Abstract
Objectif Examiner les nouvelles données probantes rapportées depuis la publication, en 2016, des recommandations du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs et résumer les facettes clés du dépistage du cancer du poumon afin de mieux équiper les médecins de première ligne avant la mise en œuvre généralisée des recommandations.
Qualité des données Depuis 2016, une vaste nouvelle étude randomisée et contrôlée, de même que la mise à jour de 4 autres études ont été publiées. Une recherche d’études publiées entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2020 a été effectuée dans PubMed à l’aide des mots-clés anglais lung cancer screening eligibility, lung cancer screening criteria et lung cancer screening guidelines. On a tenu compte de toute l’information trouvée dans les articles revus par les pairs, les listes de références, les manuels et les sites Web.
Message principal Le cancer du poumon diagnostiqué au stade 4 a un taux de survie à 5 ans d’à peine 5 %, et son impact est disproportionné dans les populations à faible statut socio-économique, rurales et autochtones. En déstadifiant, c’est-à-dire en diagnostiquant le cancer du poumon à un stade plus précoce et plus facilement traitable, le dépistage du cancer du poumon réduit la mortalité, le nombre de sujets à soumettre au dépistage étant de 250 pour prévenir 1 décès. Nous examinons les aspects pratiques du dépistage du cancer du poumon, y compris les critères de dépistage, le dépistage approprié par tomodensitométrie à faible dose et la prise en charge des trouvailles. On parle des préjudices liés au dépistage, comme le surdiagnostic et les trouvailles fortuites, afin de permettre aux médecins de première ligne de bien conseiller leurs patients devant l’adoption de nouveaux programmes de dépistage du cancer du poumon.
Conclusion Le dépistage du cancer du poumon, qui met l’accent sur l’abandon du tabac, est un excellent ajout à la boîte à outils de prévention du médecin de première ligne. La mise en œuvre de programmes formels et de programmes pilotes de dépistage du cancer du poumon partout au Canada signifie que les médecins de première ligne devront de plus en plus conseiller à leurs patients d’accepter le dépistage du cancer du poumon.
Bon an, mal an, le cancer du poumon tue plus de personnes que les cancers du côlon, du sein et du pancréas réunis, et il représente 1 décès par cancer sur 41. Le taux de survie au cancer du poumon après 5 ans est de 19 %, principalement parce qu’environ la moitié de tous les cas de cancer du poumon sont diagnostiqués au stade 4, lorsque le taux de survie est lamentable. Dans 72 % des cas, le cancer du poumon est attribuable au tabagisme, ce qui justifie le dépistage ciblé du cancer du poumon. Le plus grand bienfait du dépistage du cancer du poumon est la déstadification, c’est-à-dire le diagnostic de cancer du poumon à un stade plus précoce, lorsque des traitements potentiellement curatifs sont susceptibles de prolonger les taux de survie. Le taux net de survie à 3 ans des cancers du poumon diagnostiqués au stade 1 est de 71 %, comparativement à 5 % au stade 41.
En 2016, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) recommandait le dépistage du cancer du poumon (Encadré 1)2. Au Canada, la mise en œuvre des programmes de dépistage du cancer du poumon est disparate : il y a un programme organisé en Ontario depuis le 1er avril 2021, un programme sera lancé en Colombie-Britannique en 2022, et il y a des programmes pilotes au Québec et en Alberta. Plusieurs autres provinces soumettent des propositions d’analyses. En l’absence de programmes organisés, le dépistage opportuniste se poursuit; cette pratique causerait plus de préjudices, comme la tomodensitométrie (TDM) à dose régulière qui émet une dose 4 à 5 fois plus forte de rayonnements, les études d’imagerie inutiles à répétition ou les biopsies, et il n’y a pas de façon organisée de traiter les anomalies3.
Recommandations de 2016 du GECSSP pour le dépistage du cancer du poumon
La recommandation ci-dessous est faible et basée sur des données probantes de faible qualité.
Chez les personnes de 55 à 74 ans qui sont fumeurs ou qui ont arrêté de fumé dans les 15 dernières années, et qui ont des antécédents de tabagisme de ≥ 30 paquets-années, dépistage par TDM à faible dose pendant jusqu’à 3 années consécutives, dans des centres pourvus de l’expertise adéquate.
TDM—tomodensitométrie, GECSSP — Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs.
Données tirées du GECSSP2.
