Cette aide décisionnelle s’adresse aux cliniciens aux fins de discussion avec les patients sur les options thérapeutiques contre la douleur neuropathique. Elle découle de notre revue systématique d’accompagnement d’études avec répartition aléatoire et contrôlées (e131)1. Les données sur l’efficacité ont été générées à partir d’études avec répartition aléatoire et contrôlées ayant comparé le traitement actif à un traitement témoin. Les données se concentrent sur la proportion de patients ayant obtenu une réduction cliniquement pertinente de la douleur, généralement définie comme une réduction d’au moins 30 % de la douleur.
Comment cet outil a-t-il été créé?
Le tableau a été créé à l’aide des estimations du rapport de risque dans les méta-analyses de patients ayant obtenu un soulagement cliniquement pertinent de la douleur. Le taux de contrôle en réponse à l’intervention était standardisé à 29 %, soit la moyenne du taux approximatif de contrôle en réponse à l’intervention de toutes les études incluses. Le rapport de risque de chaque intervention a été appliqué au taux de contrôle moyen de 29 % pour estimer le bienfait de l’intervention. Le taux de contrôle standardisé facilite la comparaison des bienfaits estimés des différentes interventions. Il faut noter cependant que les estimations sont tirées d’études contrôlées par placebo, et ne sont pas des comparaisons directes; les différences entre les interventions sont donc des approximations comportant un certain degré d’incertitude.
Notre revue systématique a relevé les meilleures données probantes disponibles pour la plupart des interventions1. Dans le cas des anticonvulsivants, nous avons inclus les données se rapportant à la gabapentine, à la prégabaline, à l’oxcarbazépine et au topiramate, et 90 % des études portaient sur la gabapentine ou la prégabaline. Les 4 anticonvulsivants ont démontré une efficacité comparable; plus d’effets indésirables ont été observés sous l’oxcarbazépine et le topiramate. Dans le cas des inhibiteurs de la recapture de la sérotoninenoradrénaline, nous avons inclus la duloxétine, la venlafaxine et la desvenlafaxine, 75 % des publications étant axées sur la duloxétine. L’efficacité et les effets indésirables étaient semblables, peu importe le médicament. Afin d’améliorer la qualité, nous avons exclu les études transversales partiellement rapportées. Cela a fonctionné pour les autres traitements, mais dans le cas des antidépresseurs tricycliques, il ne restait que 2 études avec répartition aléatoire et contrôlées de très faible qualité dont les résultats étaient contradictoires. Par souci de clarté, nous avons utilisé une récente revue systématique sur les antidépresseurs tricycliques2 et des données méta-analysées sur les répondeurs, y compris des études transversales partiellement rapportées (méta-analyse disponible auprès des auteurs, sur demande). Nous n’avons pas relevé d’études avec répartition aléatoire et contrôlées pertinentes portant sur l’exercice ou la lidocaïne topique.
L’aide décisionnelle
L’outil est un résumé d’une page (recto-verso) de l’efficacité estimée des options thérapeutiques contre la douleur neuropathique; une version imprimable se trouve à CFPlus*. En plus du tableau (Figure 1)3, il y a une flèche bleue qui indique le niveau des données probantes associées à chaque intervention, selon les critères du groupe de travail GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation)3, qui reflètent la confiance dans les estimations du rapport de risque. La Figure 21,2,4 inclut le classement des traitements en fonction des bienfaits et des torts, des abandons en raison d’effets indésirables, des effets indésirables habituels, des considérations thérapeutiques et du coût estimé.
AIDE DÉCISIONNELLE SIMPLIFIÉE DE PEER / DOULEUR NEUROPATHIQUE
Chez combien de personnes la douleur neuropathique sera significativement attenuee (≥ 30 %) par différents traitements?
Options thérapeutiques contre la douleur neuropathique
Nous n’avons pas traité des cannabinoïdes pour le traitement de la douleur neuropathique, puisque nous l’avons déjà fait5. Bien que le tableau précédent ne traite pas de la douleur neuropathique, il inclut d’autres types de douleur neuropathique non inclus dans cette analyse; l’estimation de l’effet ne peut donc pas être comparée. L’outil ne constitue pas des lignes directrices, et les données probantes n’ont pas été évaluées par un comité indépendant des lignes directrices. L’information présentée sera jumelée à des revues et des outils systématiques semblables traitant d’autres types de douleur chronique afin d’éclairer la rédaction de futures lignes directrices.
Footnotes
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
* Des versions imprimables des Figures 1 et 2 se trouvent à www.cfp.ca. Rendez-vous au texte intégral (full text) de l’article en ligne et cliquez sur l’onglet CFPlus.
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Cet article a fait l’objet d’une révision par des pairs.
The English version of this article is available at www.cfp.ca on the table of contents for the May 2021 issue on page 347.
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