Réflexions sur les contributions canadiennes au NAPCRG
Le North American Primary Care Research Group (NAPCRG, prononcé Nap-crag, ou, en français, Groupe de recherche nord-américain sur les soins primaires) célèbre son 50e anniversaire en 2022. Ce jalon présente une occasion de réfléchir au point de vue canadien sur cette organisation binationale (Canada et États-Unis) et aux contributions apportées par les membres canadiens à sa croissance et à sa viabilité1.
Les renseignements présentés ici sont tirés de la base de données sur les membres, qui se trouve aux sièges sociaux du NAPCFG et de la Society of Teachers of Family Medicine2 à Leawood (Kansas). À l’heure actuelle, le NAPCRG compte 928 membres, et de ce nombre, 25 % (231 sur 928) sont des Canadiens. Même si cette organisation a été établie par des médecins, d’autres professionnels (épidémiologistes, infirmières, travailleurs sociaux, etc.) ont commencé à s’engager dans la recherche en soins primaires ou en médecine familiale et, par la suite, au sein du NAPCRG. Du nombre des membres canadiens, les médecins chercheurs représentent présentement 30 % (69 sur 231); les autres chercheurs, 26 %; les boursiers, les résidents et les étudiants, 34 % (78 sur 231); et les patients partenaires et les membres de communautés, 10 % (24 sur 231). Étant chercheuse participative, j’étais ravie et étonnée par le fait que les patients partenaires et les membres de communautés canadiens représentaient 59 % (24 sur 41) de tous les patients partenaires et membres de communautés actuellement membres en règle du NAPCRG.
Les Canadiens ont contribué grandement au leadership du NAPCRG tout au long de ces 50 ans. Neuf des 22 présidents du NAPCRG venaient du Canada. J’aimerais saisir cette occasion pour reconnaître ces anciens présidents du NAPCRG pour leurs nombreuses contributions à l’organisation : les Drs Carol Herbert (1987 à 1989), Walter W. Rosser (1991 à 1993), Ann C. Macaulay (1999 à 2001), Moira Stewart (2003 à 2005), Jeannie Haggerty (2009 à 2011), Rick Glazier (2013 à 2015), Bill Hogg (2016 à 2017), Judith Belle Brown (2018 à 2019) et Gillian Bartlett-Esquilant (2020 à 2021). Fait à souligner, parmi les 9 présidents canadiens, 5 étaient médecins et 4 étaient des chercheurs non médecins. Cette représentation est différente du profil américain, selon lequel aucun chercheur non médecin n’a occupé ce poste.
Si ces chiffres canadiens vous semblent faibles, pensez à notre point de départ, au point où nous en sommes et au point où nous pourrions nous rendre. La 50e Assemblée annuelle du NAPCRG se tiendra en présentiel à Phoenix (Arizona), du 18 au 22 novembre 2022. Invitez vos collègues et vos étudiants à assister avec vous à l’assemblée du NAPCGR cet automne!
Réflexions sur mon cheminement au sein du NAPCRG
Au cours de mes nombreux voyages à Chennai (Inde), j’ai beaucoup appris sur la recherche participative, c’est-à-dire la recherche qui concerne les priorités d’une communauté dont les membres participent activement au processus comme partenaires, et j’ai commencé en 1999 mon doctorat en études interdisciplinaires à l’Université de la Saskatchewan à Saskatoon, où j’ai présenté ma thèse de doctorat selon le modèle de Freire1.
Il y a environ 20 ans, alors que je lisais au sujet de la recherche participative et responsable, j’ai appris que le North American Primary Care Research Group (NAPCRG) avait avancé la notion de recherche responsable2 durant le mandat de la Dre Ann C. Macaulay comme présidente de l’organisation, notion qui a été approuvée subséquemment par le conseil d’administration (et actualisée depuis3). J’avais été en quête de chercheurs et de cliniciens qui comprenaient et utilisaient des approches participatives de la recherche communautaire, de la pratique communautaire et de l’évaluation. En outre, j’avais suivi les travaux de la Dre Macaulay depuis mes lectures sur la recherche responsable, et je souhaitais vivement en apprendre davantage. Je me suis donc inscrite à l’Assemblée annuelle du NAPCRG de 2003, qui se tenait à Banff (Alberta). Entretemps, je m’étais impliquée dans les activités de la Section des chercheurs du Collège des médecins de famille du Canada et j’avais donc rencontré auparavant plusieurs médecins ou cliniciens chercheurs qui y seraient aussi présents.
