résultats négatifs, et il existe des données probantes robustes pour appuyer la parentalité positive2,45–49 |
• Informer les parents que des techniques de discipline chaleureuses, réceptives, souples et constantes sont associées à des résultats positifs chez les enfants. Les techniques exagérées, inconstantes, froides et coercitives sont associées à des résultats négatifs chez les enfants. Les punitions physiques, y compris la fessée, doivent être découragées à tous âges | |
• Les facteurs de risque de maltraitance des enfants sont catégorisés comme suit :
-Parent (faible statut socioéconomique, âge de la mère < 19 ans, enfant de famille monoparentale, enfant de parents non biologiques, enfant ayant subi la violence, toxicomanie, absence de soutien social, grossesse non planifiée ou attitude négative des parents à l’égard de la grossesse) -Famille (violence conjugale, mauvaises relations conjugales, mauvaise relation parent-enfant, vie familiale malheureuse) -Enfant (problèmes de comportement, incapacité)
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Santé environnementale | |
• Plomb : il n’y a pas de niveau sécuritaire d’exposition des enfants au plomb | • Les données probantes laissent croire que même un faible taux sanguin peut avoir des effets indésirables sur la fonction cognitive de l’enfant50,51 |
• Le dépistage sanguin du plomb est recommandé chez les enfants qui :
-ont vécu au cours des 6 derniers mois dans une maison ou un appartement construit avant 1978; -vivent dans un domicile récemment rénové ou en rénovation, ou dont la peinture pèle ou s’écaille; -ont un frère ou une sœur, un colocataire ou un ami qui présente des antécédents d’empoisonnement au plomb; -vivent près de sources de contamination au plomb; -vivent avec une personne dont le travail ou le loisir est lié au plomb; -sont des réfugiés âgés de 6 mois à 6 ans. Le test doit être effectué dans les 3 mois suivant l’arrivée et repris 3 à 6 mois plus tard
| • Le taux sanguin de plomb, et non le taux sérique de plomb, doit être mesuré |
• Exposition à la fumée secondaire : aucun niveau d’exposition n’est sûr
| • L’exposition à la fumée secondaire contribue aux maladies respiratoires chez l’enfant, au SMSN et aux troubles neurocomportementaux2–54 |
Autre | |
• Nettoyage des dents : la déglutition excessive de la pâte dentifrice chez les jeunes enfants pourrait entraîner la fluorose dentaire; les adultes doivent brosser les dents et les gencives des enfants de < 3 ans 2 fois par jour avec de l’eau (si à faible risque de carie dentaire) ou avec une portion de la taille d’un grain de riz de pâte dentifrice au fluorure (si à risque de caries). Il faut aider les enfants de 3 à 6 ans à se brosser les dents en n’utilisant qu’une petite quantité (p. ex. grosseur d’un pois) de pâte dentifrice au fluorure 2 fois par jour. La personne qui s’en occupe doit brosser les dents d’un enfant 2 fois par jour jusqu’à ce que l’enfant développe la dextérité manuelle pour le faire seul, et doit continuer de superviser le brossage des dents de façon intermittente après que l’enfant soit capablede le faire seul. Commencer à utiliser la soie dentaire lorsque les dents se touchent | • La recommandation est conforme à la version canadienne avalisée par la SCP de l’outil d’éducation en ligne sur la santé buccale de Smiles for Life (www.smilesforlifeoralhealth.org)55 |
• Les facteurs de risque de caries sont les caries ou les défauts de l’émail, les inquiétudes en matière d’hygiène ou d’alimentation, les parents qui ont des caries, les bébés prématurés ou de faible poids à la naissance, ou l’absence de fluorure dans l’eau | |
• Un vernis au fluorure doit être utilisé chez les enfants à risque de caries. Envisager des suppléments alimentaires de fluorure seulement chez les enfants à risque élevé qui n’ont pas accès au système communautaire de fluoration de l’eau | |
• Envisager la première visite chez le dentiste à l’âge de 6 mois, après la percée de la première dent, ou à 1 an | |
Surveillance du développement : surveillance continuelle du développement, détermination des facteurs de risque et obtention des inquiétudes des parents56,57 | |
Évaluer ce qui suit : | |
• En une semaine : Tète bien au sein | • Mis à jour pour la surveillance du développement et comme signe alarmant d’une hydratation inadéquate |
• 9 mois : Oppose le pouce et les doigts lorsqu’il attrape des objets et des aliments à prendre avec les doigts | • Mis à jour en conformité avec les jalons étayés par des données probantes58 |
• Ajouté à 12 mois : A une prise pince pour ramasser et manger les aliments à prendre avec les doigts | |
• 18 mois : Dit 15 mots ou plus (les mots n’ont pas à être clairs) (auparavant 20 mots ou plus) | |
