Description de cas
1er cas. Un garçon de 9 ans en 2e année se présente à votre pratique en raison d’un comportement perturbateur à l’école et à la maison. Il est hyperactif et accuse un retard scolaire parce qu’il n’écoute pas en classe. Il est agressif et a peu d’amis. Son père a eu des problèmes semblables à l’école et n’a pas terminé son secondaire. Comment procéder au dépistage du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez ce patient?
2e cas. Une fillette de 7 ans en 1re année se présente à votre pratique en raison de troubles scolaires. Son enseignant rapporte qu’elle n’écoute pas en classe et qu’elle dérange les autres élèves. Elle est exempte d’antécédents familiaux de TDAH. La patiente a des antécédents d’otite moyenne récidivante et d’un retard des étapes du développement verbal. Quelles autres affections imitant le TDAH faut-il tenter de dépister chez cette patiente?
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental habituellement diagnostiqué durant l’enfance. Il se caractérise par des symptômes d’inattention, d’impulsivité, d’hyperactivité et d’oubli entraînant un trouble fonctionnel dans plusieurs environnements1–3.
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité est le trouble de santé mentale le plus souvent transmis par l’hérédité1. Les enfants des personnes atteintes de TDAH présentent un risque supérieur à 50 % d’être atteints de TDAH et 25 % des patients ayant reçu un diagnostic de TDAH ont au moins 1 parent atteint de la maladie4. Les facteurs de risque prénataux de TDAH sont le tabagisme durant la grossesse, l’exposition prénatale à l’alcool et un faible poids à la naissance1,3.
Les patients atteints de TDAH présentent des modifications structurelles et fonctionnelles des régions du cerveau médiatrices de la fonction exécutive3. Les patients présentent un risque accru de piètre rendement scolaire, de décrochage, de grossesse à l’adolescence et de trouble de consommation de drogue1,2,5. Ils subissent également des blessures plus fréquentes, visitent le service d’urgence plus fréquemment et présentent un risque supérieur d’accidents de la route6–8. Ces risques s’estompent lorsque les symptômes de TDAH sont traités à l’aide de stimulants5,6,9,10.
Les estimations de la prévalence du TDAH chez les enfants et les adolescents varient au Canada; la plupart oscillent entre 2 et 6 %11,12, mais certaines atteignent 15 %13. Des prévalences de 7 à 11 % sont rapportées aux États-Unis et dans d’autres pays à influences culturelles diversifiées1,9. Le diagnostic de TDAH est 2 ou 3 fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles11,14, alors que les filles ont plus tendance à recevoir un diagnostic de la forme inattention de la maladie9. Les symptômes persistent à l’âge adulte chez un sousgroupe de patients15.
La Société canadienne de pédiatrie (SCP), l’American Academy of Pediatrics (AAP) et la Canadian ADHD Resource Alliance (CADDRA) ont tous affirmé que le diagnostic et la prise en charge du TDAH sont du ressort des médecins de famille2,3,14. De nombreuses études ont toutefois révélé que les médecins de famille d’Amérique du Nord ne connaissent pas bien les critères diagnostiques du TDAH ou ne les utilisent pas correctement dans la pratique16–20. Les données de 2011–2012 montrent qu’à peine 46 % des nouveaux diagnostics de TDAH au Canada ont été posés par un omnipraticien11. Dans des enquêtes menées auprès de médecins de famille de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, la plupart des répondants avaient recommandé les patients à un spécialiste pour le diagnostic et la prise en charge du TDAH16,17. Plus de 80 % des répondants interrogés dans le comté d’Elgin, en Ontario, ont répondu qu’ils aimeraient recevoir plus de formation sur la prise en charge des patients atteints du TDAH17.
Cet article vise à aider les médecins de première ligne à poser un diagnostic de TDAH et à prendre en charge les enfants atteints du TDAH, et aussi à reconnaître quand il convient de recommander le patient à un spécialiste.
Sources d’information
Une recherche des publications scientifiques a été réalisée dans PubMed à l’aide des motsclés anglais attention deficit disorder et family practice (la dernière recherche s’est terminée le 15 septembre 2019). Les résultats étaient limités aux articles publiés en anglais au cours des 15 dernières années (depuis 2005 inclusivement). Le résumé de tous les articles relevés a été examiné, et les articles liés au diagnostic et à la prise en charge du TDAH en première ligne ont été lus en entier. Les bibliographies des articles relevés ont été examinées afin de trouver d’autres articles pertinents. Les lignes directrices de consensus ou les énoncés de pratique pertinents de la SCP3,21–24, de l’AAP18 et de CADDRA2 ont également été examinés.
