Tableau 1.

Indications d’utiliser certains médicaments et compléments par des adultes âgés

MÉDICAMENT OU COMPLÉMENTINDICATIONS POSSIBLES
Calcium
  • Dyspepsie : le calcium en tant qu’antiacide peut aider à neutraliser l’acide gastrique et, par conséquent, réduire les brûlements d’estomac légers ou les symptômes du RGI (p. ex. symptômes < 3 fois/semaine de courte durée ou de faible intensité)2.

  • Durée de la thérapie : utiliser au besoin si le calcium procure un soulagement des symptômes.


  • Ostéoporose (comme traitement ou en prévention) : le calcium et la vitamine D pourraient augmenter la densité minérale osseuse et réduire le risque d’une fracture de la hanche chez les femmes post-ménopausées2.

  • Durée de la thérapie : thérapie chronique, mais la durée optimale est inconnue. Les personnes qui prennent des bisphosphonates devraient prendre un complément de calcium si leur apport de source alimentaire est insuffisant.

  • La quantité maximale de calcium élémentaire qui peut être absorbée à la fois est de 500 mg2. Le carbonate de calcium est mieux absorbé s’il est pris avec de la nourriture. Ostéoporose Canada propose une calculatrice utile du calcium de source alimentaire, qui se trouve à osteoporosis.ca/bone-healthosteoporosis/calcium-calculator.


  • Hyperphosphatémie dans les NC : les chélateurs de phosphate à base de calcium, comme les compléments de calcium, sont la thérapie de première intention pour les personnes souffrant de NC lorsque le calcium sérique n’est pas élevé3,4. Les compléments peuvent être utilisés comme traitement ou maintien.

  • Durée de la thérapie : en fonction du phosphate sérique et des niveaux de calcium.

Vitamine B12 ou cobalamine5
  • Carence en vitamine B12 : l’acide gastrique est nécessaire pour cliver la vitamine B12 des protéines alimentaires, et seulement environ 50 % de la quantité ingérée est absorbée. Ainsi, les personnes qui souffrent de malabsorption, ont une mauvaise alimentation ou prennent certains médicaments (p. ex. alcool, acide aminosalicylique, colchicine, cotrimoxazole, antihistaminiques H2, isoniazide, metformine, néomycine, nitrofurantoïne, contraceptifs oraux, inhibiteurs de la pompe à protons, sulfasalazine, tétracyclines et triamtérène) pourraient être à risque d’une carence en vitamine B12.

  • Durée de la thérapie : la carence devrait disparaître dans les 3 à 4 semaines suivant le début de la thérapie, mais il peut falloir plus de 6 mois pour que des améliorations neurologiques se produisent.


  • Anémie pernicieuse : ces personnes n’ont pas de facteur intrinsèque gastrique et sont incapables de cliver la vitamine B12 des protéines.

  • Durée de la thérapie : thérapie chronique

Multivitamines6
  • DMA : elles pourraient ralentir la progression de la DMA de modérée à grave.

  • Durée de la thérapie : à discontinuer si ou quand les bienfaits sont incertains.


  • Prévention des cataractes : elles pourraient réduire le risque de développer des cataractes; elles ne préviennent pas la nécessité d’une intervention chirurgicale.

  • Durée de la thérapie : envisager la discontinuation si des cataractes se développent.


  • Consommation chronique d’alcool : elles corrigent les carences en acide folique, en pyridoxine et en thiamine, qui sont communes dans la dépendance à l’alcool.

  • Durée de la thérapie : données probantes insuffisantes pour recommander une durée.


  • État nutritionnel compromis : elles répondent aux exigences nutritionnelles lorsque les apports de source alimentaire sont insuffisants.

  • Durée de la thérapie : jusqu’à ce que les apports de source alimentaire suffisent à fournir les nutriments nécessaires.

AAS à faible dose (p. ex. de 75 à 100 mg/jour)
  • Prévention secondaire des maladies cardiovasculaires (p. ex. chez les personnes qui ont des antécédents de maladies cardiovasculaires ou cérébrovasculaires)


  • Chez les adultes âgés, l’AAC semble causer plus de torts que de bienfaits lorsqu’il est pris en prévention primaire des maladies cardiovasculaires et n’est donc plus recommandé7.

AINS (p. ex. naproxène, célécoxib, ibuprofène)
  • Traitement de la douleur aiguë ou chronique

  • L’indométacine serait plus susceptible que d’autres AINS d’avoir des effets indésirables sur le SNC; elle devrait être évitée chez les personnes âgées8.


  • Les Critères Beers de 2019 recommandent d’éviter l’usage chronique des AINS chez les adultes âgés à moins que les solutions de rechange ne soient pas efficaces et que le patient puisse prendre un protecteur gastrique comme un inhibiteur de la pompe à protons8.

  • AAS—acide acétylsalicylique, AINS—anti-inflammatoire non stéroïdien, DMA—dégénérescence maculaire liée à l’âge, NC—néphropathie chronique, RGI—reflux gastrointestinal, SNC—système nerveux central.