Cas
Un homme de 34 ans s’est présenté à une clinique ambulatoire de dépistage d’infections transmises sexuellement (ITS). Il a rapporté la présence depuis 2 semaines d’une bosse douloureuse, rouge et enflée dans la région inguinale droite près de la base du pénis. Il a dit ne pas avoir de fièvre, de frissons, de sueurs nocturnes, d’éruptions cutanées, de lésions génitales, de dysurie, d’écoulement urétral, de douleur testiculaire, de rectite, d’écoulement rectal, de ténesme, ni de diarrhée. Il a dit avoir consulté une clinique sans rendez-vous où il a reçu une antibiothérapie par la cloxacilline par voie orale à raison de 500 mg 4 fois par jour pendant 1 semaine, mais ce traitement n’a produit aucun bienfait. Il a rapporté avoir eu des rapports sexuels bucco-génitaux non protégés avec pénétration anale avec des partenaires de sexe masculin.
L’examen a révélé un bubon inguinal de 5 cm, sensible au toucher et érythémateux sans écoulement ni ulcération. Il n’y avait pas de signe du sillon visible (c.-à-d. inflammation « des ganglions inguinaux et fémoraux de part et d’autre du ligament inguinal1 »). L’examen génito-urinaire n’a rien révélé de remarquable, tout comme l’examen des ganglions cervicaux et de l’oropharynx. Des spécimens ont été prélevés aux fins d’épreuves de détection de la gonorrhée et du chlamydia, dont la première urine du matin pour le test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) et des prélèvements pharyngés et rectaux par coton-tige pour une culture. Le génotypage de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) a été exigé pour tous les spécimens positifs au test de détection de chlamydia. Des échantillons ont aussi été soumis aux épreuves de sérologie pour syphilis, VIH et sérotype L du chlamydia. En nous appuyant sur un diagnostic clinique provisoire de LGV, nous avons prescrit la doxycycline par voie orale à raison de 100 mg 2 fois par jour pendant 3 semaines, et avons demandé au patient de se présenter à la clinique 2 semaines plus tard aux fins d’évaluation de suivi.
Le suivi a révélé la disparition presque complète des symptômes. La sérologie du sérotype L du chlamydia était positive, à un titre de 1:512 par micro-immunofluorescence. Le test de détection du VIH était aussi positif. Toutes les autres épreuves étaient négatives et, puisque le chlamydia n’a pas été détecté dans les échantillons d’urine, du pharynx et du rectum, le laboratoire n’a pas effectué le génotypage de la LGV. Le tableau clinique, y compris la réponse à la doxycycline et le titre sérologique élevé de LGV pointaient vers un diagnostic probable de LGV, que nous avons posé1. Puisque ce diagnostic ne s’inscrivait pas dans la définition des infections à chlamydia de la santé publique1, le cas n’a pas été déclaré à l’Agence de la santé publique et aucun suivi n’a eu lieu. Nous avons néanmoins encouragé le patient à s’abstenir de toute activité sexuelle jusqu’à 7 jours après la fin du traitement, et à aviser tous ses partenaires sexuels des 60 jours précédents à se présenter aux fins de détection et de traitement empirique.
Le Chlamydia trachomatis est un pathogène intracellulaire obligatoire2. Ses 15 sérotypes se classent en 3 groupes en fonction du type d’infection : trachome (sérotypes A, B, Ba et C), infection anogénitale (sérotypes D à K) et LGV (sérotype L : L1, L2 et L3)2,3. Bien que les infections à chlamydia soient souvent asymptomatiques, les trachomes sont la cause principale de cécité dans le monde, et les infections anogénitales à chlamydia sont l’ITS la plus courante et une cause fréquente d’infertilité et de maladies inflammatoires pelviennes dans le monde4–7. Au contraire des sérotypes A à K, lesquels causent des infections de la muqueuse en infectant les cellules épithéliales cylindriques, les sérotypes L1, L2 et L3 causent des atteintes systémiques en infectant les monocytes et macrophages, puis en envahissant les sites sous-muqueux et les ganglions lymphatiques régionaux8,9.
Dans les pays occidentaux, l’incidence de la LGV s’accroît depuis 2003, principalement parmi les hommes séropositifs ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH)10–17. La difficulté à poser un diagnostic réside en partie dans la nature variable et non spécifique du tableau clinique de la LGV18–22. De plus, peu de laboratoires sont en mesure de distinguer les sérotypes D à K du sérotype L. L’identification du sérotype L est essentielle, puisque le traitement de la LGV est plus long comparativement à celui des autres sérotypes du chlamydia afin d’atténuer les séquelles connexes23–25. Nous entendons ici revoir les publications scientifiques sur la LGV et donner un aperçu des lignes directrices de pratique clinique et en discuter.
