Question clinique
Quelles sont les données probantes en faveur de l’exercice dans la prise en charge de la maladie artérielle périphérique (MAP)?
Résultats
La thérapie par l’exercice améliore la distance maximale de marche sans douleur d’environ 200 m sur une période de 2 à 78 semaines par rapport aux soins habituels. Aucun bienfait n’a été cerné sur le plan des amputations ou de la mortalité. L’exercice le plus fréquemment étudié est la marche supervisée de 2 à 3 fois par semaine pendant de 30 à 60 minutes, quoique d’autres activités supervisées (p. ex. l’entraînement contre résistance) puissent être bénéfiques pour ceux qui ne tolèrent pas la marche.
Données probantes
Les résultats sont statistiquement significatifs à moins d’indications contraires. Les données probantes en faveur de l’exercice par rapport aux soins habituels avec ou sans conseils sur les activités pour les patients atteints de MAP (âge moyen de 67 ans, 67 % d’hommes, indice moyen de pression cheville-bras de 0,67, distance de marche sans douleur de 110 à 266 m) sont les suivantes1 :
Quatre revues systématiques (de 9 à 41 ERC, de 391 à 1938 patients) ont fait valoir ce qui suit1–4 :
Deux revues systématiques (1 à 8 ERC, de 177 à 937 patients)1,4 n’ont cerné aucune différence sur le plan de la mortalité4, des amputations ou des événements indésirables (p. ex. événements cardiovasculaires) sur une période allant jusqu’à 78 semaines. D’autres types d’exercices ont aussi fait l’objet d’études.
Une méta-analyse de réseau (42 ERC, 3515 patients)7 a constaté que la distance de marche maximale s’était améliorée avec des exercices supervisés (187 m) et des exercices à domicile (89 m) après moins de 1 an. Seuls les programmes supervisés ont continué à produire des bienfaits (201 m) entre 1 et 2 ans.
Dans une revue systématique (10 ERC, 527 patients), la marche supervisée n’était pas supérieure à d’autres exercices supervisés (p. ex. entraînement contre résistance, marche nordique, exercices combinés, ergométrie des bras ou vélo) pour une distance sans douleur ou maximale8.
-Limitations : petite taille des échantillons, données de faible qualité.
Dans une ERC (305 patients), on a observé que les exercices à domicile induisant une douleur maximale étaient supérieurs à ceux n’induisant pas de douleur (changement de 34,5 c. -6,4 m dans la distance de marche pendant 6 minutes)5.
-Limitations : hétérogénéité des réponses individuelles.
-Dans une revue systématique, aucune différence n’a été cernée entre les exercices n’induisant aucune douleur ou une douleur légère et ceux causant une douleur de modérée à maximale1.
Contexte
La plupart des recommandations habituelles étaient la marche supervisée de 2 à 3 fois par semaine pendant de 30 à 60 minutes4,9.
Il y a lieu d’explorer la compréhension qu’ont les patients de l’activité physique pour la MAP : 63 % indiquaient que la marche était la cause principale de leur douleur, et 90 % pensaient que la marche aggraverait leurs symptômes10.
Mise en application
Il y a peu de preuves pour soutenir que les conseils généraux invitant à marcher à la maison procurent des bienfaits6. Si un patient ne peut pas participer à un programme supervisé, un programme structuré à domicile est une option raisonnable. Il peut s’agir de conseiller au patient de marcher à un rythme qu’il peut maintenir pendant 5 à 10 minutes (jusqu’à une claudication de modérée à forte), de se reposer jusqu’à ce que la douleur disparaisse, puis de recommencer le cycle, pendant au moins 30 minutes. Certains pourraient devoir commencer par une période plus courte (p. ex. 10 minutes) et l’augmenter de 5 minutes par semaine. La plupart des lignes directrices suggèrent une durée minimale de 3 mois6. Un exemple sous forme infographique à l’intention des patients est fourni par Tew et ses collègues11.
Notes
Les articles d’Outils pour la pratique dans le MFC sont une adaptation d’articles révisés par des pairs qui se trouvent à http://www.toolsforpractice.ca et résument les données médicales probantes susceptibles de modifier la pratique des soins primaires. Coordonnés par le Dr G. Michael Allan et la Dre Adrienne J. Lindblad, les articles sont élaborés par l’équipe du groupe PEER (Patients, Expérience, Évidence, Recherche) et soutenus par le Collège des médecins de famille du Canada et ses sections de l’Alberta, de l’Ontario et de la Saskatchewan. Vos commentaires sont les bienvenus à toolsforpractice{at}cfpc.ca.
Footnotes
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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