Message principal
Évaluation.
Le diagnostic de TDAH doit être envisagé chez les enfants et les adolescents qui se présentent avec un historique d’inattention, d’hyperactivité, de distractibilité, de piètre rendement scolaire ou de problèmes de comportement9. Le dérèglement émotionnel est une manifestation importante, quoique souvent méconnue du TDAH25. Il importe de reconnaître le comportement normal à l’âge de développement du patient et de le distinguer des comportements extrêmes susceptibles de répondre aux critères diagnostiques. Pour poser un diagnostic, il faut recueillir les renseignements collatéraux et effectuer de nombreuses évaluations2.
Le diagnostic de TDAH est posé après avoir démontré qu’un patient répond aux critères diagnostiques définis dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (DSM-5; Encadré 1)26. Pour répondre aux critères du DSM-5, le patient doit manifester au moins 6 des symptômes de l’inattention, de l’hyperactivité ou des deux. Selon la catégorie des symptômes qui franchissent le seuil diagnostique, les patients reçoivent un diagnostic de 1 des 3 formes de TDAH : inattention prédominante, hyperactivité prédominante ou mixte. Il est également nécessaire de démontrer que les symptômes causent une incapacité fonctionnelle. Les symptômes de TDAH doivent être apparus avant l’âge de 12 ans et être présents dans au moins 2 contextes. Ce dernier critère peut être difficile à atteindre chez les enfants d’âge préscolaire, ce qui retarde parfois le diagnostic formel.
Critères diagnostiques du TDAH
Un diagnostic de TDAH nécessite tout ce qui suit (A à E) :
A. Le patient manifeste au moins 6* des symptômes suivants d’inattention, d’hyperactivité ou des deux. Les symptômes doivent avoir persisté au moins 6 mois :
Symptômes d’inattention
-Ne porte pas attention aux détails ou fait des fautes d’inattention
-A de la difficulté à rester attentif
-Ne semble pas écouter lorsqu’on lui parle directement
-Ne suit pas les consignes et ne termine pas son travail scolaire, ses corvées ou ses tâches au travail
-A de la difficulté à organiser ses tâches et ses activités
-Évite les tâches qui exigent un effort mental soutenu, a une aversion pour ces tâches ou est réticent à les faire
-Perd les choses nécessaires à la tâche
-Facilement distrait
-Perd la mémoire
Symptômes d’hyperactivité
-Gigotte ou se tortille sur sa chaise
-Se lève lorsqu’on s’attend à ce que la personne reste assise
-Court ou grimpe lorsque cela est inapproprié
-Incapable de jouer ou de participer à des activités de loisir calmement
-Souvent en mouvement, agit comme si « propulsé par un moteur »
-Parle sans arrêt
-Laisse échapper la réponse aux questions qu’on n’a pas fini de poser
-A de la difficulté à attendre son tour
-S’impose ou interrompt les autres
B. Les symptômes se manifestent dans au moins 2 contextes (p. ex. à la maison, à l’école ou au travail)
C. Les symptômes étaient présents avant l’âge de 12 ans
D. Les symptômes perturbent le fonctionnement
E. Un autre trouble mental n’expliquerait pas mieux les symptômes
TDAH—trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité.
*Au moins 5 symptômes sont nécessaires chez les patients de 17 ans et plus.
Données tirées de l’American Psychiatric Association26.
Certains patients ne consultent un médecin pour recevoir un diagnostic de TDAH que tard dans la vie puisqu’ils ont pu éviter l’incapacité fonctionnelle substantielle jusqu’à ce que des études plus avancées ou des responsabilités professionnelles plus lourdes les sollicitent9. Un diagnostic tardif est également possible après la perte de l’aide sur laquelle les patients se sont appuyés toute leur vie, comme l’aide parentale ou les mesures d’adaptation en classe. Pour poser un diagnostic chez ces patients, il suffit de démontrer que les symptômes étaient présents avant l’âge de 12 ans, même si les signes d’incapacité sont apparus tardivement.
