
Les médecins de famille sont généralement des gens curieux : nous avons une tendance naturelle à interroger les choses et à nous demander comment nous pouvons améliorer la situation pour nos patients comme pour le système de santé. Cette volonté de continuer à apprendre et à améliorer des vies fait de nous d’excellents praticiens et chercheurs.
La Section des chercheurs (SdC)1 du CMFC compte 3 513 médecins de famille et membres associés non-médecins de famille qui œuvrent à améliorer la santé de la population canadienne grâce à la recherche et à l’amélioration de la qualité.
La recherche a toujours occupé une place de choix dans ma carrière et je suis membre de la SdC depuis de nombreuses années. Mon parcours dans ce domaine a commencé pendant mes études prédoctorales, lorsque je travaillais sur la génétique des nématodes dans un laboratoire scientifique de base. Puis, en tant qu’étudiant et résident en médecine, j’ai fait de la recherche sur le terrain en santé mondiale au début de l’épidémie de VIH qui a sévi en Papouasie–Nouvelle-Guinée et en Ouganda. C’est de ces expériences qu’est née ma passion pour la recherche appliquée, en particulier pour celle qui a une incidence sur les soins dans la communauté.
Aujourd’hui, mes travaux de recherche portent sur le rôle des soins primaires dans le système de santé ontarien et sur la santé autochtone2,3. Je suis fier d’être chercheur en médecine de famille et je poursuis mon engagement à travers mon mandat de président du CMFC.
En tant que médecins de famille, nous nous heurtons sans cesse à des questions pour lesquelles nous n’avons pas de réponses. La recherche aide à répondre à ces questions et doit être menée par des chercheurs qui comprennent la médecine de famille, essentiellement en raison du biais du spectre de gravité. Si les autres spécialistes étaient les seuls à faire de la recherche, leur approche ne concernerait que les personnes qui présentent une probabilité élevée de maladie grave ou complexe unique. Il s’agirait alors d’un petit pourcentage de gens qui s’exprimeraient au nom de la majorité. Les médecins de famille voient des patients qui présentent des symptômes non différenciés, qui sont atteints de maladies chroniques stables et bien prises en charge, ou bien qui souffrent de multimorbidité ou de complexité sociale4, et ils s’engagent dans un travail lié à la santé de la population. Étant donné la largeur de ce champ et la perspective qu’il apporte, la recherche continue en médecine de famille s’avère primordiale pour fournir l’« ensemble de connaissances cohérent et en constante évolution » dont notre discipline a besoin pour exister5.
Selon le rapport d’orientation du CMFC sur la recherche en médecine de famille Advancing Family Medicine Research in Canada : A Guidance Report for the CFPC’s Future Role and Action, approuvé par le Conseil du CMFC en décembre 2023, « [l]a capacité de définir, étudier et citer nos propres données probantes est essentielle pour réaffirmer la valeur et l’impact des soins primaires, dont la médecine de famille, sur la santé de la population canadienne et sur notre système de santé6 ».
Bien que la plupart des médecins de famille ne soient pas des chercheurs, il est crucial que nous nous engagions tous dans la recherche en médecine de famille d’une façon ou d’une autre.
La participation aux réseaux de recherche et d’apprentissage basés sur la pratique, qui permettent aux praticiens d’utiliser les données trouvées et diffusées au sein de ces groupes à des fins d’amélioration continue de la qualité dans leur propre pratique, est un moyen simple et efficace pour les médecins de famille de contribuer aux nouvelles connaissances et de fournir les meilleurs soins possibles à leurs patients.
Le Médecin de famille canadien répond aux besoins des lecteurs qui travaillent dans le domaine clinique, mais ce n’est pas tout. En effet, des travaux de recherche en médecine de famille menés au Canada sont publiés dans chaque numéro et la revue consacre chaque trimestre une section à des articles d’hypothèse afin de promouvoir la recherche. Ces publications portent tout autant sur des travaux effectués par des résidents en médecine de famille pour leur permettre d’acquérir un peu d’expérience en la matière que sur les efforts de chercheurs professionnels en médecine de famille qui reçoivent d’importantes subventions.
Voici trois excellents moyens d’en savoir plus sur la recherche en médecine de famille : la SdC, le NAPCRG (North American Primary Care Research Group), organisme international de recherche en soins primaires dont le CMFC est partenaire7, et le groupe de travail de la WONCA sur la recherche8.
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