En mars, j’ai franchi le cap des six mois à la tête du CMFC. À ce stade, je puis affirmer que ce fut un grand privilège de mettre à profit mon expérience en leadership et mon approche en vue de résoudre les problèmes auxquels font face nos membres et notre spécialité. Le dévouement de notre Conseil, de notre équipe de direction, de notre personnel et de nos bénévoles, ainsi que la sagesse et le soutien que les médecins de famille de tout le pays nous ‘ont témoignés, me rappellent chaque jour pourquoi la médecine de famille est si particulière.
Beaucoup d’entre vous ont exprimé leur reconnaissance pour mon action dans le domaine de la santé publique, en particulier pendant la pandémie de COVID-19. Toutefois, ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que ma passion pour la médecine de famille revêt un caractère beaucoup plus personnel : mon épouse exerce la médecine de famille à plein temps, et j’ai débuté ma carrière en médecine de famille dans une communauté mal desservie, à Brampton, en Ontario.
Avant de reprendre une formation spécialisée en santé publique, j’ai accueilli dans ma clinique tout type de patients et j’ai étroitement collaboré avec des médecins de famille remarquables qui m’ont appris les rouages du métier. J’ai également appris à mieux gérer le fardeau de la pratique quotidienne, notamment la charge administrative, le travail non rémunéré et les défaillances du système qui me blessaient à chaque fois que je témoignais des difficultés qu’avaient mes patients à s’y retrouver.
En dépit de ces difficultés, j’ai toujours gardé un souvenir impérissable de mon parcours en médecine de famille, en particulier au sein d’une communauté diversifiée où les soins qui y étaient prodigués apportaient une réelle différence. Je me rappelle avec émotion de nombreux patients, dont un qui m’a fait la faveur de consentir à la publication d’un rapport de cas basé sur son histoire dans le Médecin de famille canadien.1
Même si ma carrière a changé de cap vers la santé publique, j’ai continué à œuvrer dans les soins primaires pendant près d’une décennie en assurant des suppléances et des soins d’urgence. J’ai beaucoup aimé le fait de pouvoir intervenir en première ligne, de constater sur le terrain non seulement les difficultés auxquelles sont confrontés les patients dans les communautés, mais aussi les miracles quotidiens que mes collègues accomplissaient en silence malgré leur charge de travail de plus en plus écrasante.
Ma volonté de maintenir ce lien avec la médecine de famille s’est également manifestée à travers mes contributions continues au Collège. J’ai constaté la valeur de l’organisation collective qui nous soutient tous en tant que médecins de famille et j’ai continué à être membre du CMFC alors que je commençais à occuper des postes de direction au sein de la santé publique.
Je tenais également à servir la spécialité à chaque fois que je le pouvais. Je suis très fier d’avoir participé à la tenue d’une douzaine d’examen en tant qu’examinateur aux EMS et coordonnateur adjoint. On m’a appris que cette participation n’était malheureusement plus envisageable dans le cadre de mes fonctions actuelles, cela m’a néanmoins permis de maintenir le contact avec mes collègues médecins de famille et de vivre des expériences professionnelles inoubliables.
Parmi les autres façons par lesquelles j’ai pris plaisir à soutenir le Collège au fil des ans figurent la publication d’articles dans le Médecin de famille canadien ainsi que la participation et la présentation au Forum en médecine familiale. J’entretiens également un lien de longue date avec le Centre Besrour pour la médecine familiale mondiale, dont j’ai été l’un des premiers récipiendaires d’une bourse de recherche, financée par une subvention de la Fondation pour l’avancement de la médecine familiale.
J’ai trouvé particulièrement émouvant d’occuper ce rôle après m’être engagé pendant si longtemps auprès du CMFC, car j’ai pu constater de visu la quantité de travail nécessaire pour offrir ces services aux membres. Le personnel du Collège travaille sans relâche pour soutenir nos membres—traduire les résultats de la recherche en plaidoyer pour de meilleures conditions de pratique et un meilleur soutien, s’assurer que des normes rigoureuses garantissent nos titres de compétences, et rassembler les médecins de famille pour défendre et faire avancer notre spécialité tout en apportant des solutions aux problèmes pressants du temps présent. Je suis convaincu que ce travail mènera à des changements qui bénéficieront à nos membres et, par conséquent, à la santé de toute la population canadienne.
Ayant chevauché les milieux de la médecine de famille et de la santé publique tout au long de ma carrière, je réalise que ces spécialités partagent une même valeur fondamentale : nous sommes tous liés et c’est ensemble que nous sommes plus forts. À l’heure où nous amorçons un nouveau processus de planification stratégique pour le Collège, j’encourage tous nos membres à se rassembler, à dialoguer avec nous et à faire résonner notre voix collective pour dire : la médecine de famille est d’une importance vitale.
Footnotes
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