Le nombre de sujets à soumettre au dépistage pour prévenir 1 décès par cancer du poumon est de 2504, ce qui se compare favorablement au nombre optimal de sujets à soumettre au dépistage de 645 pour la mammographie5. Une simulation du dépistage du cancer du poumon dans les 20 prochaines années prévoit que si le dépistage était mis en œuvre, il y aurait de 7000 à 17 000 diagnostics de moins de cancer de stade 4 et de 5000 à 11 000 décès de moins1.
Les médecins de première ligne saisissent mal les critères d’admissibilité au dépistage et les préjudices connexes6. Cette mise à jour sur le dépistage du cancer du poumon s’intéresse aux nouvelles données probantes rapportées depuis la publication, en 2016, des recommandations du GECSSP et résume les facettes clés du dépistage du cancer du poumon afin de mieux équiper les médecins de première ligne avant la mise en œuvre généralisée des recommandations.
Qualité des données
Depuis la méta-analyse ayant éclairé les recommandations de 2016 du GECSSP7, l’étude NELSON (Nederlands–Leuvens Longkanker Screenings Onderzoek)8, une vaste nouvelle étude randomisée et contrôlée, de même que la mise à jour de plusieurs autres études ont été publiées (Tableau 1)8-12. Nous avons recherché les études publiées entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2020 dans PubMed, à l’aide des mots-clés anglais lung cancer screening eligibility, lung cancer screening criteria et lung cancer screening guidelines. On a tenu compte de toute l’information trouvée dans les articles revus par les pairs, les listes de références, les manuels et les sites Web.
Message principal
Nouvelles données. L’étude NELSON a donné lieu à une réduction relative significative de la mortalité par cancer du poumon de 24 %, et cette réduction était de 20 % dans l’étude NLST (National Lung Screening Trial)8-10. D’autres études randomisées et contrôlées de plus petite taille n’avaient pas la puissance nécessaire pour montrer une différence dans la mortalité, causée par le dépistage; mais des enjeux précis liés au dépistage par TDM à faible dose ont été abordés13. L’étude MILD (Multicentric Italian Lung Detection) a souligné que le dépistage annuel ou bisannuel pendant plus de 5 ans est nécessaire pour montrer un bienfait sur la réduction de la mortalité par cancer du poumon11. L’étude allemande LUSI (Lung Cancer Screening Intervention)12 laissait entendre que les femmes profiteraient plus que les hommes du dépistage par TDM à faible dose (Tableau 1)8-12. De récentes méta-analyses ont rapporté des réductions statistiquement et cliniquement significatives des décès par cancer du poumon de l’ordre de 17 %14,15 et 19 %4, mais aucune différence dans la mortalité de toutes causes.
Rentabilité de la TDM à faible dose. La TDM à faible dose est économique, avec un coût différentiel de 20 724 $ par année de vie pondérée par la qualité gagnée16. Cette rentabilité est due non seulement aux résultats du cancer du poumon, mais aussi à la réduction des maladies liées au tabagisme. Les économies entraînées par le dépistage du cancer du poumon sont amplifiées lorsqu’on tient compte des coûts croissants de l’immunothérapie et des thérapies ciblées utilisées pour le traitement du cancer du poumon de stade 3 et 4. Le coût moyen du dépistage pour une personne qui s’y soumet une fois est de 500 $16, alors que le coût d’une dose unique de pembrolizumab est de 8800 $17, et ce médicament est administré tous les 21 jours pendant jusqu’à 2 ans dans les cas de cancer métastatique du poumon.
Qui doit subir le dépistage? Le dépistage du cancer du poumon est unique, car il cible un groupe à risque élevé précis. Il est essentiel d’identifier plus précisément cette cohorte à risque élevé afin d’éviter les préjudices causés par le dépistage chez ceux dont l’incidence de cancer du poumon est faible. L’analyse de sous-groupe de l’étude NLST a divisé les participants en quintiles de risque et a obtenu un nombre de sujets à soumettre au dépistage de 61 dans le sous-groupe à risque le plus élevé, par rapport à un nombre de sujets à soumettre au dépistage de 5276 dans le sous-groupe à risque le plus faible. Cela s’est traduit par une baisse des faux positifs, qui sont passés de 1648 dans le quintile à faible risque à seulement 65 dans le quintile à risque élevé18.