Examen physique | |
• En 1 semaine à 1 mois : peau (ictère, ecchymoses) | • « Peau sèche » a été éliminé, car elle n’est pas une évaluation fiable de la déshydratation |
• Jusqu’à 6 mois : évaluation des ecchymoses | • Les ecchymoses inexpliquées justifient une évaluation de maltraitance des enfants ou de maladie médicale. Les ecchymoses sont rares (<1 %) chez les nourrissons de < 9 mois, comparativement à courantes (40 à 90 %) chez les nourrissons de ≥ 9 mois59 |
• Évaluation de l’ictère jusqu’à 2 mois (auparavant 1 mois) | • Pour évaluer la possibilité d’atrésie des voies biliaires60 |
• Ictère : test de la bilirubine (totale et conjuguée) si l’ictère persiste au-delà de l’âge de 2 semaines | |
• 2 à 3 ans et 4 à 5 ans : mesure de la tension artérielle si à risque (plutôt que chez tous les enfants) | • Les données probantes actuelles laissent croire qu’il n’est pas nécessaire de mesurer la tension artérielle chez les enfants de 5 ans et moins à faible risque. Il faut mesurer la tension artérielle chez les enfants sous les conditions suivantes : prématurité, très faible poids à la naissance ou autre complication néonatale ayant nécessité des soins intensifs; maladie cardiaque congénitale (réparée ou non); infections urinaires récidivantes, hématurie ou protéinurie, maladie rénale avérée ou malformations urologiques; antécédents familiaux de maladie rénale congénitale; antécédents de greffe d’organe solide; antécédents de cancer ou de greffe de la moelle osseuse; traitement par des médicaments connus pour hausser la tension artérielle; autres maladies générales associées à l’hypertension (neurofibromatose, sclérose tubéreuse, etc.); signes d’élévation de pression intracrânienne; obésité; et tout symptôme ou préoccupation61,62 |
• Évaluer les dents à partir de 6 mois (auparavant ≥ 12 mois) | • Révisé pour se conformer à l’âge moyen de la première percée |
• Évaluer le torticolis à partir de < 1 semaine à 4 mois | • Recommandé en association avec la plagiocéphalie positionnelle et l’orientation de la tête de l’enfant durant le sommeil63 |
• Évaluer l’abdomen jusqu’à 2 mois | • Pour correspondre à l’inclusion de l’examen du cœur jusqu’à 2 mois pour le diagnostic de maladie cardiaque congénitale, nous avons ajouté l’examen abdominal jusqu’à 2 mois pour détecter si une lésion rénale congénitale ou acquise pourrait se présenter par une masse abdominale |
• Examen de la hanche, ajout de détails : manœuvresd’Ortolani et de Barlow (jusqu’à 2 mois) et abduction limitée de la hanche (4 à 15 mois) | • La technique appropriée de l’examen varie selon l’âge64 |
• Examen des parties génitales ajouté à l’examen des testicules (jusqu’à 2 semaines) | • L’examen des parties génitales doit être effectué chez les nourrissons des 2 sexes |
Examens et tests de dépistage | |
• Tous les nourrissons et les enfants des groupes à risque élevé d’anémie ferriprive doivent subir un test de dépistage entre 6 et 18 mois (p. ex. faible statut socioéconomique, ethnicité asiatique, enfants des Premières Nations; faible poids à la naissance et bébés prématurés; nourrissons et enfants ayant bu du lait de vache entier avant 9 mois ou à des quantitéssupérieures à 750 mL/jour, ou si l’enfant n’a pas accès à des aliments contenant du fer) | • Les enfants continuent de présenter un risque d’anémie ferriprive au-delà de 12 mois65,66 |
Immunisations : Voir le Guide V et les pages de Ressources 3 pour le calendrier à jour selon le CCNI |
• Voir le Guide canadien d’immunisation (https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/guide-canadien-immunisation.html) pour le calendrier d’immunisation recommandé chez les nourrissons, les enfants, les jeunes et les femmes enceintes | • Pour protéger le nourrisson, les recommandations en matière d’immunisation chez les femmes enceintes sont incluses. Cependant, le RPR 2017 ne contient pas les recommandations les plus récentes (février 2018) concernant le vaccin dcaT durant la grossesse, qui consistent à offrir le vaccin dcaT à chaque grossesse, peu importe les antécédents d’immunisation67 |
• L’acétaminophène ou l’ibuprofène ne doivent pas êtreadministrés avant la vaccination, mais peuvent l’être après, au besoin | • Les antipyrétiques administrés en prophylaxie ne sont pas recommandés en raison de la possibilité d’une réponse immunitaire réduite aux antigènes vaccinaux68 |
• Le qualificatif sur le tableau d’immunisation (Guide V) contre le VPH a été révisé en « à compter de 9 ans, conformément aux lignes directrices provinciales outerritoriales » et les notes sur le vaccin contre le VPH ont été éliminées | • Le vaccin contre le VPH n’est pas administré dans l’intervalle entre la naissance et 5 ans du RPR, et le calendrier évolue |