À Banff, la Dre Macaulay et Carol Herbert ont présenté un atelier sur la recherche participative. J’ai été étonnée par le fait que les travaux que j’avais entrepris étaient parallèles à ceux que la Dre Macaulay décrivait. Après l’assemblée annuelle du NAPCRG, je me suis impliquée dans l’organisation. J’ai joint le groupe d’intérêt particulier sur la recherche participative et je suis rapidement devenue membre du Comité des nominations, au sein duquel j’ai rencontré de nombreuses personnes, dont le Dr Norman Oliver. Grâce à ses conseils et à son appui, je suis devenue présidente du Comité des nominations (maintenant le Comité de la gouvernance) et, avec le soutien du Dr Jack Westfall et des patients partenaires Maret Felzien et Kirk Kelly, j’ai été élue vice-présidente du NAPCRG, poste que j’occupe actuellement.
J’ai continué à assister aux assemblées annuelles du NAPCRG pour les personnes qui y parlent le même langage, les « âmes sœurs »4 qui ont épousé le principe selon lequel les patients et les membres de la communauté sont les experts dans l’expérience de leur propre vécu. Même si j’ai renforcé les capacités de recherche en Saskatchewan et au Canada, le NAPCRG a toujours été mon alma mater en recherche. J’ai eu la possibilité de voir des membres de la communauté et des étudiants diplômés avec qui j’avais travaillé et que j’avais supervisés présenter les résultats de leur recherche aux assemblées annuelles du NAPCRG. Ces occasions sont des sources d’inspiration, tant pour eux que pour moi.
Réflexions sur notre cheminement au sein du NAPCRG
L’expérience la plus gratifiante que nous ayons vécue, et ce, avec humilité, fut lorsque nous avons été invitées à animer un panel formé de membres des peuples autochtones du Canada et des États-Unis qui parlaient de leurs expériences de la recherche. Il s’agissait d’une première. L’Aînée Amelia Tekwatonti McGregor du territoire des Mohawks de Kahnawake (Québec) a procédé aux cérémonies d’ouverture et de clôture. En plus de nous 2 (S.B. et N.R.), autres membres du panel étaient la Dre Ann C. Macaulay, Morgan Kahentonni Phillips, le Dr Alex K. Adams et Scott M. Krueger. La séance plénière, dont le titre en anglais se traduit par « La santé et le bien-être des Autochtones : transformés par la recherche et les interventions choisies par la communauté », a été présentée à la 45e Assemblée annuelle du North American Primary Care Research Group (NAPCRG) à Montréal (Québec) le 19 novembre 2017.
Nous nous sommes vivement intéressées au programme PaCE (Patient and Clinical Engagement Program)1, qui est devenu par la suite la première dyade canadienne non médicale (ou communautaire)1. Depuis ce temps, nous avons participé à de nombreuses initiatives du PaCE, dont la vidéo conçue et produite par le programme1. Comme il a été mentionné durant la plénière, nous (S.B. et N. R.) avons exprimé l’espoir de voir une naissance traditionnelle, ce qui s’est produit pour la première fois depuis des décennies en février 2022 dans la Première Nation de Sturgeon Lake (Saskatchewan) (Figure 1)2.
La naissance est un rite sacré qui nous rappelle l’équilibre délicat qui existe entre les mondes spirituels et physiques et qui est capté dans notre langue. Notre savoir nous connecte avec le Créateur, toute la Création et la Terre mère2,3. (Norma Rabbitskin)
Références
Célébrons avec le NAPCRG
J’ai eu le privilège de pouvoir contribuer aux travaux du NAPCRG à divers titres pendant plus de 20 ans3, et de faciliter les relations avec la Section des chercheurs du Collège des médecins de famille du Canada.
Si vous n’êtes pas déjà membre du NAPCRG, je vous invite à envisager de le devenir et à venir célébrer notre 50e anniversaire à Phoenix (Arizona), du 18 au 22 novembre 2022.
Balayez pour vous inscrire à la 50e Assemblée annuelle du NAPCRG.
Footnotes
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
This article is also in English on page 641.
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