Sources d’information
L’information ayant servi à rédiger le présent article de révision clinique ressort d’une recherche des publications scientifiques sur la LGV. Les mots-clés Chlamydia trachomatis et lymphogranuloma venereum (en anglais) ont séparément fait l’objet d’une recherche dans PubMed. Des études empiriques, revues pratiques et lignes directrices de pratique clinique ont été incluses. Toutes les listes de références ont été examinées pour relever d’autres articles.
Message principal
Épidémiologie.
La lymphogranulomatose vénérienne n’a pas été historiquement identifiée dans les pays occidentaux. Cependant, depuis 2003, lorsque les cliniciens ont observé une flambée de l’infection aux Pays-Bas, la LGV est devenue endémique au Canada, aux États-Unis (É.-U.), au Royaume-Uni (R.-U.) et en Australie10–17. En effet, l’Agence de la santé publique du Canada11 indique que, entre 2004 et 2012 inclusivement, 170 cas de LGV ont été déclarés. Comme la LGV n’est pas une maladie à déclaration obligatoire dans toutes les provinces du Canada (p. ex. en Ontario), ces chiffres ne sont pas représentatifs du fardeau réel de l’infection.
Parce que les chercheurs ont montré que la consommation de drogues, les soirées de sexe, les activités sexuelles anonymes, les douches rectales, les jouets sexuels, les relations anales-manuelles (« fisting ») et les activités ano-génitales étaient corrélés avec la détection de la LGV, les spéculations initiales ont proposé une transmission rectum à rectum8,14,16,21. Des analyses subséquentes sur des échantillons d’urine entreposés ont cependant donné lieu à l’identification d’un certain nombre d’infections à LGV urétrales non diagnostiquées. Il est possible que ce réservoir d’infections urétrales ait évité la détection parce que de nombreuses lignes directrices antérieures ne recommandaient le dépistage de la LGV que pour les prélèvements rectaux12. Il est aussi possible que les praticiens n’effectuaient pas les épreuves de détection de la LGV car, au contraire de la description classique de la LGV25,26, la plupart des infections à LGV dépistées étaient asymptomatiques12. En outre, les rapports subséquents ont fait état d’un petit nombre de cas de LGV pharyngée27–29.
Tableau clinique.
L’infection par les sérotypes D à K du chlamydia est habituellement asymptomatique. Lorsqu’ils sont présents, les symptômes tendent à ressembler à ceux d’une inflammation localisée de la muqueuse (p. ex. urétrite, dysurie, rectite, cervicite, écoulement vaginal atypique). Moins souvent, ces infections peuvent remonter les voies génitales et entraîner des syndromes plus graves (p. ex. maladie inflammatoire pelvienne ou épididymite). De leur côté, les symptômes de LGV se divisent en 3 stades classiques : infection locale (stade primaire), dissémination régionale (stade secondaire) et lésion tissulaire progressive (stade tertiaire)5,7,8,25,26.
Primaire : Environ 3 à 30 jours après l’inoculation, une inflammation localisée se manifeste, souvent à l’insu des patients, au siège de l’exposition (souvent génitale ou rectale, mais peut aussi être oropharyngée)8,9,12. La lésion classique est une papule transitoire, mais elle peut aussi être une pustule ou un ulcère5,8. L’inoculation rectale directe, comme c’était le cas dans l’éclosion récente de LGV parmi les HARSAH, peut entraîner la rectite avec symptômes de douleur rectale, de saignement anorectal, d’écoulement rectal mucoïde ou hémopurulent, de ténesme et de constipation8,9,13. Les diagnostics différentiels des lésions primaires sont fonction de leur présentation (papules ou ulcères), et sont herpès, syphilis, verrues génitales, papules péniennes nacrées, molluscum, autres infections bactériennes et fongiques, dermatite de contact, éruption fixe d’origine médicamenteuse, traumatisme et syndrome de Behçet. Dans le cas de la rectite, la liste inclut maladie intestinale inflammatoire, lymphome, carcinome anorectal et autres ITS (p. ex. gonorrhée, sérotypes A à K du chlamydia, herpès, syphilis).
