Approche de la stratification du risque de maladies cardiovasculaires athéroscléreuses: Utilisation des biomarqueurs et de l’imagerie en contexte canadien

Can Fam Physician. 2022 Sep;68(9):e256-e263. doi: 10.46747/cfp.6809e256.
[Article in French]

Abstract

Objectif: Donner un aperçu des lignes directrices de la Société canadienne de cardiologie (SCC) de 2021 sur la dyslipidémie et présenter les approches actuelles relatives à la stratification du risque cardiovasculaire, y compris l’intégration de la mesure des biomarqueurs et de l’imagerie. SOURCES DE L’INFORMATION: Les lignes directrices actuelles ont été passées en revue, et une recherche documentaire dans Ovid MEDLINE a été effectuée.

Message principal: Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont la principale cause de mortalité dans le monde, et les cardiopathies ischémiques contribuent à près de la moitié de ces décès. Une stratification du risque est entreprise pour identifier les patients susceptibles de bénéficier d’une prévention primaire de la MCV athéroscléreuse (MCVAS), mais les méthodes habituellement utilisées pour la stratification du risque sont imparfaites. Les lignes directrices de la SCC soutiennent que la présence de modificateurs du risque (antécédents familiaux de MCVAS prématurée, dosage de la protéine C réactive hypersensible ≥2,0 mg/L, dosage de la lipoprotéine [a] ≥500 mg/L [≥50 mg/dL] ou score calcique coronarien >0) justifie le recours à une thérapie aux statines chez les personnes à risque moyen (score de risque de Framingham de 10 à 19,9 %) qui ne sont pas autrement visées par les recommandations en faveur de l’utilisation de statines. Les lignes directrices de la SCC recommandent une thérapie aux statines chez les patients à risque modéré, lorsque leurs taux de cholestérol sont élevés (taux de cholestérol à lipoprotéines de basse densité ≥3,5 mmol/L, taux de cholestérol lié aux lipoprotéines autres que celles de haute densité ≥4,2 mmol/L ou taux d’apolipoprotéines B ≥1,05 g/L). De plus, une thérapie aux statines devrait être envisagée pour les patients à faible risque (score de risque de Framingham de 5 à 9,9 %) dont les taux de cholestérol sont élevés, surtout en présence de modificateurs du risque. Lorsque les taux de cholestérol ne sont pas élevés, des données probantes favorisent quand même le recours aux statines chez les patients à risque modéré lorsque des modificateurs du risque sont présents, de même que chez les hommes de 50 ans et plus et chez les femmes de 60 ans et plus ayant 1 facteur de risque additionnel.

Conclusion: La mesure des biomarqueurs et l’imagerie ont le potentiel d’améliorer la stratification du risque de MCVAS en reclassant les patients dont le risque avait été estimé de manière inexacte par les méthodes traditionnelles. Les lignes directrices récemment publiées par la SCC suggèrent de se servir des biomarqueurs et de l’imagerie chez certains groupes de patients.