Le PLCOm2012 est une calculatrice du risque, accessible en ligne (https://brocku.ca/lung-cancer-screening-and-risk-prediction/risk-calculators/), qui a été validée comme méthode supérieure de détermination de l’admissibilité au dépistage19. Cet outil incorpore plusieurs prédicteurs pour générer un pourcentage de risque de cancer du poumon dans les 6 années suivantes (Encadré 2)19. L’étude prospective observationnelle PanCan (Pan-Canadian Early Detection of Lung Cancer), exclue des lignes directrices du GECSSP et des méta-analyses, a évalué l’efficacité d’une version antérieure du modèle basé sur le risque pour sélectionner les personnes admissibles au dépistage du cancer du poumon dont le risque de cancer du poumon à 6 ans était d’au moins 2 %. L’étude PanCan détectait mieux le cancer du poumon avec déstadification statistiquement significative, 77 % des cancers du poumon dépistés ayant en effet été diagnostiqués au stade 1 ou 220. Lorsqu’un seuil de 1,7 % du score PLCOm2012 a été comparé à l’âge et aux paquets-années seulement, 18,5 % de cancers du poumon de plus ont été détectés durant le dépistage du même nombre de personnes21. Les médecins de première ligne doivent savoir que les programmes de dépistage canadiens s’appuient sur des modèles de stratification du risque comme le PLCOm2012 pour déterminer qui est admissible au dépistage. Chaque territoire pourrait ajuster le seuil de dépistage en fonction de ses ressources en santé. La Colombie-Britannique soumet au dépistage les personnes dont le risque d’un cancer du poumon dans les 6 ans est supérieur à 1,5 %, alors que l’Ontario utilise un seuil de 2 % ou plus19,22.
Prédicteurs PLCOm2012
Les facteurs suivants sont des prédicteurs utilisés par le PLCOm2012 pour générer un pourcentage de risque de cancer du poumon dans les 6 années subséquentes :
Âge
Scolarité
Antécédents familiaux de cancer du poumon
Indice de masse corporelle
Maladie pulmonaire obstructive chronique
Durée du tabagisme
Intensité du tabagisme
Moment de l’abandon du tabac
Antécédents personnels de cancer
Race ou origine ethnique
Données tirées de Tammemägi et coll.19
En quoi doit consister le dépistage? La TDM à faible dose, sous forme de TDM multibarrettes elliptique avec épaisseur de coupe de 1,25 mm ou moins, est la seule modalité d’imagerie recommandée pour le dépistage du cancer du poumon. Aucun produit de contraste n’est nécessaire, et la dose de rayonnements est de 1,5 mSv ou moins, ce qui est plus de 4 fois plus faible que la dose de la tomodensitométrie classique (8 mSv)23.
La fréquence et la durée optimales du dépistage demeurent inconnues. Bien que le GECSSP recommande 3 examens annuels, le dépistage annuel ou bisannuel qui se prolonge au-delà de 5 ans montre un bienfait sur la réduction de la mortalité par cancer du poumon11 (Tableau 1)8-12. L’US Preventive Services Task Force recommande le dépistage annuel jusqu’à l’âge limite de 80 ans, à moins que la personne qui subit le dépistage ne soit plus admissible en raison de comorbidités24. Une approche personnalisée des intervalles de dépistage est présentement à l’examen; elle vise à équilibrer de manière optimale les coûts et les préjudices du dépistage avec le risque de manquer un diagnostic de cancer25.
Comment prendre en charge les découvertes? Les nodules sont solides, semi-solides ou non solides (p. ex. nodules en verre dépoli), et la taille est exprimée en diamètre ou en volume. Les nodules calcifiés ou « en popcorn » et les nodules périfissuraux sont en général bénins et ne nécessitent pas de suivi25. Les plus grands prédicteurs de la malignité sont la taille, la vitesse de croissance et l’augmentation de la densité des nodules semi-solides ou non solides. Une augmentation de 1,5 mm ou plus du diamètre d’un nodule solide existant est considérée être substantielle et doit être examinée. L’apparence des nouveaux nodules après une TDM à faible de dose initiale ou subséquente indique plus fortement la malignité, les examens sont alors déclenchés à un diamètre plus faible26. Les nouveaux nodules non solides ont moins de chance d’être malins, et les nodules de grande taille (> 20 mm) qui apparaissent soudainement sont plus probablement de nature infectieuse ou inflammatoire27.