L’évaluation visant à dépister le TDAH est effectuée par des entrevues cliniques entre le patient et le soignant, auxquelles on ajoute les scores aux échelles de classement validées2. Une entrevue devrait comprendre le dépistage des symptômes du TDAH ainsi que l’évaluation de la durée et de la sévérité des symptômes. De plus, les cliniciens devraient s’informer des antécédents prénataux, des étapes du développement, du rendement scolaire, des antécédents médicaux et des antécédents familiaux2,3,27. Chez les jeunes conducteurs, il importe de s’informer d’un historique de fréquentes contraventions pour excès de vitesse, de suspensions du permis et d’accidents avec responsabilité7,10.
Les échelles d’évaluation ne sont pas diagnostiques, mais elles doivent être utilisées pour obtenir l’information accessoire sur la présence et la sévérité des symptômes dans différents contextes. Elles peuvent être répétées au fil du temps pour suivre la trajectoire des symptômes et la réponse au traitement. Les échelles d’évaluation peuvent être remplies par les soignants et les enseignants. Elles peuvent également être remplies par un adulte qui supervise le patient dans un autre contexte, comme un entraîneur sportif. Les cliniciens peuvent choisir parmi de nombreuses échelles d’évaluation (Tableau 1). La Canadian ADHD Resource Alliance recommande l’échelle SNAP-IV-26 (26-item Swanson, Nolan and Pelham Teacher and Parent Rating Scale, version IV; version française non validée); cette échelle peut être téléchargée gratuitement de son site Web (www.caddra.ca)2.
Échelles d’évaluation pour le dépistage des symptômes de TDAH
Imitations et comorbidités.
Les imitations sont des affections pour lesquelles les symptômes ressemblent à ceux du TDAH. Elles comptent d’autres troubles psychiatriques tels que le trouble oppositionnel avec provocation, le trouble des tics, le trouble de consommation de drogues, l’anxiété et la dépression2,3,14. Les affections médicales pouvant imiter le TDAH sont les déficits sensoriels (ouïe et vision), les affections causant la fatigue et les affections médicales chroniques affectant l’assiduité scolaire2,3,14. Les facteurs socio-économiques perturbant la vie à domicile contribuent aussi au comportement du patient et à son piètre rendement scolaire, lesquels ressemblent parfois au TDAH2. Les imitations les plus fréquentes du TDAH sont les troubles d’apprentissage, les troubles du sommeil et le trouble oppositionnel avec provocation3.
Les comorbidités du TDAH sont les affections qui coexistent avec le TDAH. Jusqu’à 70 % des patients atteints du TDAH reçoivent un diagnostic de comorbidité1. Anxiété, dépression et trouble oppositionnel avec provocation sont les comorbidités fréquentes. Le trouble du spectre de l’autisme, les troubles d’apprentissage, la déficience intellectuelle et la prématurité sont d’autres comorbidités possibles23.
Les médecins de première ligne doivent effectuer le dépistage des imitations et de comorbidités du TDAH lorsqu’ils évaluent un patient pour le TDAH. Ce dépistage devrait à tous le moins inclure le dépistage des déficits auditifs et visuels, de l’anxiété, de la dépression, du trouble oppositionnel avec provocation, des troubles d’apprentissage et du trouble du spectre de l’autisme, de même que le trouble de consommation de drogue chez les patients d’âge scolaire3,14.
Prise en charge.
Chez les patients d’âge préscolaire (4 à 5 ans), la gestion comportementale est le traitement recommandé en première intention. Les stratégies de prise en charge du comportement sont l’éducation parentale, les interventions par les pairs et la gestion en classe chez les patients plus âgés27. L’éducation parentale enseigne aux parents les attentes développementales appropriées à l’âge, le recours à une approche positive, le recours à des techniques calmantes pour désamorcer les conflits et la gestion de comportements problématiques précis2,14. Les recommandations en matière de mesures d’adaptation en classe se trouvent sur le site Web du Centre de sensibilisation au TDAH du Canada, sous l’onglet Resources—For Physicians (www.caddac.ca/adhd). L’AAP préconise d’envisager le méthylphénidate chez les patients de 4 ou 5 ans qui ne répondent pas au traitement comportemental et qui font face à une incapacité fonctionnelle de modérée à sévère14.
Chez les patients d’âge scolaire (6 ans et plus), la gestion comportementale et médicale sont les interventions de première intention2,14,21–23. Les stimulants amphétamine et méthylphénidate sont les médicaments de première intention chez les patients atteints du TDAH. Aucune donnée n’étaye un stimulant plutôt qu’un autre22. Quelque 75 % des patients répondent au stimulant initial, et de 90 à 95 % des patients répondent à un deuxième stimulant1,9. Les effets cliniques des stimulants se stabilisent à une dose donnée en général après 2 à 4 semaines de traitement2,24. Les cliniciens peuvent télécharger gratuitement du site Web de CADDRA le guide des médicaments pour les aider dans la sélection, la posologie et l’ajustement posologique des médicaments (www.caddra.ca).