Secondaire : Environ 2 à 6 semaines après l’apparition des lésions primaires survient un envahissement tissulaire régional qui peut s’accompagner de symptômes constitutionnels (p. ex. fièvre, frissons, malaises, myalgie, arthralgie)25,26. Bien que les symptômes diffèrent selon le site de l’inoculation, certaines personnes pourraient être a symptomatiques durant ce stade5,18. Dans les cas d’inoculation du pénis, de l’urètre ou de la vulve, le symptôme principal est le syndrome inguinal8. Dans ces cas, la LGV provoque souvent une lymphadénopathie unilatérale, douloureuse et ferme dans la région inguinale ou fémorale, appelée bubon. Ces ganglions lymphatiques peuvent suppurer, s’ulcérer et possiblement entraîner un écoulement purulent par l’entremise de fistules cutanées5–8. Les lymphadénopathies inguinales et fémorales concomitantes peuvent créer un signe du sillon, lequel est présent dans 10 à 20 % des cas12. L’inoculation rectale induit une rectite et produit une douleur abdominale basse ou lombaire causée par l’atteinte des ganglions pelviens et rétropéritonéaux12,13. Chez ces patients, la lymphadénopathie n’est pas évidente à l’examen physique, mais elle peut souvent être dépistée par imagerie (p. ex. tomodensitométrie assistée par ordinateur ou imagerie par résonance magnétique)8,12,13. Le diagnostic différentiel de la lymphadénopathie inguinale ou pelvienne est herpès, syphilis, gonorrhée, infection des membres inférieurs, lymphome et tumeur pelvienne maligne.
Tertiaire : Non traitée, la LGV peut entraîner la destruction irréversible des tissus et la formation de cicatrices25,26. En particulier, la lymphangite chronique et l’obstruction lymphatique subséquente causée par la LGV peuvent causer un lymphœdème régional et l’éléphantiasis génital6,7. Dans les cas d’atteinte rectale, les abcès périrectaux, fistules anales et sténoses sont possibles.
Lignes directrices de pratique clinique.
Qu’elles soient du Canada1,7, des É.-U.6, du R.-U.5 ou de l’Europe4, les lignes directrices sur le diagnostic et le traitement de la LGV se ressemblent. Elles recommandent aux cliniciens d’inclure la LGV dans le diagnostic différentiel lorsque des patients sexuellement actifs présentent une lymphadénopathie inguinale ou fémorale ou des bubons ou une rectite, particulièrement lorsque les patients sont des HARSAH séropositifs au VIH sexuellement actifs1,4–7. Lors de l’évaluation des patients qui manifestent ces symptômes, les cliniciens doivent prélever des échantillons aux fins de TAAN du chlamydia ou des cultures de l’oropharynx, du rectum, du col de l’utérus ou de l’urètre (par échantillon d’urine) en fonction de l’anatomie et des antécédents sexuels des patients, et demander que le laboratoire procède au génotypage de la LGV sur les prélèvements positifs pour le chlamydia1,4–7. Ce processus est également recommandé pour les personnes qui sont les partenaires sexuels des patients ayant reçu un diagnostic de LGV1,4–7. Puisque la résurgence de la LGV a lieu parmi les HARSAH, les lignes directrices indiquent également que, lors du dépistage chez les HARSAH asymptomatiques (surtout ceux qui sont séropositifs au VIH), les cliniciens doivent envisager de demander le génotypage de la LGV sur tous les spécimens positifs pour le chlamydia1,4–7. Les résultats possibles de cette épreuve sont : résultats négatifs, résultats positifs pour le chlamydia avec sérotypes non LGV, et résultats positifs pour le chlamydia avec sérotypes LGV.
Les lignes directrices ne s’entendent pas concernant l’emploi de la sérologie dans le diagnostic. Les lignes directrices canadiennes1,7 préconisent que « la sérologie n’est pas recommandée, vu les réactions croisées avec les autres espèces de Chlamydia, et les difficultés à interpréter la variation des titres (par exemple, un titre bas n’écarte pas la LGV)7. » Aussi, on ignore comment interpréter la variation des titres après le traitement1,7,30. Par ailleurs, les lignes directrices américaines6, britanniques5 et européennes4 indiquent que la sérologie de la LGV peut appuyer le diagnostic de LGV dans certains contextes, par exemple, lorsqu’un laboratoire n’est pas en mesure de procéder au génotypage de la LGV. Ces lignes directrices4–6 adoptent une approche différente. Elles indiquent que, bien que les limites de la sérologie de la LGV soient valides, un titre de micro-immunofluorescence supérieur à 1:256 évoque la LGV. Cela s’explique par le fait que la LGV est invasive et peut induire des titres d’anticorps plus élevés que les sérotypes muqueux A à K6.