Dans le cadre d’un programme de dépistage organisé, un rapport standardisé qui indique le suivi approprié est remis au médecin de première ligne et à la personne ayant subi le dépistage. Chez les personnes à faible risque de cancer du poumon, le dépistage est systématique tous les ans ou tous les deux ans, alors que les personnes porteuses de nodules devant être surveillés devront subir une autre TDM à faible dose entre 1 et 6 mois plus tard. Les découvertes qui éveillent les soupçons de cancer doivent engendrer une demande pour un bilan diagnostique25. En l’absence de rapport standardisé, le Tableau 2 guide les étapes de la prise en charge13,19,25. Ces recommandations s’appuient sur le cadre factuel du Réseau pancanadien de dépistage du cancer du poumon du Partenariat canadien contre le cancer pour la prise en charge des nodules pulmonaires détectés par dépistage25.
Quels sont les préjudices liés au dépistage? L’application de critères de sélection pour le dépistage ciblé et les protocoles standardisés d’examen des nodules pulmonaires sont essentiels pour réduire les préjudices liés au dépistage. Les faux positifs sont fréquents et entraînent un bilan pouvant inclure l’exposition aux rayonnements, des interventions inutiles et la détresse psychologique. Une revue systématique de la détresse psychologique liée au dépistage du cancer du poumon a montré que le fardeau psychologique était alourdi chez les personnes dont les résultats de la TDM étaient indéterminés, mais après 6 mois, la qualité de vie liée à la santé et l’anxiété étaient retournées au niveau initial28. L’étude NELSON avait un taux de faux positifs de 1,2 % (264 participants sur 22 600), dont 23 % ont subi des interventions invasives8. Le taux de faux positifs était supérieur dans l’étude NLST (23 %), et cette hausse était liée à la définition des résultats positifs au dépistage9. Les protocoles de prise en charge des nodules pulmonaires ont subséquemment été peaufinés25,29. De là l’importance du dépistage organisé plutôt que ponctuel.
Les découvertes fortuites dans la thyroïde, le cœur, les poumons, les reins, les grandes surrénales et le foie sont fréquentes durant le dépistage du cancer du poumon. Il est fréquent de repérer une calcification coronarienne, et cela peut susciter des discussions importantes sur le mode de vie et la gestion du risque chez ces patients30. Bien que jusqu’à 20 % des découvertes fortuites nécessitent des examens, leur signification clinique est inférieure à 1 %31,32. À environ 12 $ par dépistage, le bilan des découvertes fortuites contribue substantiellement au coût des programmes de dépistage33. En l’absence de recommandations précises dans le rapport de radiologie, le Tableau 3 est un guide pour la prise en charge34-36.
Le surdiagnostic désigne le diagnostic de cancers qui ne seraient pas devenus cliniquement significatifs durant la vie de la personne. Une comparaison de l’incidence de cancer du poumon dans le temps dans les groupes de dépistage et les groupes témoin permet généralement d’estimer cette valeur. Le suivi de 12,3 ans de l’étude NLST a estimé les surdiagnostics à 3 %9, l’étude NELSON avec son suivi de 10 ans les a estimés à 8,9 %8, et l’US Preventive Services Task Force a modélisé un taux de 10 à 12 %24. Un suivi plus long est nécessaire pour déterminer le taux réel de surdiagnostic.
Abandon du tabac. Tout programme de dépistage du cancer du poumon doit reposer sur un programme intégré d’abandon du tabac. Les personnes qui se présentent au dépistage pourraient être particulièrement réceptives à l’abandon du tabac vu la présence à leur esprit de l’impact du tabagisme sur la santé. L’Alberta Lung Cancer Screening Study a démontré l’efficacité d’un programme intégré d’abandon du tabac avec un taux d’abandon de 13 %, plus que le double de celui observé dans la population générale (5 %)37. Un modèle a indiqué que l’augmentation de l’abandon du tabac était économique et, indépendamment du dépistage, préviendrait le cancer du poumon et réduirait la mortalité38.
