
Chers collègues,
Cette deuxième année de pandémie a été un défi pour tout le monde, en particulier pour les travailleurs de la santé en première ligne et les médecins de famille. Trouver notre place dans le processus de vaccination, reprendre les soins en personne et intégrer les soins virtuels dans le fonctionnement et l’organisation de nos cabinets tout en assurant notre sécurité et celle des autres a été, à tout le moins, une grande source de préoccupation. En tant que porte-parole des médecins de famille au Canada, votre Collège vous remercie pour votre dévouement et votre résilience en ces temps difficiles.
Deux facteurs contribuent largement à l’épuisement professionnel, quelle que soit la profession : le manque de contrôle sur le temps et l’énergie qu’exige notre vie professionnelle et personnelle, et le manque de respect de la part des superviseurs. Dans le contexte actuel, il est regrettable que ce premier facteur ait touché tant d’entre nous. Si certains aspects de la pandémie n’étaient pas prévisibles, d’autres auraient pu être atténués par une planification proactive, des investissements et l’implication de travailleurs de première ligne. Cependant, ce qui est totalement inacceptable, c’est la critique publique des infirmières et des médecins de famille par certains dirigeants élus au palier provincial, surtout à un moment où beaucoup d’entre eux sont en difficulté.
Ce message s’adresse à nos politiciens : respectez les médecins de famille et traitez-les équitablement; financez et concevez un système qui les soutient; et impliquezles dans les discussions sur la planification du système de santé. Alors que nous définissons la nouvelle normalité, engageons-nous à donner à chaque Canadien et Canadienne la possibilité de bénéficier d’une relation avec un médecin de famille et une équipe de soins primaires, parce qu’avoir un médecin de famille est synonyme de meilleurs soins. La Certification du Collège des médecins de famille du Canada (CCMF) est une norme reconnue dans la spécialité de la médecine de famille. Engageons-nous à investir dans des modèles de soins centrés sur la population, situés dans la communauté, dirigés par des équipes et moins axés sur la rémunération à l’acte. De tels modèles doivent fournir les conditions nécessaires pour que les futurs prestataires de soins de santé soient bien formés, puissent se forger une identité professionnelle solide en médecine de famille et aient un sentiment de responsabilité envers les soins communautaires.
Le Centre de médecine de famille est accepté dans de nombreuses régions du pays. Les centres de médecine de famille qui fonctionnent bien ont permis d’améliorer l’expérience des patients et des prestataires, d’accroître leur satisfaction, de réduire le nombre de visites aux urgences et de réhospitalisations, et d’améliorer l’observance des mesures de prévention1,2. Les pays dotés de systèmes de soins primaires solides qui intègrent des médecins de famille obtiennent de meilleurs résultats pour la population3,4. C’est prouvé. Les Canadiens et Canadiennes continuent d’apprécier la relation de confiance qu’ils entretiennent avec leur médecin de famille. Commençons donc à « rebâtir en mieux ». Nous ne pouvons pas rester silencieux. Communiquez avec vos représentants élus au palier provincial ou territorial pour transmettre ces messages.
J’espère sincèrement que vous aurez l’occasion de prendre congé pendant le temps des fêtes pour vous ressourcer et passer du temps avec votre famille et vos amis. Au nom de tous les membres du CMFC, je vous souhaite mes meilleurs vœux pour les fêtes et la nouvelle année.
Footnotes
Remerciements
Je tiens à remercier Eric Mang pour sa relecture et ses révisions.
This article is also in English on page 952
- Copyright © 2021 the College of Family Physicians of Canada