Lorsqu’on considère la valeur de la sérologie de la LGV, il importe d’évaluer les limites des épreuves de détection du chlamydia. À l’heure actuelle au Canada et aux É.-U., le TAAN pour le chlamydia n’est approuvé que pour les sites génitaux (c.-à-d. épreuves effectuées sur la première urine du matin et prélèvements par coton-tige du col de l’utérus et de l’urètre)1,6,7. Pour l’heure, les tests d’amplification des acides nucléiques ne sont pas approuvés par la Food and Drug Administration des É.-U., sur des échantillons des sites extragénitaux (p. ex. pharynx, rectum), ce qui limite le diagnostic aux cultures à ces endroits1,6,7. Cela est préoccupant, car la sensibilité des cultures du chlamydia prélevées sur les sites extragénitaux est aussi faible que 50 %31. Puisqu’un bon nombre d’infections à chlamydia chez les HARSAH sont exclusivement rectales, beaucoup de ces infections pourraient passer inaperçues32,33. En outre, la recherche a montré que chez une même personne, les sérotypes du chlamydia seraient différents selon le site anatomique34. En effet, « nous avons observé des différences significatives de la prévalence des sérotypes entre les spécimens rectaux et urogénitaux chez les hommes34. » Un diagnostic de LGV pourrait donc être omis même lorsque les résultats d’un TAAN urinaire sont positifs pour le chlamydia et négatifs pour la LGV, et les résultats des épreuves de détection extragénitales sont faussement négatifs. Puisque « les TAAN détectent habituellement 20–50 % plus d’infections à chlamydia que ce que les cultures pourraient détecter31 », certaines de ces limites pourraient être éliminées si les TAAN étaient approuvés sur les prélèvements des sites extragénitaux.
Devant les limites actuelles de détection du chlamydia sur les prélèvements des sites extragénitaux, la sérologie de la LGV aurait un rôle à jouer dans certaines situations cliniques. Puisqu’un résultat négatif de la culture rectale du chlamydia pourrait être incorrect dans jusqu’à 50 % des cas, et puisque seuls les spécimens positifs pour le chlamydia sont soumis au test de détection moléculaire de la LGV, le diagnostic chez les HARSAH qui manifestent des symptômes extragénitaux pourrait être omis. La sérologie de la LGV dans ces contextes, jumelée au TAAN génital pour le chlamydia et aux cultures extragénitales du chlamydia, pourraient être bénéfiques. Toutefois, devant les limites de la sérologie de la LGV, celle-ci doit être réservée aux cas à forte probabilité avant le test, c’est-à-dire aux patients qui appartiennent aux groupes à risque élevé, tels que les HARSAH qui présentent des symptômes évoquant la LGV ou qui ont des rapports sexuels connus avec des personnes ayant reçu un diagnostic de LGV. En raison de ces enjeux concernant l’interprétation de la sérologie de la LGV (c.-à-d. réactivité croisée, variabilité du titre et interprétation des titres après le traitement), la sérologie n’a probablement aucun rôle à jouer dans les tests de routine lorsque la probabilité de détecter la LGV est faible, en fonction de la prévalence de la LGV et du tableau clinique.
En matière de traitement, les lignes directrices canadiennes1,7, américaines6, britanniques5 et européennes4 recommandent 100 mg de doxycycline 2 fois par jour par voie orale pendant 21 jours, ce qui est plus long que le traitement des infections à chlamydia non-LGV (soit 1 dose de 1 g par voie orale d’azithromycine ou 100 mg de doxycycline par voie orale 2 fois par jour pendant 7 jours). Cela s’appuie sur des données selon lesquelles l’ARN de la LGV peut être isolé pendant jusqu’à 16 jours durant le traitement23. Un autre schéma thérapeutique pour la LGV est l’érythromycine par voie orale à raison de 500 mg 4 fois par jour pendant 21 jours ou l’azithromycine à raison de 1 g par voir orale 1 fois par semaine pendant 3 semaines.
