Question clinique
Quelles sont les options pour refermer efficacement des plaies?
Résultats
Les biopsies à l’emporte-pièce de 4 mm de profondeur ne nécessitent pas de fermeture, mais celles de 8 mm, oui. La colle tissulaire est semblable au ruban adhésif ou aux sutures pour les plaies simples, selon l’évaluation de l’aspect esthétique par le clinicien et la satisfaction des patients, et ses taux d’infection sont similaires, variant de 4 à 7,6 %. Une déhiscence se produit dans environ 4,5 % des plaies refermées avec de la colle tissulaire contre 1,3 % avec des sutures. Les sutures absorbables procurent des résultats semblables à ceux obtenus avec le fil non absorbable.
Données probantes
Les résultats sont statistiquement différents, à moins d’indications contraires.
Biopsies à l’emporte-pièce : Dans un ERC (N=77), 2 biopsies à l’emporte-pièce de 4 ou 8 mm ont été effectuées sur les bras, les jambes ou le torse; les plaies ont été refermées par sutures ou par deuxième intention1. Après 9 mois, il n’y avait pas de différence dans l’évaluation esthétique par le clinicien. En ce qui a trait à la préférence des patients, il n’y avait pas de différence chez ceux qui ont subi une biopsie de 4 mm; dans les cas de biopsies de 8 mm, 14 % préféraient le moyen de deuxième intention et 53 % préféraient les sutures (les autres n’avaient pas de préférence).
Colle tissulaire (agent adhésif) contre sutures : Une revue systématique (33 ERC, 2793 lacérations) sur des plaies par incision a fait valoir qu’une déhiscence de la plaie (17 ERC, N=1225) s’était produite dans 4,5 % des plaies réparées avec de la colle tissulaire contre 1,3 % avec des points de suture2. Le temps requis pour que la plaie se referme (5 ERC, N=407) n’a pas été regroupé; les résultats ne sont pas uniformes. Il n’y avait pas de différence dans la satisfaction du clinicien ou du patient, ni dans le taux d’infection.
- Une deuxième revue systématique incluait des études non randomisées et n’a pas relevé de différence dans l’aspect esthétique de la plaie3.
Colle tissulaire contre ruban adhésif : Dans 2 revues systématiques (16 à 33 ERC, 2793 à 9783 lacérations) portant sur des enfants et des adultes avec des lacérations ou des incisions2,3, l’écart moyen standard dans l’évaluation esthétique du clinicien (3 ERC, 173 plaies)3 a été indiqué, mais il était impossible de l’évaluer sur le plan clinique.
- Dans 1 ERC (N=86), les résultats étaient semblables4 : L’aspect esthétique après 2 mois (sur une échelle visuelle analogique [EVA] de 100 points, évaluation ascendante) a obtenu un score de 56 à l’EVA avec la colle tissulaire contre 63 avec le ruban (la différence n’est probablement pas cliniquement significative)5.
- Il n’y avait pas de différence dans la satisfaction des patients, la déhiscence ou l’infection, ni dans le temps requis pour que la plaie se referme3.
Colle tissulaire contre ruban, agrafes ou sutures : Dans une revue systématique (13 ERC, 1322 lacérations)6 portant sur des lacérations chez des adultes et des enfants, les scores de douleur à l’EVA (sur 100 points, évaluation descendante) (1 ERC, 136 patients) étaient de 11 points inférieurs avec la colle tissulaire.
- Temps pour exécuter la réparation (6 ERC, N=584) : 4,7 minutes plus rapide avec la colle tissulaire. Il n’y avait pas de différence dans l’apparence esthétique, la déhiscence ou l’infection.
Sutures absorbables contre non absorbables : Dans 2 revues systématiques (7 à 11 ERC, N=702 à 751) sur des lacérations ou des incisions7,8, il n’y avait pas de différence dans l’esthétique, la satisfaction des patients ou la déhiscence.
Événements indésirables : Il n’y avait aucune différence sur le plan de l’infection (de 4 à 7,6 %)3.
Limitations : Les échelles d’évaluation et les issues différaient, et l’utilisation du double insu était imprécise ou inconnue3,4.
Contexte
Mise en application
La colle convient aux plaies non contaminées. Les plaies doivent être nettoyées; la lidocaïne topique avec épinéphrine à 1:1000 peut provoquer l’hémostase. Les antibiotiques topiques désintègrent la colle. On doit rapprocher les lèvres de la plaie avec les mains ou des forceps. On applique une première couche de colle d’un côté et de l’autre de (et non pas dans) la plaie, on attend 30 secondes, puis on applique 2 autres couches. La force maximale d’adhérence est atteinte après 2,5 minutes. On enlève l’excès de colle avec des antibiotiques topiques. Les patients peuvent prendre une douche et se sécher en s’épongeant, mais ils doivent éviter les immersions prolongées11.
Notes
Les articles d’Outils pour la pratique dans le MFC sont une adaptation d’articles révisés par des pairs qui se trouvent à http://www.toolsforpractice.ca et résument les données médicales probantes susceptibles de modifier la pratique des soins primaires. Coordonnés par la Dre Adrienne J. Lindblad, les articles sont élaborés par l’équipe du groupe PEER (Patients, Expérience, Évidence, Recherche) et soutenus par le Collège des médecins de famille du Canada et ses sections de l’Alberta, de l’Ontario et de la Saskatchewan. Vos commentaires sont les bienvenus à toolsforpractice{at}cfpc.ca.
Footnotes
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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