Équité. Le taux élevé de tabagisme est étroitement lié aux populations à faible statut socio-économique, rurales et autochtones. Le taux de tabagisme dans le quintile de revenu le plus élevé n’est que de 12 % comparativement à 22 % dans le quintile de revenu le plus faible. Le taux de tabagisme chez les Autochtones vivant à l’extérieur des réserves est le double de celui des populations non autochtones, et 69 % des Inuits du Nunavut fument tous les jours39-41. Ainsi, ces populations reçoivent un taux disproportionné de diagnostics de cancer du poumon. Les cancers du poumon diagnostiqués chez ces personnes sont habituellement de stade avancé (stade 3 ou 4), ce qui entraîne un piètre taux de survie comparativement aux cancers du poumon diagnostiqués dans les populations urbaines, chez les personnes non autochtones et chez les personnes à haut statut socio-économique1. L’accès inéquitable aux soins de santé signifie que même lorsque le cancer est diagnostiqué au même stade, le taux de survie est plus faible chez les personnes à faible revenu que chez les personnes à revenu élevé. Le dépistage du cancer du poumon est l’occasion unique d’éliminer les disparités des résultats de santé dans les populations à faible statut socio-économique, rurales et autochtones. Par exemple, pour nous aider à surmonter ces obstacles à l’accès, on pourrait associer le dépistage du cancer du poumon à un bilan de santé général effectué dans la communauté (p. ex. détection de la maladie pulmonaire obstructive chronique à l’aide de la spirométrie et signes d’emphysème à la TDM, détection des maladies coronariennes à partir du dépistage par TDM à faible dose, counseling sur l’abandon du tabac), recourir à télésanté, fournir le transport gratuit vers les centres de dépistage, ou recourir au dépistage mobile. Un meilleur accès aux programmes d’abandon du tabac, ainsi que la coordination du diagnostic et de la prise en charge du cancer du poumon pourraient avoir des bienfaits considérables sur la survie, encore plus grands que ceux rapportés dans les études cliniques.
Conclusion
Cette mise à jour a fourni une revue des principales données probantes, des préjudices et des bienfaits du dépistage, de même que des aspects pratiques de la prise en charge des résultats, afin de mieux équiper les médecins de famille à aider leurs patients. Le dépistage du cancer du poumon, qui met l’accent sur l’abandon du tabac, est un excellent ajout à la boîte à outils de prévention dont les médecins de première ligne disposent. La capacité innée du dépistage du cancer du poumon à cibler les personnes qui ont fumé ou qui fument toujours, provenant souvent de populations mal desservies et ayant les résultats du cancer du poumon les plus délétères, est un moyen important pour les médecins de première ligne de standardiser l’accès aux soins dans leur population de patients. La mise en œuvre de programmes formels et de programmes pilotes de dépistage du cancer du poumon partout au Canada signifie que les médecins de première ligne devront de plus en plus conseiller à leurs patients d’accepter le dépistage du cancer du poumon.
Notes
Points de repère du rédacteur
▸ Le dépistage du cancer du poumon est unique, car il cible un groupe à risque élevé précis. Il est essentiel d’identifier plus précisément cette cohorte à risque élevé afin d’éviter les préjudices causés par le dépistage à ceux dont l’incidence de cancer du poumon est faible. Les médecins de première ligne doivent savoir que les programmes de dépistage canadiens s’appuient sur des modèles de stratification du risque comme le PLCOm2012 pour déterminer qui est admissible au dépistage. Chaque territoire pourrait ajuster le seuil de dépistage en fonction de ses ressources en santé.
▸ La tomodensitométrie (TDM) à faible dose est la seule modalité d’imagerie recommandée pour le dépistage du cancer du poumon. Aucun produit de contraste n’est nécessaire, et la dose de rayonnements est 4 fois plus faible que celle de la tomodensitométrie standard. La fréquence et la durée optimales du dépistage n’ont pas encore été établies. Les plus grands prédicteurs de la malignité sont la taille, la vitesse de croissance et l’augmentation de la densité des nodules semi-solides ou non solides. Une augmentation de 1,5 mm ou plus du diamètre d’un nodule solide existant est considérée comme substantielle et doit être examinée.
▸ Dans le cadre d’un programme de dépistage organisé, un rapport standardisé qui indique le suivi approprié est remis au médecin de première ligne et à la personne ayant subi le dépistage. Chez les personnes à faible risque de cancer du poumon, le dépistage est systématique tous les ans ou tous les deux ans, alors que les personnes porteuses de nodules devant être surveillés devront subir une autre TDM à faible dose entre 1 et 6 mois plus tard.
Footnotes
Collaborateurs
Les deux auteurs ont contribué à la revue et à l’interprétation de la littérature, ainsi qu’à la préparation du manuscrit aux fins de soumission.
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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Cet article a fait l’objet d’une révision par des pairs.
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