Toutes les lignes directrices recommandent aussi un suivi continu jusqu’à ce que les signes et symptômes aient disparu1,4–7. Lorsqu’un diagnostic de LGV est posé par l’entremise d’un test moléculaire ou d’une culture sur un échantillon génital ou extragénital avec résultats positifs pour le chlamydia, les lignes directrices canadiennes recommandent de répéter le test de détection du chlamydia jusqu’à ce que les résultats soient négatifs, confirmant ainsi la guérison de la LGV. Ce test de guérison n’est pas possible dans les cas où la LGV a été diagnostiquée par sérologie, puisque la durée prévue des titres élevés n’est pas clairement définie6. Dans ces cas, le suivi doit se poursuivre jusqu’à disparition des signes et symptômes.
Pour le suivi des partenaires, toutes les lignes directrices recommandent que les contacts sexuels des 60 jours précédents doivent subir un test de détection du chlamydia sur tous les sites appropriés (p. ex. urètre, col de l’utérus, rectum et pharynx); un test de détection d’autres infections transmises sexuellement, y compris le VIH, la syphilis, la gonorrhée et l’hépatite B et C; et recevoir un traitement empirique contre l’infection à chlamydia. Ce traitement consiste en 1 dose de 1 g d’azithromycine par voie orale ou 100 mg par voie orale de doxycycline 2 fois par jour pendant 1 semaine. Toutefois, puisque le traitement de routine du chlamydia n’élimine pas la LGV, en l’absence de TAAN pour les infections extragénitales à chlamydia, nous traitons les contacts des cas avérés et des cas probables de LGV par un traitement complet contre la LGV (100 mg par voie orale de doxycycline 2 fois par jour pendant 21 jours). Cette pratique s’éloigne des lignes directrices, mais veille à ce que le traitement approprié ne soit pas différé en raison de la piètre sensibilité des cultures extragénitales de chlamydia.
Conclusion
Vu la résurgence de la LGV dans les pays occidentaux10–17, il importe que les cliniciens connaissent non seulement l’évolution et le tableau clinique de cette infection, mais aussi les limites du diagnostic, comme les lignes directrices actuelles le soulignent. Une bonne compréhension des lignes directrices de pratique clinique1,4–7, y compris des différences entre les documents, peut éclairer la prise de décision clinique et le traitement. Au sujet de notre patient de 34 ans, les constatations sérologiques étayent un diagnostic clinique de LGV probable. À la lumière de la sensibilité limitée des tests du chlamydia sur des spécimens extragénitaux, l’absence de résultats positifs à la culture n’écarte pas la LGV. Selon ce scénario, jusqu’à ce que les TAAN soient approuvés pour les épreuves de détection du chlamydia sur des échantillons extragénitaux, au contraire des récentes recommandations canadiennes, la sérologie de la LGV a toujours un rôle à jouer en pratique clinique. En présence de symptômes de LGV, les cliniciens doivent envisager de soumettre les prélèvements génitaux et extragénitaux qui sont positifs pour le chlamydia à des tests de détection moléculaire; chez les patients qui présentent des symptômes extragénitaux, la sérologie de la LGV, jumelée à la culture du chlamydia, pourrait améliorer le dépistage de la LGV.
Notes
POINTS DE REPÈRE DU RÉDACTEUR
Vu la résurgence de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) dans les pays occidentaux, il importe que les cliniciens connaissent non seulement l’évolution et le tableau clinique de cette infection, mais aussi les limites du diagnostic, comme les lignes directrices actuelles le soulignent.
En présence de symptômes de LGV, les cliniciens doivent envisager de soumettre les prélèvements génitaux et extragénitaux qui sont positifs pour le chlamydia à des épreuves de détection moléculaire; chez les patients qui présentent des symptômes extragénitaux, la sérologie de la LGV, jumelée à la culture de chlamydia, pourrait améliorer le dépistage de la LGV.
Jusqu’à ce que les tests d’amplification des acides nucléiques soient approuvés pour les épreuves de détection du chlamydia sur des échantillons extragénitaux, au contraire des récentes recommandations canadiennes, la sérologie de la LGV a toujours un rôle à jouer en pratique clinique.
Footnotes
Cet article donne droit à des crédits d’autoapprentissage certifié Mainpro+. Pour obtenir des crédits, rendez-vous sur www.cfp.ca et cliquez sur le lien Mainpro+.
Cet article a fait l’objet d’une révision par des pairs.
The English version of this article is available at www.cfp.ca on the table of contents for the July 2016 issue on page 559.
Collaborateurs
Le M. O’Byrne a effectué la revue de la littérature, et tous les auteurs ont contribué à l’interprétation de la littérature et à la préparation du manuscrit aux fins de publication.
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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Références
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