Un énoncé de position conjoint de la SCP, la Société canadienne de cardiologie, et l’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent recommande que tous les patients atteints du TDAH soient soumis au dépistage des facteurs de risque de mort subite d’origine cardiaque avant d’entreprendre un traitement par un stimulant (Encadré 2)21. En l’absence de facteurs de risque, le risque de mort subite d’origine cardiaque chez les patients sous un stimulant est le même que celui de la population pédiatrique en général21. L’électrocardiogramme systématique n’est pas recommandé chez les patients exempts de facteurs de risque. Les cliniciens doivent savoir que les stimulants accélèrent le pouls et haussent la tension artérielle, mais la hausse est légère et non significative sur le plan clinique (hausses moyennes rapportées de 1 ou 2 battements/min et 1 à 4 mm Hg, respectivement)14.
Prédépistage des facteurs de risque potentiels de mort subite d’origine cardiaque
La présence de l’un ou l’autre des éléments de dépistage suivants doit susciter des investigations plus poussées avant d’entreprendre le traitement par un stimulant et pourrait nécessiter une recommandation en cardiologie pédiatrique :
Antécédents généraux
Essoufflement à l’effort en l’absence d’une autre explication (asthme, sédentarité)
Faible tolérance à l’effort en l’absence d’une autre explication (asthme, sédentarité)
Évanouissement ou crise convulsive à l’effort, ou lors d’un sursaut ou d’une frayeur
Palpitations causées par l’effort
Antécédents familiaux de mort subite ou inexpliquée
Antécédents personnels ou familiaux de maladie cardiaque non ischémique
Syndrome du QT long ou autres arythmies familières
Syndrome de Wolff-Parkinson-White
Cardiomyopathie
Greffe cardiaque
Hypertension pulmonaire
Collision de voiture ou noyade inexpliquées
Défibrillateur implantable
Examen physique
Hypertension
Souffle organique
Incision de sternotomie
Autres observations cardiaques anormales
Données tirées de Bélanger et coll.21
Les autres effets secondaires des stimulants sont : perte d’appétit, douleur abdominale, céphalées, anxiété et insomnie2,14. Les symptômes ont tendance à être légers et proportionnels à la dose. Une étude longitudinale menée récemment a montré que la croissance est ralentie chez les patients qui prennent un stimulant régulièrement depuis plusieurs années et que ces patients sont plus petits d’en moyenne 2,5 cm à l’âge adulte28. Chez les patients qui ne tolèrent pas d’avaler un comprimé, les cliniciens peuvent prescrire des capsules pouvant être dispersées sur les aliments ou une présentation à croquer (Santé Canada a homologué la première amphétamine à croquer contre le TDAH en juillet 2019)2.
Les médicaments de deuxième intention pour la prise en charge du TDAH sont l’atomoxétine, la guanfacine et la clonidine9,22. Santé Canada n’a pas encore homologué la clonidine dans la prise en charge des symptômes du TDAH chez les patients pédiatriques22. Les médicaments de deuxième intention peuvent être envisagés lorsque les médicaments de première intention sont inefficaces ou ne sont pas tolérés, ou lorsque le médecin souhaite traiter le TDAH et une comorbidité simultanément, avec le même médicament. Les effets indésirables des médicaments de deuxième intention sont comparables à ceux des stimulants énumérés ci-dessus.
Lorsqu’un patient commence un nouveau médicament contre le TDAH, les visites de suivi doivent avoir lieu tous les mois jusqu’à la stabilisation de la dose et du moment de la prise du médicament. Après la stabilisation, les patients sont suivis tous les 3 mois pendant la première année, puis 2 ou 3 fois par année27. Les visites de suivi doivent inclure la mesure de la taille, du poids, de l’indice de masse corporelle, de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle. De plus, le clinicien doit s’informer des symptômes de TDAH et de l’incapacité fonctionnelle, de même que des effets indésirables du médicament, de l’observance du traitement et de la tolérance au traitement9,22.
