Tableau 3.

Stratégies utilisées par les médecins pour atténuer les torts liés au dépistage

STRATÉGIEDESCRIPTIONEXEMPLES D’ACTION
Réduire le dépistage
  • Ne pas en parlerPour les sujets qui s’accompagnent de recommandations négatives, surtout de fortes recommandations contre le dépistage, ne pas aborder le sujetChez les femmes de moins de 50 ans, discuter plutôt d’autres enjeux de prévention, et non de la mammographie, à moins que la femme en fasse la demande
  • Réduire les tests inutilesNe procéder au dépistage qu’auprès des populations présentant un risque suffisant afin que les bienfaits potentiels liés au dépistage surpassent les torts potentielsNe pas procéder au dépistage avant l’intervalle recommandé, puisqu’ils sont à très faible risque. Les bienfaits sont minimes alors que le risque de torts est comparable au risque associé au dépistage effectué à l’intervalle approprié (p. ex. faux positifs)
Améliorer la communication avec le patient
  • Partager la prise de décisionLes patients et le médecin doivent discuter des torts et des bienfaits liés au dépistage. Tenir compte des préférences et des valeurs du patientPartager les décisions en matière de dépistage avec les patients pour réduire les conflits décisionnels
  • Communiquerefficacement les torts et les bienfaits aux patientsUtiliser les mesures des résultats et de l’ampleur de l’effet qui sont le plus faciles à comprendre pour les patientsUtiliser les fréquences naturelles et la réduction du risque absolu avec les estimations initiales (p. ex. mammographie de dépistage aide 1 femme sur 1000)33
  • Utiliser les outils de transfert des connaissances et les aides décisionnellesLes outils aident les patients à comprendre les bienfaits et les torts liés au dépistageUtiliser le diagramme auprès de 1000 personnes34 ou les « cases factuelles » (du Harding Centre for Risk Literacy)35 qui soulignent les torts et les bienfaits liés à l’action
  • Gérer les émotions liées aux tortsPréparer des stratégies de gestion des patients qui subissent des torts associés au dépistageAider les patients qui refusent le dépistage à comprendre que leur décision est sensée, et à comprendre que leur résultat n’aurait pas été différent même s’ils s’étaient soumis au dépistage
Bien comprendre le dépistage
  • Comprendre les limites des tests de dépistage et leur variabilitéLes mesures de tous les tests de laboratoire, d’imagerie et de toutes les évaluations cliniques varientComprendre que la reprise fréquente des tests est inutile (p. ex. les résultats d’ostéodensitométrie par DXA fluctuent plus que les variations annuelles de la densité osseuse)36
  • Comprendre la qualité des tests de dépistageÊtre conscient des marqueurs de qualité du test de dépistage (p. ex. les résultats positifs pour la mammographie oscillent entre 4 et 9 % parmi les radiologistes)37,38Recommander le patient au laboratoire ou au service de la plus grande qualité. S’attacher à la détection de la bonne maladie et au taux excessif de positifs
  • Comprendrel’histoire naturelle de la maladieConnaître l’évolution de la maladie (sans interférence médicale) chez chaque personne, depuis son apparition jusqu’à sa disparition éventuelle par une guérison complète ou par le décèsReconnaître le bassin de cas non diagnostiqués qui ne perturberaient jamais la vie des personnes (surdiagnostic). La proportion dépend de la maladie et du stade de la vie de la personne
  • Utiliser ses connaissances de l’épidémiologie de la maladieLa probabilité de maladie change avec l’âge et les facteurs de risque; les chances d’obtenir un bienfait changent donc en conséquenceDécider de commencer le dépistage du cancer du col de l’utérus environ 10 ans après la première activité sexuelle, et non seulement en se basant sur l’âge de 21 ou 25 ans
Adopter des stratégies organisationnelles
  • Formuler une approche de suivi des résultats positifsUtiliser des stratégies moins invasives pour gérer les résultats positifsRefaire les tests légèrement élevés (p. ex. cholestérol, tension artérielle) pour décider s’il existe une chance de variation
  • Formuler un processus de rappelDes processus doivent être mis en place dans une pratique, une région ou une province afin de rappeler proactivement les patients au dépistagePousser pour que ces processus recommandent la prise de décision partagée entre le patient et le médecin, et non pas que le médecin dise simplement aux patients de faire le test
  • DXA—absorptiométrie biphotonique à rayons X