
Octobre marque ma dernière chronique et mon dernier mois complet en tant que présidente du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC).
Mes objectifs pour la présidence étaient de nouer des liens, de déployer des efforts de collaboration et de revendiquer la reconnaissance de la valeur des médecins de famille au sein du système de santé. Au cours de mon mandat, je me suis entretenue avec des membres du CMFC, des élus, des leaders universitaires et des organisations partenaires d’un océan à l’autre. Ces rencontres ont été de formidables occasions d’écouter, d’apprendre et de promouvoir tout ce qui concerne la médecine de famille, tout en faisant entendre la voix collective des 43 000 membres du CMFC pour défendre les intérêts de la profession et des médecins de famille.
Je puis dire que je suis fière des efforts entrepris par le Collège au cours de la dernière année.
En effet, nous avons attiré l’attention sur la crise que traverse la discipline1 et sur les problèmes auxquels les médecins de famille se heurtent, notamment le fardeau administratif qui les paralyse, les stratégies de rémunération inéquitables et archaïques, les effectifs débordés et le manque de soutien aux infrastructures. Tous contribuent à des niveaux d’épuisement sans précédent. Le CMFC a également proposé des solutions à court et à long terme pour résoudre la crise2,3.
Grâce aux efforts continus de plaidoyer collaboratif du CMFC et des organisations partenaires, le gouvernement fédéral a annoncé en février 2023 un nouveau financement des soins de santé de plusieurs milliards de dollars qui place les « services de santé familiale » au rang des priorités4. Pourtant, à l’heure où j’écris cette chronique, près de 6 millions de personnes n’ont pas de médecin de famille au Canada5, les services d’urgence sont surchargés et les listes d’attente pour les orientations vers des spécialistes demeurent trop longues.
Malgré quelques changements favorables, dont l’adoption de la vision du Centre de médecine de famille sur l’Île-du-Prince-Édouard6,7, l’élimination systématique des formulaires administratifs inutiles8 en Nouvelle-Écosse et l’introduction d’un nouveau modèle de rémunération9 longitudinal et complet pour les médecins de famille en Colombie-Britannique, il reste encore beaucoup à faire.
Sur une note plus personnelle, je suis également fière des efforts déployés par le CMFC vers la vérité et la réconciliation. Dans le cadre d’un travail mené conjointement avec l’Association des médecins autochtones du Canada, j’ai eu l’honneur de signer au nom du CMFC la Déclaration d’engagement10 envers la sécurité et l’humilité culturelles dans la prestation des services de santé. C’est en toute humilité que j’ai appris auprès des leaders autochtones et œuvré à leurs côtés tout au long de l’année pour appliquer les mesures sur lesquelles nous nous étions engagés dans la déclaration. Le travail est loin d’être terminé et j’ai hâte de continuer mon cheminement personnel vers la réconciliation.
Alors que ma présidence touche à sa fin, je tiens à remercier vivement l’ensemble des acteurs du CMFC pour leur soutien et leur travail acharné. Je veux également souhaiter la bienvenue au nouveau président du CMFC, le Dr Michael Green. Croyez-le ou non, le Dr Green était l’un de mes superviseurs en médecine de famille à Moose Factory (Ontario) et, fait amusant, il a repris ma pratique au sein de l’Équipe de santé familiale de l’Université Queen’s à Kingston (Ontario) lorsque j’ai déménagé en Colombie-Britannique. Les personnes qui connaissent Mike peuvent témoigner de sa passion pour la médecine de famille et la recherche en soins primaires. Alors que le CMFC élabore son nouveau plan stratégique et entame un examen complet de sa gouvernance, je n’ai nul doute qu’il est entre de bonnes mains.
Enfin, être la présidente du CMFC cette année a été pour moi un privilège et un honneur extraordinaires. Merci.
Footnotes
This article is also in English on page 735.
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