Les indications pour une recommandation à un spécialiste dépendent de la facilité pour le professionnel de la santé à diagnostiquer et à traiter le TDAH3. Les indications courantes pour l’aiguillage sont les symptômes du TDAH dans le contexte de la consommation de drogues illégales, l’incertitude à l’égard du diagnostic de TDAH, un TDAH qui est compliqué par une comorbidité, des symptômes réfractaires aux traitements de première et de deuxième intention ou la considération d’un médicament pour utilisation hors indication2,3,14,23.
Résolution des cas
1er cas. Une évaluation est complétée par une entrevue diagnostique à laquelle sont ajoutées des échelles d’évaluation. Le patient répond aux critères diagnostiques de TDAH, et la prise en charge comportementale est instaurée. Après 2 mois, on ajoute un stimulant, et la dose est augmentée en fonction des observations des enseignants et des parents. Son comportement perturbateur s’atténue avec le traitement.
2e cas. La patiente est soumise au dépistage des troubles d’apprentissage, de la déficience intellectuelle et d’un déficit auditif. Elle reçoit un diagnostic d’otite chronique avec épanchements accompagnée de perte auditive de transmission. Après l’insertion de tubes de tympanostomie, son ouïe s’améliore et ses problèmes scolaires disparaissent.
Conclusion
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental fréquemment vu par les médecins en pratique générale. Le diagnostic et la prise en charge du TDAH sont du ressort des médecins de famille. Le diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité est posé à l’aide des critères du DSM-5, auxquels s’ajoutent les échelles d’évaluation validées. La prise en charge comportementale est le traitement de première intention chez tous les patients, et les stimulants sont le traitement de première intention chez les patients de 6 ans et plus. Les comorbidités sont fréquentes et doivent susciter un aiguillage rapide vers un spécialiste.
Notes
Points de repère du rédacteur
▸ Le diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) peut être envisagé chez les enfants ou les adolescents qui présentent un historique d’inattention, d’hyperactivité, de distractibilité, de piètre rendement scolaire ou de problèmes de comportement. Pour poser un diagnostic, il faut recueillir les renseignements collatéraux et effectuer de nombreuses évaluations. Les patients doivent faire preuve d’inattention, d’hyperactivité ou les deux depuis au moins 6 mois et démontrer que les symptômes causent une incapacité fonctionnelle. Les symptômes de TDAH doivent être apparus avant l’âge de 12 ans et être présents dans au moins 2 contextes.
▸ Les imitations, soit les affections dont les symptômes ressemblent à ceux du TDAH, sont le trouble oppositionnel avec provocation, le trouble des tics, le trouble de consommation de drogues, l’anxiété, la dépression, les déficits sensoriels (ouïe et vision), les affections causant la fatigue et les affections médicales chroniques affectant l’assiduité scolaire. Les imitations les plus fréquentes du TDAH sont les troubles d’apprentissage, les troubles du sommeil et le trouble oppositionnel avec provocation. Les comorbidités courantes, soit les affections qui coexistent avec le TDAH, sont l’anxiété, la dépression, le trouble oppositionnel avec provocation, le trouble du spectre de l’autisme, les troubles d’apprentissage, la déficience intellectuelle et la prématurité.
▸ Chez les patients d’âge préscolaire (4 à 5 ans), la gestion comportementale est le traitement recommandé en première intention. Chez les patients d’âge scolaire (6 ans et plus), la gestion comportementale et la gestion médicale sont les interventions de première intention. Les stimulants amphétamine et méthylphénidate sont les médicaments de première intention chez les patients atteints du TDAH. Tous les patients atteints du TDAH doivent être soumis au dépistage des facteurs de risque de mort subite d’origine cardiaque avant d’entreprendre un traitement par un stimulant.
Footnotes
Contributeurs
Les deux auteurs ont contribué à la revue et à l’interprétation de la littérature, ainsi qu’à la préparation du manuscrit aux fins de soumission.
Intérêts concurrents
Le Dr D. Jerome n’a pas d’intérêts concurrents. La Dre L. Jerome a été membre du conseil d’administration de la Canadian ADHD Resource Alliance (CADDRA) et a contribué aux lignes directrices de CADDRA mentionnées dans cet article.
Cet article donne droit à des crédits d’autoapprentissage certifiés Mainpro+. Pour obtenir des crédits, rendez-vous à www.cfp.ca et cliquez sur le lien vers Mainpro+.
Cet article a fait l’objet d’une révision par des pairs.
The English version of this article is available at www.cfp.ca on the table of contents for the October 2020 issue on page 732.
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