Question clinique
Quelle est l’exactitude diagnostique lors des consultations virtuelles par rapport aux consultations en personne pour des présentations indifférenciées?
Résultats
Selon des données probantes limitées et de faible niveau, l’exactitude diagnostique lors de consultations virtuelles se situait entre 71 et 91 %, comme évaluée en se fondant sur des patients standardisés ou des revues de cas à 3 mois. L’exactitude ou la concordance du diagnostic dans les soins virtuels semble semblable à celle des consultations en personne. Ces études ne se penchent pas sur la continuité des soins ni sur les résultats chez les patients.
Données probantes
Dans une étude sur le diagnostic auprès d’une cohorte de 97 adultes à leur première visite dans une clinique de médecine générale, les consultations en personne étaient suivies par une vidéoconférence avec un médecin différent1.
-L’exactitude diagnostique n’était pas significativement différente entre les consultations en personne (83 %) et les vidéoconférences (80 %). Les présentations les plus courantes étaient d’ordre respiratoire (22 %), digestif (19 %) ou circulatoire (10 %); 57 % des présentations étaient de nature aiguë et 43 % de nature chronique.
-Limites : tous les patients avaient d’abord été évalués en personne, et il n’y avait pas de suivi à long terme.
Dans un audit de 599 consultations virtuelles avec 67 patients standardisés présentant 1 de 6 problèmes (douleur à la cheville, pharyngite virale ou bactérienne, infection récurrente des voies urinaires, rhinosinusite et lombalgie)2, l’exactitude diagnostique variait selon la présentation (71 % pour la rhinosinusite, 91 % pour les infections des voies urinaires).
-Il n’y avait pas de différence dans l’exactitude diagnostique entre les vidéos ou par téléphone.
-Limites : problèmes limités, uniques; patients non réels.
Dans une étude transversale en soins primaires, on a choisi aléatoirement 175 adultes qui auraient 1 consultation en vidéoconférence et 1 en personne, ou encore 2 consultations en personne. Les 2 consultations étaient avec des médecins différents3. La concordance diagnostique n’était pas significativement différente entre les groupes (84 c. 80 %).
-Limites : petit nombre de sujets; l’étude portait à la fois sur des problèmes indifférenciés et sur des maladies chroniques.
Des revues systématiques sur les soins virtuels ont publié des données sur l’accès, la satisfaction, les coûts et la charge clinique; par ailleurs, les données probantes sur l’exactitude diagnostique sont limitées4,5.
Contexte
Parmi les préoccupations entourant les consultations virtuelles figurent la difficulté d’établir des rapports, et les risques posés au suivi et à la continuité des soins6,7.
Il est difficile d’évaluer les erreurs diagnostiques. Des études observationnelles10 dont la période de suivi était plus longue estimaient que le taux d’erreurs diagnostiques chez des patients en consultation externe se situait à environ 5 %.
La plupart des diagnostics « non reconnus » étaient des problèmes courants en soins primaires : la pneumonie (6,7 %), l’insuffisance cardiaque (5,7 %), l’insuffisance rénale aiguë (5,3 %) et le cancer (5,3 %)11.
Mise en pratique
De nouvelles lignes directrices sur la mise en œuvre pratique des soins virtuels font lentement leur apparition. L’Association médicale canadienne a élaboré un répertoire d’idées et de suggestions pratiques pour intégrer les consultations virtuelles dans la pratique au quotidien12. Étant donné que la continuité des soins est associée à de meilleurs résultats, les soins virtuels qui facilitent la continuité devraient être privilégiés, plutôt que les consultations virtuelles de cliniciens avec qui les patients n’ont pas de relations établies.
Notes
Les articles d’Outils pour la pratique dans Le Médecin de famille canadien (MFC) sont une adaptation d’articles publiés dans le site web du Collège des médecins de famille de l’Alberta (CMFA) qui résument les données médicales probantes en insistant sur des questions particulières et des renseignements susceptibles de modifier la pratique. Les résumés du CMFA et la série dans le MFC sont coordonnés par Dr G. Michael Allan, et les résumés sont rédigés conjointement par au moins 1 médecin de famille en pratique active et ils font l’objet d’une révision par des pairs. Vous êtes invités à faire part de vos commentaires à toolsforpractice@cfpc.ca. Les articles archivés sont accessibles sur le site web du CMFA: www.acfp.ca.
Footnotes
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
Les opinions exprimées dans Outils pour la pratique sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue et les politiques du Collège des médecins de famille de l’Alberta.
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