C’est facile de faire de l’argent; c’est beaucoup plus difficile de « faire une différence ».
Tom Brokaw (traduction libre)
Les récentes actualités mondiales m’ont convaincu encore plus que nous sommes réellement très chanceux. En mars, nous regardions, impuissants, la dévastation chez nos amis, familles et collègues au Japon causée par les tremblements de terre et les tsunamis, et nous continuons à suivre la saga du désastre nucléaire. Il n’y a pas si longtemps, nous étions témoins de catastrophes en Haïti, en Australie et, encore une fois, en Nouvelle-Zélande, où les désastres naturels ont causé des milliers de pertes de vies humaines. Nous voyons toujours d’horribles images de guerre en provenance de la Lybie et de l’Afghanistan. Je dois avouer que devant ces événements mondiaux, je me demande ce que je pourrais bien faire.
Au péril de leur vie
Par contre, je me raccroche aux histoires de médecins de famille qui, au péril de leur vie, essaient d’apporter un certain réconfort et de soulager les victimes de ces catastrophes. De nombreux membres de notre Collège, par leur implication dans les Forces canadiennes et par leur travail bénévole au sein de divers organismes d’aide humanitaire, travaillent en ce moment même dans des conditions sous-optimales à soigner des malades et des blessés aux quatre coins du monde. Je suis vraiment fier d’être le président du Collège auquel appartiennent ces médecins de famille. Le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) doit aspirer à soutenir ses membres qui utilisent leur formation et leur compassion pour atténuer la souffrance, sauver des vies et donner espoir dans les coins ténébreux de notre planète où l’espoir se fait rare. C’est exactement ce que tente de faire le Comité de la santé mondiale de notre Collège: trouver des moyens d’aider les médecins de famille à tendre la main aux patients de tous les pays du monde et adoucir leur vie.
Au front
Nous devons aussi nous rappeler le travail essentiel qu’accomplissent les médecins de famille ici même, notre terre natale, pour soigner les membres de notre propre société qui sont dans le besoin. De nos grandes villes animées jusqu’aux confins les plus éloignés du Nord canadien, il y a des populations spéciales, chacune ayant ses besoins particuliers et ses sensibilités culturelles. L’un de mes plus grands privilèges cette année fut d’avoir la possibilité de parler et d’interagir avec des médecins qui travaillent « au fron t» avec des Canadiens de tous horizons, que ce soit dans les petites communautés rurales et éloignées ou dans les immenses banlieues et les centres-villes. Les émouvants récits que ces médecins peuvent faire sur la vie et la mort m’ont aussi donné matière à réflexion. Le CMFC, par l’intermédiaire de ses divers comités, a aussi été en mesure d’aider ces personnes qui essaient de faire une différence dans leurs collectivités. Des efforts ont récemment été déployés par divers comités pour accroître l’implication de médecins de famille au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon; il m’a toujours semblé déplorable que les médecins qui travaillent dans des conditions parmi les plus difficiles au Canada ne soient pas reconnus officiellement dans la structure de notre Collège. Faciliter leur participation s’est révélé un bon premier pas pour faire en sorte que les besoins en soins de santé de nos populations nordiques restent constamment captés par notre radar; de plus, le financement accru pour des postes de résidence dans les régions éloignées devrait améliorer les efforts de recrutement et de maintien en poste qui sont depuis si longtemps un défi dans ces régions.
Je ne suis pas sûr d’être d’accord avec Tom Brokaw. Il est parfois très difficile de faire de l’argent. Mais, avec le financement et le soutien appropriés, il peut ne pas être si difficile de « faire une différence » dans les communautés, ici au Canada et dans le monde. Tant que nous garderons nos patients à l’esprit dans notre évolution et notre développement en tant qu’organisation et que nous encouragerons tout le monde à en faire autant, nos membres amélioreront sans aucun doute la santé de personnes, de familles et de populations entière, partout dans le monde.
Footnotes
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This article is also in English on page 629.
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